Si on faisait une petite partie ? Le snooker, vous connaissez ? Laissez-vous emporter par une petite incursion dans l’univers, pas si fermé, de cette discipline.
Nous sommes au Centre national de snooker, au Foondun Building, à Rose-Hill. Une lumière feutrée baigne les lieux. Quatre tables attirent les regards avec autour des adeptes de snooker en pleine concentration. Ils sont armés d’un drôle de bâton et vise à pousser de grosses billes dans des trous sur une grande table verte. On dispute actuellement deux compétitions nationaux ; Snookers Masters 2014 et la 1st Division Snooker, dont les finales sont prévues ce vendredi soir.
Cette discipline, introduite par les Anglais à Maurice, occupe souvent l’actualité sportive avec la tenue des tournois mensuels. Toutefois, le sport est perçu comme étant réservé à une certaine élite du pays ou aux plus fortunés. C’est en pénétrant dans le Centre national de snooker, qui opère depuis 2010, qu’on se rend compte que cette discipline est vraiment accessible à tous. Il suffit de franchir la porte et de se laisser guider par un maître en la matière.
«C’était le cas auparavant. On pouvait pratiquer le snooker seulement dans les clubs privés. Pour cela, il fallait être membre et s’acquitter d’une cotisation (qui tournait autour de Rs 50 000 à 100 000 par an). Le sport n’était pas à la portée du grand public. Depuis l’ouverture de notre centre national, le snooker a été démocratisé à Maurice. Tout le monde peut le pratiquer de nos jours», explique Saleem Moosa, membre du Mauritius Billiards and Snooker Federation (MBSF).
C’est dans les années 80 que le snooker a pris son envol auprès des Mauriciens, et a vu la création de la MBSF. A cette époque, les compétitions nationales étaient organisées dans les clubs privés, à l’instar du Port-Louis Gymkhana, Mauritius Gymkhana de Vacoas ou du Dodo Club. Mais aujourd’hui, tous convergent vers Rose-Hill pour assister et participer aux divers tournois qui tiennent en haleine les mordus de la discipline.
Saleem Moosa constate que le snooker intéresse beaucoup les jeunes. D’ailleurs, chaque année, de nouvelles têtes apparaissent dans les compétitions et ne sont pas dépourvues de qualités. «Il y a beaucoup de talents à Maurice. Il suffit de les guider», dit-t-il.
De plus, les chevronnés de la discipline sont toujours présents pour aider les nouveaux venus. «Il y a toujours quelqu’un pour les encadrer au centre. L’objectif est d’encourager un maximum de jeunes à pratiquer cette discipline», soutient Saleem Moosa.
C’est pour cela que la MBSF demande, depuis plusieurs années, l’embauche d’un coach étranger pour aider la discipline et encadrer les représentants mauriciens dans des compétitions internationales. Cette année, Maurice participera une nouvelle fois aux Championnats d’Afrique, prévus en mai, en Algérie. Le pays sera représenté par les trois premiers du classement national.
Saleem Moosa annonce aussi le lancement prochain d’un mini-snooker dans certaines institutions éducatives du pays pour toucher les plus jeunes. «C’est un projet qui nous tient à cœur. Nous voulons que les plus jeunes découvrent et pratiquent le snooker. Nous voulons aussi lancer des centres régionaux», explique-t-il.
Donc, l’objectif est de vulgariser le snooker auprès des jeunes, mais aussi auprès des filles. «Nous n’avons pas beaucoup de filles qui jouent au snooker à haut niveau. Pourtant, c’est une activité sportive qu’on peut pratiquer en toute sécurité. Nous savons qu’il y a pas mal de filles qui jouent au billard pour le fun», dit-il. Sport sélect vous dites…
C'est quoi ?
Le snooker est une variante du billard. Il se joue à deux ou en équipe de deux sur une grande table (la surface de jeu mesure 3,57 m sur 1,78 m) avec une «bille de choc» (la bille blanche) et des «billes objets» (15 rouges et six couleurs : une jaune, une verte, une marron, une bleue, une rose et une noire, dans l’ordre croissant de leur valeur).
