• Un «Joker» complètement gaga !
  • «Devara Part 1» : les pirates de mer débarquent
  • «The Smoking Soul» : ce film local sur l’addiction et le surnaturel…
  • Un tour du monde après sa traversée Afrique du Sud-Maurice : Pallavee Appigadoo à l’assaut de son nouveau rêve
  • Manisha Ramdass, 34 ans, meurt d’une septicémie après une opération de la thyroïde - Deepak : «Ki sanla inn fote pou ki mo madam inn mor ?»
  • MMA Awards : le Tribeca Mall en fête
  • Relativité salariale : patronat-gouvernement, le grand face-à-face
  • Jiu-jitsu brésilien : Maurice s’offre sept médailles aux Mondiaux de Nagoya
  • Kick-boxing – Coupe du monde en Ouzbékistan : Fabrice Bauluck, un fabuleux champion du monde
  • Pravind Jugnauth : encore des annonces avant la dissolution du Parlement

Rodrigues : la réforme électorale de nouveau sur le tapis

Franceau Grandcourt et Franchette Gaspard Pierre Louis se prononcent en faveur d'un tel exercice.

Une fois de plus, la question de la réforme électorale et du système de la proportionnelle à Rodrigues est au cœur des discussions. Cette fois, c’est Pravind Jugnauth qui a relancé le débat. 

Les années passent et le système électoral rodriguais fait toujours autant débat. Comme souvent, le sujet refait surface après les célébrations de l’autonomie de Rodrigues. Si beaucoup estiment que l’île a su trouver, grâce au système de la proportionnelle, un mode opératoire qui semble satisfaire de nombreux Rodriguais, Pravind Jugnauth, tout comme son père sir Anerood Jugnauth qui s’était prononcé contre à plusieurs reprises, estime que Rodrigues (tout comme Maurice) a besoin d’une réforme électorale afin d’instaurer plus de stabilité politique. Le Premier ministre a abordé le sujet alors qu’il assistait aux célébrations marquant les 20 ans de l’autonomie de Rodrigues à Camp-du-Roi le mercredi 12 octobre.

 

Dans son discours, il a souligné l’importance de revoir le système actuel afin d’amener plus de stabilité sur le plan politique, ce qui favorisera à son tour le développement et le progrès de l’île. «Nous avons constaté que le système de la proportionnelle à Rodrigues a rendu cette stabilité vulnérable. Je connais l’avis du chef commissaire sur le sujet. Je suis convaincu qu’une réforme électorale est nécessaire. Mais tout doit se dérouler dans la discussion. Je souhaite que les pourparlers aboutissent à un consensus ici même», a-t-il déclaré, avant de rappeler qu’il avait présenté un projet de loi à cet effet à l’Assemblée nationale en 2018.

 

Celui-ci n’avait cependant pas été adopté par l’opposition à l’époque. «J’avais proposé que Rodrigues ait trois députés, dont une femme. Cela, afin de donner la chance aux femmes de prendre part à la politique au plus haut niveau du pays. Mais le projet de loi n’a pas été soutenu par l’opposition. Néanmoins, je reste convaincu qu’une réforme électorale est nécessaire afin d’encourager plus de femmes à embrasser la politique. Cela amènera une dose de proportionnelle qui n’affectera nullement les résultats du First Past The Post. J’espère qu’il y aura des discussions sérieuses, à Maurice également, et que cela aboutira à un consensus sur la marche à suivre.» Le chef commissaire Johnson Roussety s’est, lui aussi, dit en faveur d’un changement du système électoral rodriguais et espère que les différentes parties impliquées pourront trouver un consensus qui sera dans l’intérêt de Rodrigues et de ses habitants.

 

Pour Franceau Grandcourt, adjoint au chef commissaire, il est plus que jamais temps que Rodrigues connaisse une réforme électorale. Toutefois, dit-il, ce processus de changement sera incomplet si le Rodrigues Regional Assembly Act (RRA) n’est pas révisé. «Pour que l’autonomie soit réussie et dynamique, il faut une évolution et celle-ci passe inévitablement par une réforme. Nous sommes prêts pour des discussions sur le sujet.»

 

Comme tout système, poursuit notre interlocuteur, celui de la proportionnelle à Rodrigues a prouvé qu’elle avait ses forces mais surtout ses faiblesses. «Dans tout système, il y a du positif et du négatif. Il est vrai que la proportionnelle représente le pourcentage de vote au cours d’une élection mais elle apporte surtout une fragilité au nouveau gouvernement formé, comme actuellement où nous avons la majorité par un élu seulement. Nous devons apprendre de nos expériences passées. La proportionnelle telle qu’elle est en ce moment génère une certaine inquiétude quant à la stabilité que peut avoir un gouvernement. Si nous pouvons trouver une meilleure formule en combinant les deux, c’est-à-dire la proportionnelle et le parti qui gagne le plus de siège, ce serait l’idéal.»

 

Dans le camp adverse, soit du côté de l’OPR, c’est pratiquement le même son de cloche qui se fait entendre. La commissaire sortante et désormais Minority Leader Franchette Gaspard Pierre Louis se prononce également en faveur d’une réforme électorale. «Je pense que le Premier ministre parle plutôt de la majorité confortable pour gouverner. Nous avons déjà fait des propositions pour amender le RRA Act avec feu sir Victor Glover et cela, en consultation avec tous les partis politiques et toutes les ONG de Rodrigues. Nous devons reprendre tout le rapport et voir ce que nous pouvons construire là-dessus.»

 

Si Franchette Gaspard Pierre Louis estime que le système électoral actuel n’est pas dépassé, elle trouve qu’il n’apporte pas non plus une stabilité au gouvernement, élément essentiel pour gouverner. «Cependant, il n’y a pas que l’aspect nombre de membres qui est à prendre en considération, il y a d’autres amendements nécessaires à apporter.» En ce qui concerne une représentation féminine plus importante en politique, comme souhaitée par Pravind Jugnauth, Franchette Gaspard Pierre Louis souligne que les dispositions dans la loi sont déjà prises à cet effet. «À Rodrigues, les règlements sont déjà votés pour la représentation féminine.» Et cela, souligne-t-elle,  depuis 2016.