Trois circonscriptions convoitées : Beau-Bassin/Petite-Rivière
(le n° 20), Stanley/Rose-Hill (le n° 19) ou Grande-Rivière-Nord-Ouest/Port-Louis Ouest (le n° 1). Veda Baloomoody en compagnie de ses colistiers Arianne Navarre-Marie et Jean Claude Barbier du n° 1. Lysie Ribot entourée de Paul Bérenger et Deven Nagalingum est au n° 19. C’est au n° 20 que Franco Quirin évolue aux côtés de Rajesh Bhagwan et Kee Chong Lee Kwong Wing.
Ça discute ferme, en ce moment, entre Pravind Jugnauth et le leader du MMM.
Un exercice difficile. Surtout pour Paul Bérenger. Va-t-il sacrifier ses loyaux serviteurs au profit de ses nouveaux alliés ? La question reste entière.
C’est le big event ! Le moment tant attendu qui se profile à l’horizon. Les prochaines législatives approchent. Du coup, il est temps de faire face à des choix. Et de prendre des décisions parfois difficiles. Une opération compliquée quand on est seul à décider. Mais, ô combien périlleuse, quand on est à deux (voire plusieurs). À chacun ses préférences, ses priorités et ses désirs ! En ce moment, c’est le casse-tête du leader du MMM, Paul Bérenger. Cette étape est nouvelle pour le couple qu’il forme avec sir Anerood Jugnauth, leader du Remake 2000, et Pravind Jugnauth, chef de file du MSM : la distribution des 60 «tickets» pour les élections générales prévues pour 2015.
Il a été décidé que le partage doit être équitable
(30 candidats pour le MMM et 30 autres pour le MSM). Comment donc faire de la place aux membres du MSM dans les circonscriptions où les Mauves règnent en maîtres ? Le problème serait là. Mais pas uniquement. S’il faudra mettre de côté quelques anciens (le MMM avait aligné 60 candidats, récoltant un intéressant 44 % des suffrages en mai 2010), il sera également nécessaire de décevoir de «nouveaux» venus qui attendent enfin leur chance. Paul Bérenger l’accorde, c’est un vrai dilemme pour satisfaire son exigeant allié du jour : «C’est un exercice particulièrement difficile, surtout pour le MMM.»
Ce sont trois circonscriptions en particulier, là où le MMM est au top, qui rendent les discussions difficiles. Dans ces fiefs mauves, le candidat orange serait soit bien accueilli ou alors boudé. Néanmoins, du côté du MSM, on insiste, on veut y être représenté. «C’est normal. Pourquoi devrions-nous travailler uniquement dans les régions difficiles ? Le but, c’est que nous soyons élus nous aussi», explique un membre du parti soleil. Diluer la force du mauve dans de l’orange, il s’agirait d’un pari risqué.
Au MMM, certains estiment que le désir du MSM d’avoir sa place dans ces localités est «stupide». «Pourquoi vouloir aligner un candidat MSM dans les régions où nous sommes forts ? Ça ne sert à rien. Il faut agir en bonne intelligence, voyons», confie un député mauve. Beau-Bassin/Petite-Rivière (le n° 20), Stanley/Rose-Hill
(le n° 19) ou Grande-Rivière-Nord-Ouest/Port-Louis Ouest (le n° 1) sont les régions «macadams».
Veda Baloomoody, député du n° 1 (dont les colistiers sont Arianne Navarre-Marie et Jean Claude Barbier), ne s’inquiète pas, dit-il. Son «ticket», il le conserve : «La possibilité que je ne sois pas candidat n’existe pas. Je suis sûr que le leader a suffisamment de sagesse pour donner la priorité aux membres du MMM qui travaillent et qui ont fait preuve de loyauté pendant de nombreuses années.» Il ne pense même pas à la probabilité qu’il ne soit pas «reconduit» : «J’ai fait mes preuves. Je suis confiant.»
Du côté du no 20, c’est (plus ou moins) le même discours. Franco Quirin (qui partage l’affiche de Beau-Bassin/Petite-Rivière avec Rajesh Bhagwan et Kee Chong Lee Kwong Wing) dit ne pas avoir de «crainte» : «Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité. Les discussions sont en cours. Mais j’estime que j’ai une carrière riche au sein du MMM et que je fais mon travail. Alors je ne m’inquiète pas vraiment. Attendons voir !» Il dit ne même pas imaginer l’éventualité d’une mise au placard : «Tout cela est hypothétique.»
À Stanley/Rose-Hill, Lysie Ribot n’affiche pas trop son optimisme contrairement à ses deux autres camarades. «Je n’ai pas d’inquiétude. Sinon, je n’ai pas de déclaration à faire à ce sujet», a-t-elle dit. C’est vrai qu’elle se retrouve face à deux grosses pointures : Paul Bérenger et Deven Nagalingum. Du (trop) lourd ! Mais les militants restent confiants, pour l’instant. «Je suppose que Paul Bérenger ne va pas nous décevoir. Il saura reconnaître la loyauté de ceux qui le méritent», confie un membre du MMM, très actif pendant la campagne de 2010 et qui attend sa place au soleil. Comme lui, ils sont nombreux à attendre leur chance : «Il va se battre pour nous.» Des satisfaits, des heureux, des déçus, des dégoûtés… Il y en aura quand les leaders du Remake 2000 feront circuler leur liste.
Pour ceux qui se retrouveront du mauvais côté, il est bien possible que Paul Bérenger leur promette autre chose pour ne pas faire face à de nombreux départs. «Il est envisageable qu’il promette des postes à responsabilité aux déçus», confie un député orange. Promesse qui tiendra si le Remake 2000 remporte les élections générales de 2015.
Même si Paul Bérenger promet un raz-de-marée, rien n’est encore gagné. Avant le big event, il peut se passer bien des choses !
Assemblée des délégués :
rendez-vous le 9 février
Ce sera le moment de discuter et de débattre ! Le dimanche 9 février, une assemblée des délégués aura lieu pour le MMM. Néanmoins, le leader du MMM a assuré qu’aucune décision ne sera prise ce jour-là. Ce sera, par contre, le moment, selon Paul Bérenger, de rappeler aux militants que, lors d’une précédente rencontre, ils avaient approuvé une alliance MMM-MSM. «Toutes les options avaient été présentées», a-t-il confié.