Seule la bille blanche peut être directement frappée par le joueur à l’aide d’une queue, sorte de long bâton légèrement conique. Le but du jeu est de marquer des points avec les billes rouges et colorées en les propulsant, à l’aide de la bille blanche, dans les six poches disposées autour de la table aux quatre coins et au milieu des longs côtés, ou en provoquant des fautes de jeu chez l’adversaire. Le vainqueur est le joueur ou l’équipe qui a obtenu le plus de points à la fin de la partie. Un match de snooker se joue entre plusieurs parties, qu’on appelle frames.
Source : Internet
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Combien ça coûte ?
Valeur du jour, on dénombre 200 personnes enregistrées à travers le pays. Elles sont les seules autorisées à participer aux tournois qu’organise la MBSF. Certaines compétitions sont comptabilisées pour le classement national. La licence annuelle coûte Rs 200 par joueur. «Une personne peut être membre d’un club privé et détenteur d’une licence. Elle peut participer à des compétitions, alors qu’être simple membre ne suffit pas pour concourir dans des tournois nationaux», explique le fer de lance de cette discipline à Maurice.
Ceux qui veulent pratiquer le snooker peuvent devenir membre du centre national contre des frais d’inscription de Rs 1 000 par mois. Le demandeur doit avoir deux membres du centre comme garants. «Un membre peut utiliser les tables disponibles pendant autant d’heures qu’il le souhaite», précise Saleem Moosa (photo). Les équipements (queues) sont mis à la disposition des joueurs, mais ces derniers peuvent emmener les siens s’ils le désirent.
Heures d’ouverture : Le centre
de snooker est ouvert tous les jours
de 16 h 30 à 22 heures en jours
de semaine, et de 13 heures à 22 heures les week-ends et jours fériés.
Nikhil Mohabeer : Un jeune aux dents longues
Il fait partie de la nouvelle vague. Ce jeune homme est actuellement 6e au classement national. Pourtant, son tableau de chasse est vierge alors qu’il pratique le snooker de haut niveau depuis 2010.
Mais le snooker ne lui était pas étranger. On aurait même pu dire qu’il a pris naissance sur une table de snooker, car son père, Ashok Mohabeer, est un féru de la discipline et un compétiteur aguerri.
C’est donc en toute logique des choses que le fiston
y a pris goût.
«Je crois que j’ai commencé à jouer au snooker lorsque j’avais cinq ans. On avait une table à la maison et je jouais avec mon père», raconte cet étudiant en ACCA. Le plaisir s’est transformé en passion, pour ne pas dire en addiction. «Il m’arrivait de jouer au snooker tous les jours. Mais avec les études, j’ai dû réduire le nombre d’heures que je passe penché sur une table de snooker.»
En 2010, Nikhil Mohabeer décide de devenir membre du centre national et participe régulièrement à des tournois. Il participe en ce moment au Snookers Masters 2014. Cet habitant de Rose-Hill bénéficie de l’aide de Cader Mohamed, figure connue de la discipline. «Il m’aide beaucoup et me conseille pour m’améliorer», raconte le jeune homme.
Nikhil Mohabeer incarne la relève de ce sport et encourage la nouvelle génération à venir le rejoindre. «Il y a beaucoup de jeunes qui viennent pratiquer le snooker, mais ils se laissent décourager après les défaites. C’est une chose qu’ils doivent accepter. Il faut toujours commencer par des defaites pour ensuite se faufiler au sommet du classement. Il faut préserver», conseille ce fan de Manchester United.
Nikhil Mohabeer n’a pas encore de sacre national. En deux fois, il a atteint une finale (1st Division Snooker 2011 et Tournoi double en 2012). «Mon objectif est d’intégrer le Top 4 d’ici la fin de l’année», lance le joueur. Pour cela, il doit gagner des points aux différents tournois.