«On apprend bien souvent des personnes démunies», dit-elle.
Geneviève de Souza travaille avec une équipe motivée et passionnée.
Une journée mondiale : celle de la justice sociale. Une date (commémorée le 20 février) qui rappelle que le don de soi apporte des satisfactions. Geneviève de Souza, directrice de la fondation Joseph Lagesse de GML, nous raconte son engagement social.
Ça lui est arrivé un peu par hasard. Après avoir travaillé pendant sept ans dans une banque et 25 ans chez West East Limited (WEAL), Geneviève de Souza ne pensait pas emprunter une voie qui allait à jamais changer sa vie. Pourtant, c’est ce qui lui est arrivé. Et voilà 13 ans que ça dure.
Au tout départ, il y a eu une proposition. «J’étais employée chez GML et c’est grâce à Arnaud Lagesse, Chief Executive Officer du groupe, que je suis aujourd’hui directrice de la GML Fondation Joseph Lagesse. Pour cela, je lui serai toujours reconnaissante parce que cette expérience au sein de la fondation a été une étape passionnante de ma vie», nous confie Geneviève de Souza qui, depuis 2005, s’est jetée corps et âme dans cette mission sociale basée sur le souhait de travailler pour les plus démunis.
«Mes motivations se trouvent dans l’envie d’apporter du réconfort aux personnes démunies, de leur rendre leur dignité, les aider à se mettre debout, leur donner de l’autonomie, leur donner la capacité de gérer leur vie, de se prendre en charge, de pouvoir discerner pour prendre des décisions. Je me bats pour que ces personnes aient les mêmes droits que tous les autres citoyens. Pourquoi ne méritent-elles pas la même considération que les autres ? Elles ont droit tout aussi bien au respect. Jusqu’à quand seront-elles considérées comme des sans voix ? Pourquoi n’ont-elles pas la même écoute des autorités ?» s’insurge la directrice de la fondation. Celle-ci a aujourd’hui atteint sa vitesse de croisière : «Ce n’est pas toujours facile de travailler dans le social – cela prend du temps avant que les résultats ne se voient –, quelquefois, ils ne viennent pas ou ne sont pas visibles. Néanmoins, en neuf ans, nous avons eu la joie d’avoir des success stories.»
Vies transformées
Parmi ces belles histoires, il y a des rencontres, des vies transformées. Notamment, raconte Geneviève de Souza, celle de cette jeune fille démunie qui, accompagnée par la fondation, a travaillé dur pour avoir son CPE à presque 18 ans et qui est aujourd’hui employée dans un fast-food et peut ainsi assurer son avenir. Et bien d’autres aussi : «Cet enfant qui, en raison d’une malformation congénitale, n’aurait jamais parlé de sa vie est aujourd’hui scolarisé et arrive à parler à la suite de nombreuses interventions chirurgicales. Cet autre enfant qui n’avait aucun espoir de marcher un jour se déplace maintenant avec des béquilles, après plusieurs opérations. L’étudiant dont les études ont été payées par la fondation est aujourd’hui un professionnel et a ouvert un cabinet de psychothérapie.»
Mais derrière tous ces accomplissements, il y a tout un travail qui est abattu, notamment grâce à une équipe motivée et dévouée : «J’ai la chance d’avoir une équipe dynamique et entièrement dédiée à la cause. Nous sommes sept à la fondation et notre engagement est remarquable. Nous travaillons tous en étroite collaboration, même si c’est mon rôle de donner une direction à la fondation, comme par exemple de se concentrer sur l’éducation, plus particulièrement au niveau de la petite enfance car il est clair que plus tôt l’éducation est prise en charge, meilleure sera la scolarité de l’enfant. Ou de décider de faire une enquête sociale, même si cela n’est pas considéré comme de la Coporate Social Responsibility afin de mieux cerner les besoins d’une poche de pauvreté et mieux cibler le soutien de la fondation. Je me considère privilégiée d’avoir un comité d’administration qui me soutient et m’épaule dans tous ces projets, d’avoir un président, en la personne d’Arnaud Lagesse, qui nous aide sur le terrain le plus souvent possible.»
Il s’agit donc pour elle d’apporter sa contribution, toute petite soit elle, pour changer des vies. Et pour faire du social, il suffit tout simplement de donner un peu de soi-même, un peu d’écoute, un peu de son temps : «On apprend bien souvent des personnes démunies alors qu’on aurait pu croire le contraire. Il ne faut pas croire qu’on est forcément bien accueilli parce qu’on apporte des solutions. On a besoin de patience, la personne démunie n’est peut-être pas prête à recevoir les solutions ou l’aide offerte – d’ailleurs, elle doit toujours être partie prenante des solutions proposées. Je crois qu’il faut avoir la capacité de croire dans les gens et avoir la persévérance nécessaire pour ne pas baisser les bras devant les premiers signes négatifs.» Ce sont là les quelques encouragements qui l’aident à continuer sa mission sociale.