Jean-Pierre Edouard, Abdool Mahmood Faizal Nubeebokus et Adish Hurry
Ils ne se connaissaient pas mais ont connu le même triste sort le même jour. Jean-Pierre Edouard, Abdool Mahmood Faizal Nubeebokus et Adish Hurry sont morts noyés, dimanche dernier, laissant derrière eux des proches terrassés par la douleur.
Trois noyades en un seul jour. La mer, particulièrement démontée en ce 22 janvier, n’a pas fait de cadeau à Pierre Edouard et Abdool Mahmood Faizal Nubeebokus, 44 ans, et au jeune Adish Hurry, 19 ans. Les trois victimes s’étaient rendues à la plage avec des proches pour pique-niquer et passer un bon moment mais la fête a viré au drame.
Jean-Pierre Edouard, homme à tout faire, a été le premier à être emporté par les flots en ce dimanche fatidique. Cet habitant de cité Atlee, Forest-Side, était à Flic-en-Flac en compagnie de son employeur. À un moment, il est entré dans l’eau pour se relaxer mais une grosse vague l’a subitement recouvert. Peu après, son corps est remonté à la surface en flottant. Certains ont alors pensé qu’il faisait de la planche. Il a été retiré de l’eau vers 13h15 et a été transporté dans une clinique privée où son décès a été constaté.
Les proches de Jean-Pierre Edouard sont plongés dans une immense tristesse. Le défunt, père d’un fils de 22 ans, vivait chez sa mère depuis sa séparation d’avec son épouse. Selon ceux qui le connaissaient, il était très apprécié pour son dévouement aux autres : il ne se faisait jamais prier pour rendre service.
Abdool Mahmood Faizal Nubeebokus, un habitant de Rose-Belle, employé au conseil de district du Sud, s’est noyé dans plus ou moins les mêmes circonstances. Il nageait à La Prairie lorsqu’une vague l’a emporté. C’est un couple de Français qui l’a ramené à terre. L’homme a par la suite été transporté à l’hôpital de Souillac où son décès a été constaté.
Depuis le drame, la famille Nubeebokus n’arrête pas de pleurer cet être qui lui était si cher. Terrassé par la douleur, Taleb, le frère aîné du défunt, remercie tous ceux qui lui ont témoigné de la sympathie, notamment les élus locaux, le secrétaire du conseil de districts et les membres de la mosquée de Baramia, à Rose-Belle, où son frère dispensait des cours coraniques gratuits. Il regrette cependant qu’une ambulance du SAMU n’ait pu venir à La Plairie pour secourir son frère. C’est dans le caisson d’un véhicule de la police qu’il a été transporté à l’hôpital.
À Quatre-Bornes, c’est la famille Hurry qui pleure amèrement l’un des siens. Adhish, 19 ans, nageait à Palmar en compagnie de son cousin lorsqu’une vague l’a submergé. Le corps de cet étudiant dans une université malaisienne a été repêché par l’hélicoptère de la police le lendemain de sa disparition.
Sudhir Hurry, le père du défunt, explique que celui-ci était en vacances à Maurice depuis fin octobre et devait rentrer en Malaisie en février pour poursuivre ses études en ingénierie civil. Adhish, qui était le benjamin de sa famille, avait fréquenté la SSS de Phoenix et le collège St-Joseph, à Curepipe, avant d’entamer des études supérieures.
La police sensibilise
Les récents cas de noyades ne laissent pas la police insensible. Le commissaire de police a donné des directives à la National Coast Guard (NCG) pour sensibiliser les gens aux précautions à prendre avant de nager en mer. Selon l’inspecteur Bholah de la NCG, il est impératif de nager en groupe, parallèlement à la plage, à des endroits où on a pied seulement et d’informer les proches de ses intentions.
Le policier conseille aussi aux gens de ne pas entrer dans l’eau lorsque les conditions ne sont pas adéquates ; quand la mer est démontée ou dans les zones d’activités nautiques. Il faut également, dit-il, respecter les consignes lorsqu’il y a des panneaux interdisant les baignades et nager uniquement dans les zones de baignade, là où il y a des dispositions de sécurité mises en place par la NCG.
L’inspecteur Bholah souligne, par ailleurs, qu’il ne faut pas nager sous l’influence de l’alcool et après un repas ou encore après le coucher du soleil. Il conseille également de ne pas jouer au foot au bord de l’eau pour éviter des accidents et de toujours porter un gilet de sauvetage quand on sort en mer sur un bateau.