Les parents du condamné clament son innocence.
Le jeune homme a fait appel du jugement prononcé contre lui.
Cinq Law Lords du Privy Council seront à Maurice dans quelques jours pour entendre l’avis d’appel d’un des suspects dans l’affaire de l’assassinat de l’Indien Mojeeb Mir.
Il ne veut pas croupir en prison. Ce maître d’hôtel de 31 ans, qui purge une peine de 16 ans d’emprisonnement pour sa participation à l’assassinat de Mojeeb Mir et qui avait plaidé non coupable lors du procès, a fait appel du jugement devant le Privy Council. Cinq Law Lords seront donc à Maurice à partir du 23 mars pour ce procès qui sera entendu le 26 mars. Ils sont James Hope, Simon Brown, Jonathan Mance, John Dyson et Jonathan Sumption. L’État sera représenté par le Directeur des poursuites publiques.
L’homme d’affaires indien, Mojeeb Mir, avait été sauvagement agressé dans son bungalow à Cap-Malheureux, le 31 janvier 2005. Il avait été tabassé avec une matraque, puis ligoté avant d’être transporté sur les lieux du crime à Grand-Baie dans le coffre d’une voiture. Sur place, il avait été immolé. Voyant qu’il était toujours en vie après cela, ses tortionnaires avaient roulé sur lui avec la voiture. Le cadavre carbonisé de l’Indien avait été retrouvé dans un champ de cannes, le lendemain.
Outre Ajay Dookhee, trois autres suspects ont été condamnés pour ce meurtre : Bijay Koonjul (30 ans de prison), qui avait plaidé non coupable, ainsi que Prabakar Takah (32 ans de prison) et Sanjiv Mungrah (26 ans de prison), qui avaient plaidé coupables.
Toutefois, Ajay Dookhee, qui est défendu par Me Sanjeev Teeluckdharry, est le seul à avoir donné avis d’appel. Dans celui-ci, il explique que le jury n’a pas pris en considération les recommandations du juge Paul Lam Shang Leen qui avait déclaré qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes contre lui pour le condamner à une lourde peine.
Le destin du condamné est maintenant entre les mains des Law Lords. Sa famille, notamment ses parents Hemraj et Nitee, espèrent de tout cœur que leur jugement sera favorable. «Mon fils clame toujours son innocence. Le Privy Council est son dernier espoir. Il n’est plus le même homme depuis son arrestation. Il y a une grande tristesse sur son visage. Il s’est retrouvé dans cette affaire à cause de ses mauvaises fréquentations. Il avait pour habitude d’apporter son aide à qui le voulait. On s’est servi de lui à son insu. Je rappelle qu’il s’est arrêté à mi-chemin lorsqu’il a appris qu’il y avait une personne dans le coffre de la voiture qu’il conduisait», confie la mère du suspect.
Son père voudrait, pour sa part, savoir comment quelqu’un qui est condamné à cinq ans dans un premier temps et qui fait appel du jugement devant la Cour suprême voit sa peine révisée à… 16 ans de prison. Un jugement qu’Ajay Dookhee qualifie de «pervers» dans son deuxième avis d’appel. L’avenir nous dira si les Law Lords sont d’accord avec lui ou pas.