Ce Rodriguais d’une trentaine d’années est le grand gagnant de la troisième édition de ce concours organisé par les hôtels Attitude – qui a sacré dans le passé des artistes comme Mélanie Pérès, Emlyn, Antonio Perrine et Yvette Dantier –, dont la finale s’est tenue mardi dernier au N’Joy à Grand-Baie. Cette année, le parrain du concours était André Manoukian (notamment ancien membre du jury de l’émission de M6 Nouvelle Star). Sinon le jury, composé du bluesman Eric Triton, de la soprano Véronique Zuel-Bungaroo, de l’anthropologue Danielle Bastien, du directeur artistique Jean-François Dorza et de l'incontournable musicien Manu Desroches, a aussi sacré et mentionné plusieurs autres : 4Elémen, Corina Matouka, Rusina Bianca Lacruche et Z’Artisé. Notre gagnant bénéficie du financement et de l’accompagnement d’une équipe de professionnels pour tourner un vidéo-clip de l’une de ses chansons. Il se livre un peu avec nous.
Ma participation au concours : «Je pense que comme beaucoup, j’ai vu l'appel à candidatures sur Facebook. J’avais aussi vu que tous ceux qui avaient participé au concours dans le passé avaient brillé. J’ai trouvé ça trop sympa qu’ils refassent le concours, et poussé aussi par mes amis, j’ai foncé avec l’énergie la plus positive possible.»
Mon expérience dans le concours : «L’expérience du concours m’a fait beaucoup grandir en tant que personne et artiste, et m’a permis de découvrir différents styles de musique que je ne connaissais pas forcément, d’autres univers musicaux que j’ai trouvé géniaux. J’ai beaucoup bossé avant le concours aussi, notamment en prenant des cours avec un coach vocal, pour essayer d’être au bon niveau, et voilà, c’est comme un rêve d’enfant qui se réalise.»
Mon parcours d’avant : «J’ai commencé assez jeune : à l’âge de 11 ans, j’ai composé mon premier morceau, intitulé Fair di mal, mais j’ai gardé tout dans le silence jusqu’en 2018. Puis, un deuxième single est sorti en 2019 du nom de Température. Entre-temps, j’ai aussi gagné le concours musical Boulette Riddim. Après la période Covid-19, j’ai voulu aller plus loin afin de vraiment faire de la musique mon métier, d'autant que j’étais à Maurice depuis un moment. En 2022, j’ai fait un séga du nom de Zafer la bon avec Sylvain Kaleecharan, puis j’ai commencé des lives à N’Joy. Ensuite, je suis reparti à Rodrigues pour entrer dans le milieu du kitesurf avec mon frère et, chose surprenante, j’ai côtoyé la musique acoustique à travers plusieurs personnes d’autres pays. Je me rappelle de ces soirées avec les élèves et plusieurs autres, avec feu de camp, voix, guitare, percussions. Puis, j’ai vu l’annonce pour le concours sur les réseaux sociaux…»
L’importance d’un tel concours : «Ce genre de concours met bien en avant des jeunes artistes qui veulent se démarquer, leur offrant une visibilité, montrant que les jeunes bossent pour faire monter la musique locale plus haut, valoriser la culture des ancêtres ; un vrai partage de nos couleurs musicales, ici et ailleurs.»
Et maintenant ? : «J’ai beaucoup de projets en tête. Je vais très probablement recadrer mes morceaux. Je vais faire en sorte de me propulser vers des scènes internationales, notamment la scène blues, RnB et soul, et valoriser en même temps la culture mauricienne et rodriguaise.»