• «Sega Tipik Sa» : un documentaire pour découvrir et célébrer dix ans de reconnaissance
  • Un sexagénaire succombe à ses blessures après une agression - Yash, le fils d’Anand Lutchmon : «Mo papa inn trouv lamor dan rann enn servis»
  • Chrysalide, 20 ans d’une riche aventure
  • Shameem Dewanuth décède quelques heures après un accident de la route - Sa sœur Shaheen : «Nous devons chérir nos êtres chers tant que nous en avons l’occasion…»
  • Future Hope : une promesse, une mission
  • Wazil Meerkhan et Dylan Carman plaident coupable dans le cadre de la mort de la WPC Raghoo - Pooja, la sœur de la victime : «Notre famille n’a toujours pas pu remonter la pente…»
  • Movember : au cœur des hommes, les hommes à cœur
  • Contrat d’exclusivité du Champ-de-Mars : le MTC se remet en selle
  • «Moana 2» : l’aventure magique sous les tropiques reprend
  • Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»

Bien dans ses baskets

Menon 4.jpg
Men un.jpg

Loin des compétitions, le sportif est enseignant d’éducation physique et passe son temps libre avec ses enfants : Dylan et Menntyna.

Dix fois champion de Maurice de course de fond, il a aujourd’hui troqué ses chaussures de compétition contre une casquette de prof d’éducation physique et essaye de transmettre sa passion pour le sport à la nouvelle génération.

Il a contracté très jeune le virus de la course à pied. Depuis, Menon Ramsamy, 37 ans, n’a pu faire sans. Il faut dire que le sport a toujours été présent chez les Ramsamy, une famille modeste de Moka. Inspiré par son grand frère Vassen qui s’adonnait à l’athlétisme et son père Seevayom, qui était jardinier mais aussi footballeur, Menon n’a pu résister à l’appel des pistes.

«Mon papa travaillait chez la famille Piat où plusieurs membres dont Patrick Piat étaient des sportifs, j’ai donc baigné dans ce monde et cela m’a aussi donné l’envie de tenter l’expérience», explique l’ex-champion de course de fond. C’est en 1988, à l’âge de 13 ans, qu’il fait ses grands débuts dans le demi-fond : «Mes premiers profs étaient mon frère et un cousin, Armoogum Uppiah.»

Prenant vite goût à cette discipline sportive qui le pousse à se surpasser, il se perfectionne à l’école d’athlétisme de Moka, sous la férule d’Hervé Seerunghun, son entraîneur. Et c’est sous la houlette de Jean-Claude Tour, en 1993, que le jeune athlète progresse davantage. À partir de 1994, Menon découvre son potentiel et devient champion de cross en 1996 avant de réitérer l’exploit en 1998, 1999, 2000, 2001 et 2003.
Le champion national de cross, qui a aussi été médaillé de bronze aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) de 1998 et champion national du 1500 mètres à plusieurs reprises, est très fier d’avoir pu décrocher la médaille d’or aux JIOI de 2003 : «C’est l’une de mes plus belles expériences. En 1985, j’ai vibré en regardant l’équipe de foot de Maurice gagner la médaille d’or et j’ai été très fier de faire vibrer les Mauriciens des années plus tard.»

Si sa carrière a été jalonnée de récompenses, Menon a aussi connu des périodes difficiles, notamment à cause d’une blessure au début des années 2000 : «J’ai été victime d’une blessure chronique qui est venue mettre un frein à mes activités.» Celui qui a arrêté sa carrière de sportif en 2007 n’a toutefois pas tiré un trait sur le sport : «Je suis resté actif en étant impliqué dans plusieurs activités sportives. J’ai d’ailleurs suivi un cours au Kenya pour me perfectionner dans mon domaine de prédilection.»

Adrénaline
Bien qu’étant loin des pistes de compétitions, le sportif garde toujours de nombreux souvenirs de ses années de gloire : les bons comme les moins bons moments. «J’ai couru avec de grands athlètes comme Sameer Moos, Ajay Chuttoo et Mike Félicité. S’ils ont été à un certain moment des adversaires, ils m’ont aussi inspiré.» Menon ne le cache pas, la compétition, cette sensation de se surpasser, d’atteindre l’adrénaline, lui manque : «Lorsqu’on fait des courses de demi-fond, il y a d’abord de la souffrance mais celle-ci se transforme ensuite en une sensation de bien-être et un état de satisfaction personnelle.»

Aujourd’hui, Menon, entouré de sa femme Prityna, son fils Dylan 5, ans, sa fille Menntyna, 2 ans, sa mère Indranee – qui fut jadis sa «nutritionniste» –, son père Seevayom, son «préparateur moral», son frère Vassen ou des différents entraîneurs qui l’ont aidé, essaye de transmettre sa flamme pour le sport aux jeunes du Lycée Labourdonnais où il est prof d’éducation physique.

Celui qui a été policier de 1995 à 2006 se passionne aussi pour le social car pour lui, le sport a aussi cette dimension. Il pense notamment à un de ses jeunes protégés, Roy Bru, qu’il encadre et qu’il aide à se forger, sportivement mais aussi professionnellement, car il voudrait le préparer à être un bon citoyen, «capable de se tenir debout pour affronter la vie avec de meilleures armes»…

Archive: