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La dernière virée de deux cousins

Stephano Adolphe et Didier Bellepeau laissent derrière eux des proches écrasés par la douleur.

L’hécatombe continue sur nos routes. Cette semaine, six personnes ont péri dans des accidents, dont deux cousins. Ils laissent derrière eux des proches inconsolables.

Ses proches l’attendaient impatiemment pour lui souhaiter bon anniversaire. Et ils avaient tout prévu pour que son 25e anniversaire soit célébré dans les règles de l’art, au domicile du jeune homme, à Roche-Bois, qui allait se transformer en salle de fête en ce dimanche 5 février. Mais Stephano Adolphe n’est jamais rentré. Vers 6 heures du matin, ce jour-là, il est décédé dans un accident de la route.

Stephano, marié et père de deux fils de 4 ans et un an, était à motocyclette, avec son cousin Didier Bellepeau quand le deux-roues a dérapé, projetant ses occupants violemment sur l’asphalte. Le drame s’est produit à Pointe-aux-Piments. Les deux jeunes gens ont été transportés à l’hôpital où le décès de Stephano a été constaté, tandis que Didier Bellepeau a été admis à l’unité des soins intensifs. Il a, lui aussi, rendu l’âme dans son lit d’hôpital, le jeudi 9 février. Deux cousins unis dans la mort.

Pour les proches de Stephano Adolphe et de Didier Bellepeau, les temps sont durs, très durs. Perdre deux personnes de la même famille en quelques jours est une chose horrible à vivre. Écrasée de douleur, Diana, l’épouse de Stéphano, peine à cacher ses larmes. Mariée depuis cinq ans, elle conçoit difficilement son avenir sans le père de ses enfants. «Nos regards se sont croisés pour la première fois dans un petit jardin à Batterie-Cassée. On s’est parlé et depuis on ne s’est plus quittés. Nous nous sommes dit oui deux ans après notre rencontre. De cette union sont nés nos deux enfants qui devront maintenant grandir sans père. Ce sera très difficile pour moi de relever le défi. D’autant que je ne travaille pas car mon benjamin est cardiaque», confie Diana entre deux sanglots.

Peintre au Chantier naval océan Indien (CNOI), Stephano était, selon son épouse, un «hard worker» qui persévérait dans tout ce qu’il faisait. «Il a étudié jusqu’en Form IV. Puis, il a suivi une formation pour devenir peintre en bâtiment. Mais, c’est au CNOI qu’il a eu sa chance. C’était aussi un bon vivant. Le matin du drame, je ne sais pas d’où il revenait. La veille, il y avait une fête chez sa sœur et il était le seul membre de la famille à ne pas avoir été présent», déclare Diana en serrant ses fils contre elle.

Cauchemar

Michella Adolphe, la mère de Stéphano, est également inconsolable depuis le drame. «C’est dur d’accepter sa disparition d’autant qu’il était en bonne santé. On ne s’attendait pas du tout à vivre un tel cauchemar», pleure cette maman.

À Pointe-aux-Piments, c’est Eddy Bellepeau, le frère de Michella, qui pleure la mort tragique de son fils Didier Bellepeau, âgé de 21 ans seulement. En une semaine, le frère et la sœur ont enterré leur benjamin. Une tragédie. Pendant plusieurs jours, Didier a lutté courageusement pour sa survie à l’unité des soins intensifs de l’hôpital SSRN. Mais ses nombreuses blessures ont malheureusement eu raison de lui. Assis dans un coin, l’air pensif et les yeux rougis, Eddy Bellepeau s’est muré dans un pénible silence. Brigitte, son épouse, essaie tant bien que mal de le consoler. Mais elle-même, anéantie par la douleur, ne peut empêcher ses larmes de couler.

«J’avais espoir que mon fils allait s’en sortir même si sur son lit d’hôpital il se tordait de douleur. Sa disparition a eu l’effet d’une bombe. Il est parti à la fleur de l’âge alors qu’il avait plein de projets pour cette année. Depuis deux ans, il travaillait comme électricien pour le compte de la compagnie Manser Saxon. Son salaire lui a permis de construire sa maison. Et cette année, il devait l’aménager. Mais il ne connaîtra jamais ce plaisir d’autant qu’il était un amoureux de la décoration intérieure», murmure Brigitte Bellepeau, entre deux sanglots.

Un jeune homme plein de vie, qui souriait à la vie. C’est comme ça qu’elle décrit son fils, parti trop tôt. «Pour la Saint-Valentin, il avait prévu d’organiser un bal dans le village avec l’aide de la famille. C’était devenu une tradition depuis plusieurs années. Tout était déjà fin prêt. Mais on a du tout annuler. Le jour de l’accident, mon fils et son cousin rentraient chez moi à Pointe-aux-Piments. Ils étaient très proches et voulaient à tout prix fêter les 25 ans de Stephano entre eux deux avant de rejoindre sa famille à Roche-Bois. Mais la mort les attendait en route», pleure cette mère.

Didier a suivi son cousin préféré dans la mort, laissant derrière lui des parents ainsi qu’un frère et une sœur inconsolables.

À Vacoas

Toolsysing Parbhoonath, un habitant de Vacoas âgé de 48 ans a connu une fin tragique, vers 21 heures le 5 février. Il était à moto, en compagnie d’un jeune homme de 28 ans, quand une voiture les a percutés. Les deux occupants de la moto ont été transportés à l’hôpital où les médecins n’ont pu que constater le décès de Toolsysing Parbhoonath alors que l’autre passager dû se faire admettre. L’alcotest pratiqué sur le chauffeur de la voiture s’est révélé positif. Il a été arrêté sous une charge provisoire d’homicide involontaire.

À La Preneuse

Il rentrait chez lui à moto après une dure journée de travail en ce 27 janvier. Ganessen Appana, 33 ans, partait de La Preneuse, où il travaillait comme maçon, pour rallier le Nord où il habitait. Mais à peine avait-il pris la route qu’il est entré en collision avec une fourgonnette. Grièvement blessé, il a rendu l’âme le 7 février. L’autopsie a attribué son décès à une septicémie.

À Petit-Raffray

Triste fin pour Subissoon Bissessur. Ce père de famille de 38 ans est décédé des suites de ses blessures à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses. Il avait été victime d’un accident le 28 décembre, non loin de sa maison. Il venait tout juste d’enfourcher sa bicyclette pour emprunter la route principale quand une motocyclette l’a heurté. Il a poussé son dernier soupir le 9 février.

À Rodrigues

Son corps sans vie a été retrouvé, gisant sur l’asphalte sur la Route de L’Autonomie à Rodrigues. À l’hôpital, les médecins n’ont pu que constater le décès de ce jeune homme de 23 ans, un habitant de Reposoir. Tout porte à croire qu’il s’agirait d’un accident avec délit de fuite. La police enquête toujours pour connaître les circonstances exactes de l’accident.

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