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Adieu camarade !

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Le syndicaliste a donné sa vie pour défendre les droits des travailleurs

Un arrêt cardiaque. Le chef de file des infirmiers est mort alors qu’il était en fonction. Ses amis syndicalistes lui rendent hommage.

Un homme de conviction. Cassam Kurreeman, l’était. C’est la belle image que gardera la classe syndicale de cet homme engagé depuis des décennies à défendre la cause des travailleurs. Ils étaient nombreux à ses funérailles hier, samedi 23 octobre. Le président du Mauritius Labour Congress, l’un des fondateurs de la Nurses’ Union, est décédé le mercredi 20 octobre au Togo où il assistait à une conférence internationale rassemblant des syndicalistes. Lors d’une pause, il s’est écroulé, foudroyé par un arrêt cardiaque.

Toolsyraj Benydin, président de la Federation of Civil Service and Other Unions, était à ses côtés à ce moment-là : «On faisait la queue pour se servir à manger. Et là, il est tombé. On l’a vite transporté à l’hôpital. Mais c’était trop tard.» Un souvenir douloureux : «C’était un grand choc. Il est mort loin de sa famille… sur le champ de bataille.»

Le corps du syndicaliste est arrivé à Maurice, hier matin. Le jour même où les deux hommes devaient rentrer au pays après le séminaire. «Nous avons beaucoup voyagé ensemble. C’est la première fois que je suis rentré sans lui», confie Toolsyraj Benydin.

Entre les deux hommes, une solide amitié s’était nouée au fil des années : «Nous avons fait nos premiers pas ensemble dans le mouvement syndical. C’était dans les années 75. Nous faisions partie de la Fédération du service civil.»

Ils avaient gagné – et perdu – de nombreuses batailles ensemble : «C’était un battant. Il ne s’arrêtait jamais. Il m’avait confié que dès qu’il rentrerait à Maurice, il continuerait à bosser sur la question des horaires des infirmiers dans les dispensaires.» Cassam Kurreeman parlait de la décision du ministère de la Santé d’ouvrir les dispensaires du pays à 7 heures au lieu de 8 heures les jours où sont effectuées les prises de sang.

«Se surmener»

Et il serait certainement allé au bout de son action. Radhakrishna Sadien, président de la Government Services Employees Association, en est persuadé : «Pour défendre ses convictions, il donnait beaucoup de sa personne quitte à se surmener. Il fait partie de la génération de syndicalistes qui a donné sa vie à son combat et qui se bat activement aujourd’hui pour les droits des travailleurs.» Pour le syndicaliste, la disparition de son «kamarad» Cassam Kurreeman est une «grande perte pour le mouvement syndical mais également pour la nation mauricienne».

Et pour sa famille, bien évidemment. C’est vers elle que les pensées de Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs du secteur privé, vont : «C’est une période difficile. Nous partageons sa douleur.» Il l’avoue, lui et Cassam Kurreeman avaient des relations «plutôt conflictuelles» : «Nous étions parfois engagés dans des débats d’idées. J’étais souvent en désaccord avec lui. Mais cela se faisait dans le respect. Il n’y avait pas de débordement. Et hors des réunions, nous avions des relations cordiales. Il n’était pas rancunier. C’était quelqu’un de très abordable.»

Aujourd’hui, toute la classe syndicale se penche sur une formule pour rendre hommage à Cassam Kurreeman. Elle se retrouvera, enfin, réunie autour d’un homme. Un homme de conviction.

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