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«Il y aura des phénomènes naturels de plus en plus extrêmes»

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Notre région fait face à de subites montées des eaux, comme ce qui est arrivé à l’île de la Réunion la semaine dernière, et il y a de plus en plus de requins qui s’invitent dans nos lagons. L’océanographe Vassen Kauppaymuthoo commente ces quelques événements.

Il y a actuellement des montées des eaux subites dans plusieurs régions du monde. Comment expliquez-vous ce phénomène?

La montée des eaux peut être liée à un phénomène climatique et à une basse pression.Nos grands-parents peuvent nous raconter qu’à l’époque, lorsqu’il y avait des cyclones, l’eau montait très haut. Par exemple, toute la plaine du Morne, là où il y a la plage publique, était souvent inondée pendant les grands cyclones. Il y a donc des phénomènes climatiques qui peuvent quelquefois provoquer des montées subites d’eau. À cela, il faut ajouter un phénomène qui est lié aux grandes marées. Comme vous le savez, cette année, on va se retrouver avec un alignement de plusieurs planètes et avec les grandes marées de décembre, on aura certainement un coefficient de marée très élevé.

Est-ce que ce genre de phénomène peut arriver à Maurice?

Oui, tout à fait et cela bien que nous ayons un coefficient de marée qui est assez bas. Mais il peut y avoir une combinaison et cela provoquerait de grandes vagues. En décembre 2010, au Canada, par exemple,il y avait des vagues de sept à huit mètres, qui s’étaient abattues sur les côtes, justement parce qu’il y avait une combinaison de grandes marées et de phénomènes de tempêtes. Des séismes sous-marins peuvent aussi provoquer des montées des eaux.

Est-ce qu’on peut prévoir ce genre de chose?

Quand c’est climatique, on peut prévoir. J’avais posté, il y a quelques semaines, sur ma page Facebook, une photo d’une prévision qui disait qu’il y aurait des phénomènes pouvant provoquer des vagues de sept à huit mètres dans la région.Nous constatons plusieurs phénomènes dans les eaux mauriciennes,notamment la visite régulière de requins dans nos lagons.

Qu’est-ce qui explique cela, selon vous?

Il y a plusieurs phénomènes qui se combinent à la fois. Les requins sont très sensibles aux champs électromagnétiques. C’est un peu comme les radars. Ils ont sur leurs peaux ce qu’on appelle, des ampoules de lorenzini. Si vous approchez, par exemple, un téléphone portable auprès d’un requin, il va le sentir.Il a eu ces derniers temps, ce qu’on appelle des tempêtes géomagnétiques qui débalancent complètement le champ magnétique solaire. Ce qui fait que les requins s’invitent là où ils n’avaient pas l’habitude d’évoluer.Il y aussi un autre facteur par rapport au phénomène de la surpêche. Comme les poissons sont en diminution dans nos eaux, les requins vont donc chercher des territoires où ils peuvent trouver des poissons et se nourrir. C’est alors qu’ils s’approchent des côtes, là où il y a moins de bateaux de pêche. Ils ne sont pas forcément dangereux. Il ne faut pas avoir peur, mais il faut quand même prendre des précautions.

Depuis quelque temps, les cyclones se font de plus en plus rares. Qu’est-ce qui explique cela?

L’énergie des cyclones, c’est la température de l’eau de mer: c’est-à-dire supérieure à 28 ºC pour que l’eau s’évapore et en s’évaporant, cela provoque ce qu’on appelle un moteur thermique. Si la température de l’eau de mer n’est pas favorable, le système va fondre.Il y a des phénomènes climatiques au niveau de la stratification de l’atmosphère, mais il y a aussi la température de l’eau de mer qui est pour beaucoup en ce qui se passe actuellement concernant l’évolution des cyclones dans nos parages.

Le monde est entré dans une zone de turbulences. L’année 2011 a été une année record par rapport au nombre de catastrophes naturelles. Il y aura des phénomènes de plus en plus extrêmes, comme la récente hausse de la température. Il a fait ces derniers temps, très chaud. Il y a une instabilité climatique qui prend place. Cela va aller de mal en pis. On le voit avec le manque de pluie et le phénomène de sécheresse, entre autres ou encore avec les inondations, comme ce qui s’est passé récemment à Madagascar. Nos plages dans 10 à 20 ans vont disparaître. Il faut commencer à prévoir, à ouvrir les yeux et à réaliser qu’on aura de plus en plus de catastrophes naturelles. Il faudra commencer à mettre en place des plans de gestion de catastrophe pour y faire face.

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