Nicolas Ritter de PILS, entouré d’Alessandro Mariani de l’Union européenne et du ministre Lormus Bundhoo
Grâce à un financement de Rs 7 millions de l’Union européenne, PILS, qui a pour objectif de réduire l’impact du VIH à Maurice, a présenté son nouveau projet visant les populations clés.
Toujours plus pour lutter contre le VIH/sida. Dans le cadre du projet Treatment, care and support of most at risk populations through prevention, empowerment and advocacy, qui vise les populations les plus à risques, PILS et l’Union européenne ont récemment procédé à la signature d’un accord financier s’élevant à hauteur de Rs 7 millions. Cet accord a été officiellement présenté lors d’une conférence de presse dans les locaux de PILS en présence d’Alessandro Mariani, chef de la délégation de l’Union européenne à Maurice, et du ministre de la Santé et de la Qualité de la vie, Lormus Bundhoo.
À cette occasion, Alessandro Mariani n’a pas manqué de souligner les raisons qui ont encouragé l’Union européenne à financier le projet de PILS : «L’ONG cible les populations les plus à risques, offre une prestation de qualité et reflète notre philosophie. Il y a dans ce projet l’aspect de la prévention, de l’empowerment et le plaidoyer.» Alors que PILS, association qui lutte contre le VIH, bénéficie du soutien de l’Union européenne depuis novembre dans le but de mettre en place des projets afin de créer une meilleure prise en charge des Personnes Vivant avec le (PVVIH) et d’apporter son soutien à des populations clés, cette aide additionnelle de Rs 7 millions a un objectif très précis.
Celui-ci se décline en trois axes : l’autonomisation des PVVIH, l’intensification des programmes de prévention ciblés aux professionnel(le)s du sexe ou groupe le plus vulnérable en termes de transmission du VIH, et finalement le renforcement du plaidoyer multisectoriel concernant ces populations clés.
Réinsertion
Selon Nicolas Ritter, le directeur de PILS, bien que la prévalence ne soit pas élevée à Maurice, celle-ci tout de même fait face à une épidémie concentrée du sida : «Nous avons un fort taux de concentration dans les communautés touchées. 70 à 80 % des travailleuses du sexe sont des usagères de drogues injectables avec 50 % de séropositifs. Un quart de la population carcérale est séropositive.»
Ainsi, dans ce nouveau programme de PILS, l’autonomisation des PVVIH, qui inclut les Consommateurs de drogues injectables (CDI) et les professionnel(le)s du sexe, comprendra des soutiens psychologique, social, médical et financier, adressés aux bénéficiaires de l’association mais aussi une prise en charge globale encourageant leur réinsertion dans la société.
Félicitant l’ONG pour son travail, le ministre de la Santé et de la Qualité de la vie, Lormus Bundhoo, a, pour sa part, souligné que notre population de 1,3 million étant déjà affectée par le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer, «nous ne pouvons nous permettre qu’en quatrième position le sida devienne un problème majeur qui tue nos compatriotes». Le ministre a aussi rappelé que l’épidémie du VIH est considérée comme étant concentrée : «Le taux de prévalence est de 0,97 % parmi les 15 à 49 ans. Du premier cas de VIH décelé à Maurice en 1987 jusqu’à janvier 2012, 5 226 cas ont été enregistrés. Selon les derniers chiffres, 18,6 % des cas rapportés se trouvent parmi les 15 à 24 ans et 54,6 % chez les 25 à 39 ans.»
Lormus Bundhoo a précisé qu’il y a eu du progrès dans la lutte contre le sida à Maurice mais que le «VIH reste une maladie sérieuse et fatale. Au jour d’aujourd’hui, plus de 530 Mauriciens en sont décédés». Assurant son engagement et celui du gouvernement dans la lutte contre le VIH, le ministre a promis qu’une étude sera commandée sur l’influence de la discrimination, de l’homophobie et de la stigmatisation. Toujours plus pour lutter contre le VIH/sida…