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Le malaise des Mauves

À une année des élections générales, le MMM fait soudain une lecture réaliste de sa force sur l’échiquier politique. Les Mauves découvrent une terrible vérité : leur stratégie n’a pas fonctionné. Les résultats attendus du Remake ne sont pas au rendez-vous. Et Bérenger semble de plus en plus mal à l’aise devant la répartition équitable 30-30 tickets offerts généreusement au MSM.

Que fait-il ? Il convoque une assemblée des délégués, dimanche dernier, donne des éclaircissements sur l’état du Remake, précise que ce sont les militants qui confirmeront, le 22 mars, l’option d’aller ensemble (ou pas) avec le MSM au meeting du 1er Mai 2014 et ensuite aux législatives de 2015. Et là, devant ses délégués, il ouvre son cœur, laisse deviner quelque peu son état d’esprit, parle du «courage» des militants qui avaient voté contre le Remake et fait un constat d’échec. L’on y apprend donc que certaines rumeurs étaient fondées.

Qu’il y avait effectivement des séances de koz-koze MMM-quelques parlementaires de la majorité, ainsi que des koz-koze MMM–PMSD. «Nous pensions que deux, trois ou quatre parlementaires de la majorité, y compris du PMSD, voyant que le gouvernement n’avait aucune légitimité et réalisant le tort que fait Ramgoolam au pays depuis 2005, se seraient désolidarisé du gouvernement et qu’on aurait pu mettre ce dernier en minorité (...) Je dois reconnaître que nous n’avons pas réussi à cause des transfuges. Nous avons essayé de toucher la responsabilité morale de certaines personnes au gouvernement. Nous n’avons pas réussi», a concédé Bérenger. Et d’un : ça se saurait si la moralité avait une force en politique. Et de deux : les parlementaires sont des transfuges, selon Bérenger, quand ils quittent l’opposition pour grossir les rangs du gouvernement et dans le cas inverse, ces éventuels parlementaires rouge-bleu qui auraient changé de bord seraient sûrement des patriotes !

En tout cas, l’aveu n’a pas laissé insensible Ramgoolam qui, à la faveur d’une inauguration de la route, jeudi dernier, a répondu au leader mauve : «Bérenger l’a dit. Il a comploté pour renverser le gouvernement.» Et lançant une autre pique envers l’opposition, il s’enorgueillit pour dire que «dans mo lekip tou mo dimoun loyal ar mwa», oubliant volontairement ces Judas qui voulaient retourner leur veste pour finalement rester plus que jamais dans le bateau de l’alliance gouvernementale. Au fond, les aveux de Bérenger renforcent la position de Ramgoolam sur l’échiquier politique.

Désormais, le PM peut se vanter d’avoir remporté les dernières élections avec l’apport du MSM, vite considéré comme une parenthèse, après les rapports de force engagés et perdus par Pravind Jugnauth qui n’avait d’autre choix que de quitter le gouvernement 15 mois plus tard et subissant la traîtrise de trois des siens qui ont délaissé le soleil au profit de la clé. Il y a eu ensuite l’épisode SAJ : ses coups de gueule contre le gouvernement alors qu’il était toujours président, ses menaces et finalement sa démission.

Alors que cet épisode était censé fragiliser Ramgoolam, celui-ci a trouvé en Purryag – même profil sociologique que SAJ – le parfait candidat de remplacement. On connaît la suite : quelques séances de koz-koze Bérenger-Ramgoolam autour de la réforme électorale qui n’ont donné aucun résultat, les dissensions MMM-MSM, puis les réconciliations.

Entre-temps, les années ont passé. Et à une année des législatives, les membres du MMM se rendent à l’évidence. Les nombreux scandales qui ont secoué le pays n’affaiblissent pas pour autant Ramgoolam, «trois ou quatre parlementaires de la majorité» ne quitteront pas le gouvernement, encore moins le PMSD, et SAJ n’a pas produit l’effet escompté. Dans ce contexte, la question qui taraude les Mauves : pourquoi donc offrir au MSM 30 tickets ? D’où l’une des options : aller en alliance avec un junior partner et «il n’y aurait alors pas de 30/30», dixit Bérenger. On devine qu’il s’agit toujours du MSM car «la parole donnée doit être respectée (…) à moins qu’il y ait des raisons fondamentales pour faire autrement», a dit Bérenger. Le leader mauve espère-t-il que les militants ne confirment pas le Remake sous les conditions actuelles ?

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