• Manisha Ramdass, 34 ans, meurt d’une septicémie après une opération de la thyroïde - Deepak : «Ki sanla inn fote pou ki mo madam inn mor ?»
  • MMA Awards : le Tribeca Mall en fête
  • Relativité salariale : patronat-gouvernement, le grand face-à-face
  • Jiu-jitsu brésilien : Maurice s’offre sept médailles aux Mondiaux de Nagoya
  • Kick-boxing – Coupe du monde en Ouzbékistan : Fabrice Bauluck, un fabuleux champion du monde
  • Pravind Jugnauth : encore des annonces avant la dissolution du Parlement
  • Entre dissolution et dernière course aux promesses
  • Ras Do chante les beaux jours
  • Malad leker pe fer twa trouv zekler ?
  • Troubles urinaires : des gestes simples pour prévenir et guérir

La Marche des Fiertés à travers le monde : des sourires, des paillettes, des arcs-en-ciel et des messages d’amour

«J’essaye de me dire que je suis utile par la parole.  C’est en prenant la parole qu’on ouvrira les esprits»,  nous confie notre compatriote Bradley Chan Tsun Ching (2e à partir de la gauche).

«De mon enfance à mon adolescence, je n’ai connu que des insultes et des moqueries et je m’étais toujours promis de contrer ces insultes par la force de l’éducation, des études et du succès professionnel...» Le Mauricien Bradley Chan Tsun Ching, installé en France, nous confie ce que le Mois des Fiertés représente pour lui et nous explique aussi pourquoi il a tenu à raconter son histoire sur Outre-mer La 1ère...

«Quand j’ai fait mon coming-out, ma mère m’a rasé le crâne en me disant que c’était pour enlever le diable.» C’est avec ces mots que le Mauricien Bradley Chan Tsun Ching, 25 ans, s’est exprimé sur son orientation sexuelle dans un article publié sur Outre-mer La 1ère, dans le cadre du Mois des Fiertés et de la Pride à Paris, qui a eu lieu le samedi 24 juin. Cette parade festive, une célébration internationale, a lieu chaque année afin de rappeler le combat pour les droits LGBT+. Lié à la Marche des fiertés, le Mois des Fiertés est également un événement issu des émeutes de Stonewall le 28 juin 1969 à New York.

 

Des sourires, des couleurs, des paillettes... C’est à travers une marée arc-en-ciel que des foules entières se sont exprimées aux quatre coins du monde ces dernières semaines, au nom de l’amour mais aussi pour revendiquer la liberté et l’égalité en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Dans ces cortèges très festifs, d’une manière générale, on retrouve des gays, des jeunes, des moins jeunes, des hommes, des femmes, des trans, des queer, ceux et celles qui se définissent comme non-binaires, des bixesuels, des hétéros gay-friendly, des enfants et également des familles, tous réunis pour dire stop aux discriminations.

 

Et partout, le mot-clé de ces rassemblements est la fierté qui résonne dans les coeurs et qui appelle à se rassembler, pour célébrer les différences et promouvoir l’amour et la compréhension mutuelle. La Gay Pride de Londres 2023, aussi connue la London Pride (qui, à l’heure où nous mettions sous presse, était prévue ce samedi 1er juillet), est considérée comme une célébration de la diversité et de l’inclusion pour souligner les avancées réalisées par la communauté LGBTQ+ ces dernières années, tout en mettant en avant les défis et les luttes à venir.

 

Et d’un continent à un autre, le message reste le même : la tolérance. Le dimanche 25 juin, cet appel a aussi retenti dans les rues aux États-Unis. Celles de Manhattan, à titre d’exemple, s’étaient transformées en une mer d’arcs-en-ciel ; les New-Yorkais proclamant fièrement leur amour, leur acceptation et leur célébration de la communauté LGBTQ+. Quelques instants avant le début de la 53e Marche des Fiertés annuelle de New-York, le gouverneur Kathy Hochul a signé une loi qui soutient les jeunes transgenres en protégeant leur accès à des soins de santé adaptés à leur sexe. «Aujourd’hui, nous célébrons les valeurs qui nous définissent en tant que New-Yorkais : nous embrassons l’amour et l’égalité, le progrès et l’acceptation, l’unité et la célébration», a déclaré  Kathy Hochul.

