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Harold Erriah : Mémoire de scout

À 94 ans, le plus vieux scout à Maurice revient sur les plus beaux moments qu’il a vécus dans sa jeunesse avec le mouvement qui fête ses 100 ans de présence chez nous cette année.

Scout un jour, scout toujours ! Harold Erriah, 94 ans, ne démentira pas cet adage. Il a peut-être pris des rides au fil des années mais l’esprit scout qui l’anime depuis son jeune âge est intact. Il est resté fidèle à la loi et à la promesse du mouvement. Ses maîtres-mots sont rigueur et discipline et il est toujours prêt à se mettre au service des autres sans attendre de récompenses. À l’occasion du centenaire de la Mauritius Scout Association cette année – qui sera au cœur de la journée commémorant l’anniversaire du fondateur du mouvement, Baden Powell, en ce dimanche 26 février –, le vieil homme revient sur son parcours au sein du scoutisme des premières heures.

Né en 1918, cet habitant de Vacoas rejoint la grande famille des scouts en 1939. Il s’en souvient comme si c’était hier : «J’avais 21 ans et j’étais un rover scout, c’est-à-dire un routier. J’étais dans le groupe de la paroisse de St-Paul à Vacoas. C’était le révérend anglican, Allan Rogers, qui était notre chef. Il était le premier à faire du scoutisme avec les gens de couleur. Il avait déjà débuté avec les louveteaux, les scouts et les adolescents. J’étais fasciné par ce que faisaient les scouts, notamment les nœuds et les camps.»

C’est avec beaucoup de joie qu’Harold Erriah se donne à fond dans le scoutisme, portant fièrement son uniforme, agrémenté d’un chapeau et de chaussettes hautes – la tenue de rigueur pour les routiers à l’époque. Il ne se lasse pas d’apprendre encore et encore : «C’était très amusant. On n’arrêtait pas d’apprendre de nouveaux trucs. Le mouvement ne peut que faire du bien. On y est formé pour la vie. Le scoutisme a d’énormes bienfaits pour les jeunes. Je n’y ai connu que des bons moments.»

Les souvenirs, tous excellents, défilent dans sa tête : les nombreuses balades à bicyclette, les randonnées dans la nature, les camps au feu de bois et l’escalade des montagnes sont autant d’aventures vécues avec ses amis et la liste est encore longue : «Dans le passé, on faisait des choses extraordinaires par amour pour le scoutisme. On se mettait toujours au service des autres lorsqu’on faisait appel à nous. Le scoutisme m’a grandement aidé dans ma vie professionnelle. Je regrette d’avoir dû couper les ponts avec le mouvement à cause de mes études, mais comme le dit l’adage : scout un jour, scout toujours. Aujourd’hui, ce sont les camps et les chants autour du feu qui me manquent le plus.»

Gilwell Park

En 1950, Harold Erriah s’envole pour la London School of Economics où il étudie la sociologie. Il se spécialise en traitement des jeunes délinquants. Il profitera aussi de son séjour dans la capitale anglaise pour camper à Gilwell Park, haut lieu symbolique pour les scouts. C’est le quartier général du mouvement en Angleterre.

De retour à Maurice deux ans plus tard, il reprend son poste de fonctionnaire à la Cour suprême où il officie comme probation officer avant de travailler comme greffier aux tribunaux de Moka et Mahébourg. En 1983, il épouse Mary, la fille du révérend Cathan, qui a, elle, été guide – le pendant du scoutisme pour les filles. Le frère de Mary est, quant à lui, le fondateur du scoutisme à Rodrigues. Mais les générations suivantes n’ont, hélas, pas continué dans cette voie. Ce que regrette beaucoup Harold.

Bernard, le fils de Mary, aujourd’hui 83 ans, et Harold, a débuté comme louveteau mais a arrêté peu après. Leurs deux filles – Jocelyne et Dorine qui vivent à l’étranger – et leurs six petits-enfants n’ont jamais gouté aux joies du scoutisme.

Quoi qu’il en soit, Harold souhaite une bonne année de centenaire aux scouts et leur souhaite aussi bonne continuation. «Notre fondateur Baden Powell disait qu’il nous fallait essayer de quitter ce monde en le laissant un peu meilleur que nous ne l’avons trouvé et que quand l’heure de la mort approchera, nous pourrons mourir heureux en pensant que nous n’avons pas perdu notre temps et avons fait de notre mieux.» De sages paroles…

Un mouvement centenaire

Le scoutisme a été lancé à Maurice en janvier 1912 par Samuel Blunt de Burg Edwardes. La Mauritius Scout Association (MSA) a été constituée en 1971 après que les différentes associations d’origine religieuse eurent décidé de fusionner en une seule organisation nationale qui serait, alors, reconnue par le scoutisme mondial. À ce jour, la MSA compte plus de 3 500 membres, jeunes et adultes, à Maurice et à Rodrigues.

La MSA est une ONG, membre du Mauritius Council of Social Services (MACOSS) et de l’Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS). C’est aussi l’organisation mauricienne ayant le plus grand nombre de jeunes adhérents. Branche de l’Association des scouts britanniques jusqu’à la fin des années soixante, l’association scoute locale a développé sa propre identité en publiant et remettant régulièrement à jour ses règles et statuts (P.O.R. – Policy, Organisation & Rules), son Programme des jeunes et son Programme de Formation adulte en ligne avec les recommandations et les tendances du scoutisme mondial et aussi avec les besoins locaux.

Les scouts en fête à Curepipe

Ils seront des centaines à défiler dans les rues de Curepipe en ce dimanche 26 février, à partir de 10 heures, pour commémorer l’anniversaire de la naissance du fondateur du mouvement scout, Baden Powell, le 22 février. Cette célébration revêt une importance particulière cette année dans la mesure où le mouvement à Maurice fête ses 100 ans d’existence. Le chef scout Cyril Rose et les membres de la MSA se dirigeront ensuite vers la cour de la municipalité de Curepipe où le Monument du centenaire sera dévoilé.

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