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Marygeann’ ou l’aventure d’un danseur-chanteur

Le jeune homme a connu une enfance difficile mais s’en est sorti.

C’est l’histoire d’un rêveur, d’un fonceur… celle d’un Mauricien établi à Paris qui nous propose son premier album.

De Batterie-Cassée à Paris. Jean David Maryjeanne en a fait du chemin, de son quartier à Maurice jusqu’à la capitale française. Celui qui se fait maintenant appeler Marygeann’ va bientôt sortir son premier album 15 titres en créole, exclusivement sur le territoire mauricien. Le produit sera distribué par Paradize Burning.

Si le gars ne s’en sort pas trop mal finalement, il faut dire que sa vie n’a pas été un fleuve tranquille. Du moins, pas à ses débuts. Venant d’une famille pauvre, Jean David, né à Triolet, doit abandonner l’école à 13 ans pour faire des petits boulots. «Il fallait subvenir aux besoins de la famille. Même si j’étais encore tout jeune, j’arrivais à trouver des petits jobs et à gagner un peu d’argent», déclare notre interlocuteur, pensif.

C’est dans ce climat difficile (il ira ensuite habiter à Batterie-Cassée) que le futur Marygeann’ va s’intéresser à l’art urbain, à la danse plus précisément. «J’ai fait mes premières armes avec Stephen Bongarçon et le groupe de Toto Lebrasse. Après, en 2002 je pense, on a créé le groupe de danse Alliance Suprême avec d’autres potes. Il était entièrement dédié à la danse urbaine. On a participé à plusieurs compétitions underground, et des membres sont même allés à La Réunion», raconte l’artiste fièrement.

C’est durant cette période, lors d’une prestation du groupe, que Jean David sera approché par une représentante de l’Académie internationale de danse, en France. «Elle m’a proposé une bourse de cinq ans à l’Académie à Paris ! Je suis parti, mais je n’ai fait qu’un mois là-bas vu que j’avais encore des engagements ici. En revenant, je me suis perfectionné en intégrant le circuit hôtelier. Deux ans plus tard, j’ai rappelé l’Académie pour leur demander si ma bourse était encore valide. On m’a dit oui et je suis reparti.»

Durant ses études, le jeune homme fera notamment un stage de trois ans (où il va s’initier à la danse contemporaine) et se fera plein de contacts. Dès la fin de ses cours, il embarque pour un tour du monde –Espagne, Italie, Tunisie, Angleterre – afin de participer à divers spectacles dont ceux d’artistes comme les rappeurs Booba ou Fanny J.

Mauritian dream

Entre-temps, notre gars n’arrête pas de composer des chansons. «J’ai économisé pas mal d’argent, et entre chaque spectacle auquel je participais, je profitais de mon temps libre pour monter un home studio chez moi où je composais, écrivais des chansons», dit-il.

Il prend alors le nom de Marygeann’ et persévère dans cette voie. Il a eu raison car son premier album sera disponible très bientôt. Mais pourquoi cette exclusivité pour Maurice ? «C’est un rêve que j’ai toujours voulu réaliser : sortir un album chez moi, en créole. Et c’est une vraie chance pour moi que Paradize Burning produise et distribue l’album. D’autant que des amis mauriciens en France m’ont conseillé d’aller vers cette boîte. On verra après si je vais exporter l’album vers d’autres marchés», lance le danseur-chanteur.

Vous n’avez plus qu’à patienter pour découvrir cet artiste qui n’oublie pas ses racines.

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