«Certaines personnes disent que “Mauritius will one day be only accommodated by foreigners”»
Comme le monde a observé cette semaine la Journée mondiale des droits des consommateurs, nous avons donné la parole à Me Vashini Raman-Purusram, conseillère légale auprès de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC). Selon elle, «Maurice est sur un pied d’égalité avec d’autres pays développés en ce qui concerne le respect des droits des consommateurs». Entretien
Le monde a observé cette semaine, soit le jeudi 15 mars, la Journée mondiale des droits des consommateurs. Est-ce que les Mauriciens sont, selon vous, au courant de tous leurs droits ?
D’abord, voyons un peu quels sont ces droits. Il y a le droit de satisfaire ses besoins fondamentaux, le droit à la sûreté, le droit d’être informé, le droit de choisir, le droit d’être entendu, le droit à la réparation, le droit à l’éducation des consommateurs, le droit à un environnement sain. Et à la question de savoir si l’acheteur mauricien est au courant de ses droits, je dirai que oui. À voir le nombre d’organismes et d’associations qui ont émergé à Maurice et qui ont comme objectif de tenir les consommateurs informés sur leurs droits et sachant que l’éducation et Internet sont de plus en plus accessibles, je crois effectivement que les Mauriciens sont suffisamment informés de leurs droits.
Sont-ils suffisamment protégés ?
Voyons ce que dit notre cadre juridique concernant les consommateurs. Aujourd’hui un certain nombre de législations mauriciennes concerne directement ou indirectement la protection et les droits des consommateurs : The Consumer Protection Act, The Fair Trading Act, The Competition Act et The Customs Act, entre autres. Chacune de ces législations s’applique à différents secteurs. Par exemple, The Consumer Protection Act de 1991 s’applique généralement à l’approvisionnement en marchandises qui devraient être exemptées de défaut, tandis que la Fair Trading Act de 1979 s’applique aux pratiques des commerçants et spécifie quels actes leur sont interdits pour brouiller les acheteurs.
Il y a aussi la loi de 1998 pour la protection des consommateurs, qui régularise le prix et l’approvisionnement de certains produits. Elle est complétée par un certain nombre de règlements qui régularisent la fixation de prix sur certains produits de base tels que le riz et le gaz ménager, entre autres. Des règlements datant de 1981 stipulent aussi qu’un produit particulier doit porter un label indiquant le pays d’origine du produit et la Legal Metrology Act de 1985 stipule, pour sa part, que c’est une offense si le poids exact d’un produit n’est pas correctement respecté. Il est aussi bon de souligner que Maurice, avec le nombre d’organismes qui existent pour s’occuper des droits des consommateurs, comme la Competition Commission ou encore la Consumer Protection Unit sous l’égide du ministère du Commerce et de la Protection des consommateurs, est sur un pied d’égalité avec d’autres pays développés en ce qui concerne le respect des droits des consommateurs.
L’île de la Réunion vient de passer par une crise avec les émeutes de quelques habitants qui contestaient la vie chère. Pouvez-vous comprendre le «ras-le-bol» des Réunionnais ?
Il est vrai que les consommateurs ont le droit de se faire entendre comme le stipule la loi, explicitée dans la première question. Nous devons toutefois comprendre que ce droit n’est pas absolu. Il y a plusieurs moyens à travers lesquels les gens peuvent avoir recours pour se faire entendre, s’ils estiment que leurs droits sont lésés. Par exemple, ils peuvent approcher des associations qui défendront leurs intérêts et négocieront en leurs noms. Le recours à la violence comme cela s’est produit à La Réunion ne garantie en rien que les griefs seront entendus.
Que pensez-vous du coût de la vie à Maurice ?
Comme la vie est vraiment chère à Maurice, il y a certaines personnes qui disent que «Mauritius will one day be only accommodated by foreigners». Beaucoup de mes anciens collègues ont déjà émigré à l’étranger et quelques autres souhaitent sauter le pas pour aller tenter leur chance ailleurs, là où l’herbe est plus verte. Les autorités concernées devraient ajuster le barème du salaire de l’ouvrier moyen, considérant la série d’augmentations des marchandises sur le marché international.