Voilà une obsession soudaine de démocratie qui étonne ! Surtout quand l’initiative vient de Bérenger. Ainsi donc, les membres du Comité central seront invités à se prononcer, samedi prochain, via un vote secret, sur la proposition d’un principe de remake mauve-orange de 2000. Pourquoi donc faut-il au leader du MMM l’aval du Comité central ? D’autant que ce projet a été validé par le Bureau politique. Soit Bérenger a découvert en cours de route que le remake n’est pas une bonne carte politique. Et il cherche du coup à faire marche arrière, faisant comprendre à SAJ et aux autres qu’il n’y a pas unanimité autour de cette ex-winning formula. Soit le leader du MMM, à travers ce petit jeu tactique, veut contraindre l’ancien leader du MSM à se prononcer sur ses ambitions : oui ou non, va-t-il mettre ses menaces de «démissionner si bizin » à exécution ? Ou continuera-t-il à faire quelques déclarations fracassantes ici et là (il s’est invité depuis peu dans le débat du découpage électoral) en s’asseyant toujours confortablement au Réduit ?
Au fond, Bérenger avec cette mise en scène façon commission électorale (il ne manque que les urnes transparentes) fragilise le président de la République, met à mal sa fonction de chef d’État qui ne devrait souffrir d’aucun soupçon partisan, et l’oblige à avancer à visage découvert. SAJ a donc jusqu’au 3 mars pour éclaircir la situation. Car si le Comité central mauve avalise un éventuel remake avec l’hôte du Réduit (qui a dû donner son accord au moins pour sonder les militants) celui-ci ne pourra continuer à faire comme si de rien n’était. De deux choses l’une : Où il fait ses valises et quitte la State House et l’on découvrira bien vite si son départ aura un effet dominos sur quelques grosses pointures du Parti travailliste, comme semble le faire accroire une certaine rumeur. Où il s’agrippe à son poste, indifférent aux résultats du vote, pour continuer à profiter de son siège présidentiel et de tous les avantages attachés à cette fonction.
S’il adopte cette posture, il donnerait alors l’impression qu’à la manière de son fils qui promettait des dossiers compromettants (qu’on attend toujours) en claquant la porte du gouvernement, que lui, SAJ, ne faisait que Koz koze dans le vide. En fait, toute cette mascarade mauve n’est qu’une stratégie de Bérenger, pressé de précipiter les événements politiques. Comme il n’a pas dix options, le leader du MMM avance son pion MSM, préférant depuis l’an dernier papa à piti, indifférent aux critiques sur l’âge du président. Car dans son jeu, une fois l’option du remake entérinée, il n’attendra pas tranquillement 2015 pour présenter SAJ au poste de PM sachant que ce dernier aurait alors 85 ans.
En revanche, si le comité central du MMM se prononce contre une éventuelle alliance mauve-orange ou si SAJ reste inattentif aux Mauves, Bérenger n’aura que deux choix : (i) re re regarder dans la direction de ti frer ou (ii) re re discuter réforme électorale avec Ramgoolam pour lui faire les yeux doux. En clair, re re commencer à tourner en rond dans le jeu pervers des musical chairs politiques de Maurice…..