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Yul n’ira pas aux Chagos

Il ne réalisera pas son rêve de se rendre sur son île natale en compagnie de ses deux sœurs. Patrick Saminaden, plus connu sous le sobriquet de Yul, a trouvé la mort après avoir été sauvagement agressé au sabre.

Il avait 3 ans quand il a quitté les Chagos avec ses parents. Il rêvait de retourner sur sa terre natale un jour et allait bientôt atteindre son objectif : en novembre prochain, il devait se rendre là-bas en compagnie de ses sœurs. Hélas, le destin en a décidé autrement. Le mardi 31 janvier, vers 16h30, le cadavre de Patrick Saminaden, alias Yul, 40 ans, a été retrouvé dans un champ de cannes au Morcellement Green Park, à St-Joseph, Terre-Rouge. Il portait plusieurs graves blessures. Selon le rapport de l’autopsie, il a succombé à une «haemorrhage shock due to multiple chopped wounds».

Lors de ses funérailles, Patrick Saminaden était méconnaissable. «On l’avait recouvert de plusieurs bandages. Son visage était boursouflé. Mon fils n’était plus le même. Je garde un très mauvais souvenir de lui à cause de cela», se lamente Rosmond Saminaden, alias Ton Tifrer, du Groupe Réfugiés Chagos où il est connu comme un ardent militant. Lui et les autres proches de la victime sont plongés dans un immense chagrin depuis le drame. D’autant que selon eux, Yul est mort parce qu’il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Il s’est, un peu par hasard, disent-ils, retrouvé au centre d’un règlement de comptes entre propriétaire et locataire qui lui a coûté la vie.

Selon Priscilla, la sœur de Yul, celui-ci serait sûrement encore en vie s’il était allé travailler ce jour-là : «Mon frère collectionnait les petits boulots. Le jour du drame, il devait aller faire des travaux de maçonnerie à Plaine-des-Papayes. Il a quitté la maison à 06h30. Il est rentré à 7h45 en nous disant que son patron était malade. Il est ensuite allé à la boutique du coin.» Dans l’après-midi, un habitant de Terre-Rouge serait venu le voir sur place pour l’embaucher pour un travail. «Cette personne lui a demandé de l’aider contre paiement à faire un déménagement. Mon frère, en compagnie d’autres jeunes du quartier, serait allé avec lui dans son van.»

Vers 19 heures, Catherine, 36 ans, l’épouse du défunt, apprend la terrible nouvelle. «En rentrant de l’usine, elle a cherché son époux. Des gens lui ont alors dit que mon frère avait été agressé au sabre. La police est venue nous voir vers 19h45 pour confirmer la nouvelle. On a appris son décès à 20h20. J’ai eu la lourde tâche de procéder à l’identification de sa dépouille», confie Priscilla, écrasée de chagrin.

Dans le sillage de ce meurtre, la police a procédé à l’arrestation de Swalley Lootfur, un maçon habitant à proximité du lieu du drame. Une charge provisoire d’assassinat pèse sur lui. Toutefois, il nie avoir agressé Patrick Saminaden. Dans sa déposition, cet homme de 49 ans explique que l’agression a eu lieu suite à une violente altercation qu’il a eue avec le propriétaire de la maison qu’il loue, un dénommé Hossen Baccus Azgarally. Il avance que le jour du drame, vers 09h45, le propriétaire, qui habite le même quartier, l’aurait agressé et lui aurait intimé de quitter sa maison. Swalley Lootfur affirme même avoir reçu des soins à l’hôpital SSRN suite à cette agression. Le suspect aurait alors demandé à son beau-frère, un habitant de Vallée-Pitot, de régler son compte à son propriétaire.

Sabré à mort

Interrogé, ce dernier a expliqué à la police que dès qu’il a débarqué dans sa cour avec cinq autres personnes le jour du drame, un groupe de gens les a agressés à l’aide de sabres ; ce qui aurait faire fuir ceux qui l’accompagnaient. Il précise que son van a également été saccagé. Blessé légèrement, le propriétaire aurait ensuite reçu des soins à l’hôpital SSRN. Ce n’est qu’après, dit-il, qu’il a appris le décès de Patrick Saminaden. Tout laisse croire, selon la police, que ce dernier a été agressé par les proches de Swalley Lootfur. Le beau-frère de ce dernier est recherché de même que ses complices.

Patrick Saminaden serait effectivement encore en vie s’il avait su que le propriétaire de la maison recherchait apparemment des gens non pas pour faire un déménagement mais pour agir comme gros bras face à son locataire. «Il serait toujours en vie s’il était resté à la maison ce jour-là. Il a voulu faire croire à sa femme qu’il était allé travailler. Il avait rendez-vous avec la mort sans le savoir», s’indigne Rosmond. Le défunt laisse dernière lui trois orphelins ; Méliza, 19 ans, Auréline, 12 ans et Adriano, 8 ans.

Nous n’avons pu avoir la version des faits du propriétaire, Hossen Baccus Azgarally. Et les proches du suspect Swaley Looftur n’ont pas souhaité faire de déclaration sur cette triste affaire qui a coûté la vie à un homme.

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