L’on apprend des leaders du remake qu’il y aurait des difficultés dans l’exercice de l’attribution des tickets. Mais, qu’est-ce qu’on s’en fout ! Qu’est-ce qu’on s’en fout de ces calculs numérique et ethnique ! Ce dont on ne s’en fout pas, c’est quelle sera la qualité des hommes et des femmes qui seront alignés, quelles sont les compétences de ceux qui auront la prétention de nous gouverner en cas d’éventuelle victoire.
Ce dont on ne s’en fout pas, c’est est-ce qu’il y aura un renouvellement de la classe politique à travers ces potentiels représentants du peuple ? Et ce n’est pas qu’au niveau du rajeunissement si tant est que Seetaram, Martin et Varma sont des exemples de jeunesse, qui (cela ne vous aura pas échappé) nous ont fait découvrir une autre conception de la morale politique. En quoi donc une alternance en 2015 changera notre vie ou la transformera en de meilleurs lendemains ?
Est-ce que le système qui mérite une grande lessive à coups de moralisation politique, de rupture d’une certaine pratique, d’engagement, de règles nouvelles sera différent ? Ce sont plutôt ces questions qui taraudent les Mauriciens, ceux-là qui n’ont toujours pas digéré l’indécent épisode Remake-PMSD. Bérenger aura beau dire que nombreux au MMM sont soulagés de voir les Bleus dont le leader aurait selon lui, craqué – on note qu’il n’a pas craqué pour le MMM – rester au gouvernement, désormais, à moins que le ridicule ne l’embarrasse pas, le leader mauve pourra difficilement critiquer Xavier-Luc Duval.
Cette scène s’ajoute au discrédit de l’opposition qui, actuellement, a tous les atouts pour se faire entendre, tellement le gouvernement accumule couac sur couac, mais qui, paradoxalement, n’arrive pas à surfer sur l’impopularité de l’alliance au pouvoir. Pourtant les sujets/dossiers ne manquent pas. De l’interdiction de l’utilisation des portables qui a obligé Buntipilly à faire un U-turn aux côtés des piétons aux fameux gilets fluorescents obligatoires le jour, qui fut définitivement une très mauvaise idée, en passant par la polémique sur les trade fees, toutes ces secousses qui ont débouché sur des mobilisations, à travers les réseaux sociaux et des manifestations, n’ont pas eu besoin de l’opposition.
Ce sont les citoyens – et tant mieux si les voix se font entendre – qui se sont approprié ces batailles-là et qui dans deux cas les ont remportées. Pendant que l’opposition parlementaire se préoccupe de ses calculs de tickets, la rue prend le pouvoir ! Et il faut saluer ces actes qui traduisent notre capacité d’indignation. La semaine prochaine, c’est l’Observatoire de la démocratie qui donne rendez-vous à Rose-Hill à tous les «insatisfaits» et les «abandonnés» des autorités du pays. Entre-temps, au square Guy Rozemont, comme au Sun Trust ou à la rue La Poudrière, tout le monde parle de renouvellement mais personne ne veut partir. C’est Bizlall (il nous a inspiré le titre) qui dans une interview au Mauritius Times disait avec justesse, vendredi matin : Ils sont comme Casanova devenu vieux, voulant à tout prix tirer leurs derniers coups avant de mourir en plein acte….
Ces petites âmes qu’on brise….
Elle n’a que 11 ans. Ses proches ne savaient pas quoi penser quand elle a raconté que le chauffeur de la famille a fait des attouchements sexuels sur elle. Des images vidéo ont validé sa parole. L’agresseur a avoué. Et elle, petite gamine jusqu’ici insouciante comme les enfants de son âge, devra vivre désormais avec ces sordides scènes en tête. On ne le répétera jamais assez : les prédateurs font souvent partie de la famille.
Lui a 7 ans. À quoi rêve-t-on quand on a 7 ans ? On peut deviner son monde enfantin fait de camarades, de dessins animés, de héros. Agressé à l’acide et défiguré, le petit Farhaan luttait contre la mort après avoir subi plusieurs opérations (voir texte pg 8-9). Il a succombé à ses graves blessures hier soir après avoir passé 24 jours dans le coma. Encore un enfant, victime innocente d’une sombre histoire qui a transformé des adultes en monstres. Comment vit-on avec sa conscience quand on s’en est pris à un enfant de 7 ans qui a vécu le martyre avant de mourir ?