Le suspect touche une aide sociale à cause de deux graves problèmes de santé.
Il allègue avoir été contraint à faire de faux aveux. Il a porté plainte pour brutalités policières au Police Complaints Investigation Bureau (PCIB) dès le lendemain de sa libération sous caution. Massi-Ullah Hossany, 22 ans, l’un des suspects arrêtés pour incitation à la haine raciale après des incidents à Quinze-Cantons, le 15 février, lors du pèlerinage de la Maha Shivaratree, accuse des policiers de lui avoir soutiré des aveux sous la torture et clame son innocence.
Trois autres suspects ont été arrêtés dans cette affaire : le policier Mahboob Khan Wohedally, fils de l’activiste politique Cassam Wohedally, plus connu comme Cassam Zulu, Reza Lallmohamed et Ziyaad Wohedally. Les deux derniers nommés ont également été libérés sous caution. Mahboob Khan Wohedally est, lui, toujours en détention. Sa demande de libération sous caution sera débattue devant la bail & remand court cette semaine.
Massi-Ullah Hossany, qui touche une aide sociale à cause d’une tumeur à une jambe et d’un cancer aux poumons, revient sur la nuit de son arrestation et de son interrogatoire : «J’étais dans le 4x4 de Cassam Wohedally. On revenait de la conférence islamique à Pailles. On transportait des récipients de briani dans le caisson. Mon frère était au volant et il y avait deux autres amis avec nous. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés au poste de police de Vacoas où un de mes amis, en liberté conditionnelle dans une affaire d’objets volés, devait s’y présenter.»
«J’ai pris peur»
La situation aurait dégénéré peu après : «Un policier est venu vers nous pour nous dire que la police avait besoin de ce 4x4 et a procédé à notre interpellation. On nous a conduits aux Casernes centrales dans quatre véhicules différents. On nous a interrogés séparément. J’ai entendu mon frère se faire tabasser. Plusieurs policiers m’ont ensuite entouré. L’un d’eux avait un papier à la main avec les noms de Mahboob, Ziyaad et Reza. Il m’a parlé des incidents et il m’a demandé d’incriminer les trois autres.»
Le policier se serait mis en colère lorsque Massi-Ullah Hossany lui a dit qu’ils étaient tous innocents : «Les policiers ont tabassé mon frère devant moi. J’ai pris peur. J’ai alors incriminé les autres dans cette affaire. L’un des policiers m’a donné des coups à la tête. On m’a forcé à signer une déposition sans en lire le contenu. On m’a détenu à Terre-Rouge pendant cinq jours avant de me transférer à la New Wing de la prison de Beau-Bassin. On m’a détenu pendant 24 jours. J’ai dû me faire extraire une dent pendant ma détention après avoir reçu des coups.»
Un autre suspect, Ziyaad Wohedally, qui a également été libéré après avoir fourni une caution de Rs 100 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 200 000, a lui aussi porté plainte pour brutalités policières au PCIB. Il avait reçu des soins à l’hôpital des yeux à Moka après qu’il aurait reçu des coups au visage. Le service de presse de la police n’a pas souhaité commenter l’affaire dans la mesure où le PCIB enquête sur ces allégations de brutalités policières.