 

Sous haute tension

 

Selon elle, une partie de la législation est une nouvelle loi qui fera de New- York un «havre de paix» pour les jeunes transgenres, leurs familles et leurs médecins, en empêchant l’État de promulguer des lois qui punissent les personnes qui cherchent à obtenir des soins de santé adaptés à leur sexe. Le gouverneur Hochul a fait part de son soutien à la communauté LGBTQ+ alors qu’au moins 19 autres États ont adopté des lois ou des politiques interdisant aux jeunes transgenres de bénéficier de soins de santé adaptés à leur sexe, et que près de 500 projets de loi concernant la communauté LGBT+ ont été déposés.

 

En effet, pendant le Mois des Fiertés, les messages de haine se multiplient également. Des enseignes comme celles des supermarchés Target et des bières Bud Light, aux USA, se retrouvent également boycottées par une clientèle conservatrice à cause de leur soutien au mouvement LGBTQ+. Mais de leurs côtés, les membres de la communauté LGBTQ+ affirment qu’ils continueront à s’unir face à l’oppression et à la discrimination, et qu’ils offriront un refuge à ceux dont les droits sont bafoués.

 

Il y a aussi certains pays où la Pride s’est déroulée sous haute tension. À Istanbul, en Turquie, par exemple, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées le dimanche 25 juin malgré une interdiction du gouverneur de la ville, devenue systématique depuis plusieurs années. Dénonçant des «détentions massives lors des Marches des Fiertés», l’ONG de défense des droits humains, Human Rights Watch, fait état de plus de 150 arrestations dans le pays, dont 113 dans la seule ville d’Istanbul et au moins 52 à Izmir, dans l’ouest de la Turquie.

 

En France, plus particulièrement à Paris, des milliers de personnes s’étaient, elles, réunies le samedi 24 juin à l’occasion de la marche des Fiertés consacrée, cette année, à la lutte contre les «violences pour tous», alors que six jeunes mineurs avaient été interpellés quelque temps avant pour s’en être pris à une personne rejoignant la manifestation. Pour la première fois, cette année, la Pride parisienne s’est déroulée sans char, pour des raisons écologiques et de sécurité, et les marcheurs ont défilé derrière l’unique camion présent, portant la bannière «Depuis dix ans, mariage pour tous, depuis toujours, violences pour tous».

 

Et comme à chaque Marche des Fiertés, ils sont nombreux à vouloir faire passer des messages pour faire avancer la cause. C’est ce qui a motivé le Mauricien Bradley Chan Tsun Ching, à partager son histoire avec Outre-mer La 1ère. «J’ai décidé d’apporter mon témoignage sur ce sujet parce que, malheureusement, j’ai vécu des expériences pas très joyeuses de par mon homosexualité. Et pouvoir m’exprimer sur ce sujet, c’est apporter ma pierre à l’édifice. C’est participer à un combat qui me tient à cœur. Je rappelle que dans 70 pays encore, les hommes et des femmes étaient réprimés a cause de leur orientation sexuelle, et qu’il y a encore beaucoup à faire pour que nous puissions arriver à l’égalité des cœurs, comme j’aime le dire», nous confie le jeune homme, un passionné de politique.

 

Son vécu et ce par quoi il est passé lui ont permis de se forger, dit-il : «Ce témoignage était important pour moi parce que je voulais montrer qu’être homosexuel ne devrait pas être une plaie. Comme je l’ai dit, de mon enfance à mon adolescence, je n’ai connu que des insultes et des moqueries, et je m’étais toujours promis de contrer ces insultes par la force de l’éducation, des études et du succès professionnel. Aujourd’hui, je pense avoir réussi, j’ai fait sept ans d’études, j’occupe le job de mes rêves à l’Assemblée nationale française et c’est une façon pour moi de faire un pied de nez à tous ceux qui m’avaient prédit une vie maudite.»

 

Depuis, à chaque fois qu’il le peut, Bradley Chan Tsun Ching n’hésite pas à s’exprimer sur le sujet qui lui tient à cœur et qui, pour lui, mérite d’être mis en lumière. «Prendre la parole sur ce sujet, je l’avoue ne m’apporte pas grand-chose personnellement. Si ce n’est de donner du courage à ceux qui passent par ces expériences horribles que j’ai pu vivre. Je ne souhaite à personne d’être traité de “gros p***” à chaque fois qu’il met un pied en dehors de chez lui. J’essaye de me dire que je suis utile par la parole. Et je continuerai, autant que possible, à donner de la voix, car je considère que c’est en prenant la parole qu’on ouvrira les esprits et c’est en faisant ça qu’on pourra changer les choses», conclut le jeune homme qui estime que tout le monde, peu importe son orientation sexuelle, a sa place sous l’arc-en-ciel...