«Vous êtes un public fabuleux. Vous aimez parler et vous aimez les échanges. À bientôt j’espère les amis. Merci l’île Maurice.» C’est avec ces quelques mots que Kendji Girac, le gagnant de la saison 3 de l’émission The Voiceen France, a conclu son concert vendredi soir à Grand-Baie La Croisette. Durant environ deux heures, le jeune chanteur a repris les tubes qui font son succès depuis qu’il est passé de l’ombre à la lumière, pour une ambiance muy caliente.
Acclamé, admiré, Kendji, 20 ans, avec son look d’hidalgo, ses yeux émeraude et son sourire ultra-brite ravageur, a attiré une bonne foule pour son premier concert sous le ciel mauricien. «Je ne pensais pas être connu à Maurice»,a confié le chanteur quelques jours plus tôt, lors de sa rencontre avec la presse dans le décor de l’hôtel Trou-aux-Biches.
Des tubes en série : Andalouse, Les yeux de la mama, No Me Mires Mas, Me Quemo, Sonrisa, Elle m’a aiméet tant d’autres. C’est que le jeune chanteur n’a pas arrêté depuis deux ans, décrochant même quelques récompenses au passage, sans oublier quelques duos – Ariana Grande ou encore Charles Aznavour – qui ont confirmé son talent. «La bonne étoile m’a appelé, elle m’a fait participer à The Voiceet m’a fait grandir. Depuis, ça n’arrête pas, a-t-il déclaré avec sa voix enjôleuse, teintée d’un délicieux accent gitan. J’aime bien l’adrénaline. J’aimerais continuer encore. Tant que ça marche, je ne vais pas lâcher. »
Dans les arbres
Un succès éclair, un physique qui fait son effet et des chansons qui passent en boucle sur les ondes, en France, comme à Maurice. Mais a-t-il déjà pensé à ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas tenté l’aventure The Voice ? À cette question, pas d’hésitation, le jeune homme chaleureux qu’il est n’oublie pas d’où il vient : «J’aurais aidé mon père pour qu’il se fatigue moins. Il a beaucoup travaillé. J’aurais été perché en haut des arbres à couper les palmiers. J’étais élagueur à l’époque et je montais sur des arbres très très haut. J’aurais continué mon travail parce que c’est un métier qui me plaisait et qui me plaît encore, même si je suis chanteur.»
Même s’il côtoie des étoiles, Kendji garde la tête sur les épaules et les pieds ancrés au sol : «C’est une joie et une chance que j’ai aujourd’hui. Ma famille est contente du travail que j’ai accompli. Et gérer ça, ce n’est que du profit.»
À travers sa musique, il se dévoile : «Ce qui m’inspire, c’est la vie, la santé, la joie, la bonne humeur et chanter pour les gens. .» Derrière ses influences : ses racines, sa culture. «J’adore tous les styles de musique. J’adore le flamenco. On a allié la pop et le style gipsy. Il y a beaucoup d’autres styles qui me tentent mais on va y aller doucement. Ce serait dommage de brûler les étapes. J’ai fait d’autres styles qui ne sont pas encore sortis, qui sont différents et qui ne sont pas aussi gipsy et ça me plaît. Peut-être que plus tard, j’irai vers ces styles.»
Fier de son histoire, Kendji Girac est heureux de contribuer à mettre en lumière la communauté gitane : «Je n’ai jamais voulu être le porte-parole de la communauté gitane mais j’ai fait voir aux gens que nous ne sommes pas tous les mêmes.»
Bien dans ses baskets, il avance sereinement. «J’ai fait deux albums assez vite. Je n’ai pas envie de saouler les gens. Je prends un peu de temps pour m’inspirer des voyages que je fais. Je veux aussi connaître d’autres styles comme la musique mauricienne. Je vais m’inspirer de tout ça. L’album, ce sera pour plus tard.»
Artiste jusqu’au bout des ongles, jamais sans sa guitare, le gitano ne jure que par la musique et ne voit pas sa vie sans cette forme d’art qui lui permet de vivre un rêve magique. «J’ai encore de la musique à partager et des concerts que j’ai envie de donner.» Mais pour durer, il ne compte pas brûler les étapes : «J’adorerais faire un album en anglais. Ce sera pour bien plus tard, quand j’aurais appris l’anglais déjà. »
En attendant, c’est sous le soleil de Maurice qu’il est venu se ressourcer et partager avec le public les deux dernières années de sa vie en musique : «J’ai vu des petits enfants dans l’hôtel qui sont très mignons. Et aussi les gens, ceux de l’hôtels sont très contents que je sois ici. J’ai vu quelques sourires et ça me va très bien. C’est une fierté. J’aimerais bien revenir…» Un souhait qu’on lui souhaite de réaliser !