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Une mère raconte son calvaire

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Déborah et trois de ses enfants devant ce qui leur reste de maison.

La situation de cette famille a de quoi choquer. Depuis une semaine, Déborah Parsad, une jeune femme de 36 ans, est obligée de dormir à la belle étoile avec son époux et ses quatre enfants : Hansley, 16 ans, Gloria, 3 ans, Mathieu, 1 an, et Sephora, tout juste quatre mois. Ce malgré les grosses averses qui ont arrosé l’île durant plusieurs jours.

Cette famille qui squattait un terrain de l’État dans le quartier d’African Town, à Riambel, n’a plus de toit depuis que les autorités ont démoli ce qui leur servait de maison suite à un eviction order. Une trentaine d’autres familles sont dans la même situation.

Selon Déborah, le salaire de son époux, ferrailleur dans une compagnie de construction, ne permet pas à sa famille de louer une maison. C’est la raison pour laquelle, dit-elle, les Parsad ont décidé de rejoindre les autres squatters d’African Town. «Cela fait quelque temps déjà que nous sommes ici. On louait une maison mais le propriétaire nous a mis à la porte car nous n’arrivions plus à payer le loyer de Rs 4000. Je ne travaille pas car je dois m’occuper de mes trois enfants qui sont en bas âge.»

Déborah affirme qu’elle a eu la peur de sa vie lorsque des officiers du ministère des Terres sont venus sur place, en début de semaine, avec la police pour démolir les bicoques en tôle : «Mes enfants ont commencé à pleurer. Ceux des voisins également. On a dû passer la nuit dans les bois en nous couvrant de plastique car le responsable du centre qui accueille les gens pendant les cyclones a refusé de nous héberger. Par la suite, nous avons essayé de reconstruire nos maisons comme on le pouvait mais elles sont très incomplètes, par exemple la nôtre n’a pas de toit.»

C’est grâce à l’aide de voisins, dit Déborah, qu’elle arrive à nourrir sa famille alors que d’autres sont obligés, dit-elle, d’aller fouiller le dépotoir de Martinière à Surinam. La jeune femme se dit disposée à louer le terrain qu’elle squatte à bail. Le seul problème, selon elle, c’est que les autorités n’écoutent pas les squatters : «Nous sommes prêts à payer une location à bail même si nous devons diminuer nos dépenses en termes de nourriture.» C’est le cri de cœur que lance Rebecca et les autres.

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