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Frustration, propositions et réconciliation...

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Xavier Luc Duval et Navin Ramgoolam ont décidé de continuer à travailler ensemble pour le bien-être du pays.

Suspense. Attente. La semaine a été agitée en cette fin de semaine sur la scène politique… avant de retomber comme un soufflé. Le ministre des Finances s’est rendu au Conseil des ministres. Puis, un communiqué du Bureau du Premier ministre est tombé hier pour dire que tout va bien. Mais comment toute cette histoire a-t-elle débuté ?

S’offrir une nouvelle chance. Se découvrir à nouveau. Essayer de gommer ses «petits» défauts (une certaine attitude dictatoriale pour l’un, une tendance à en vouloir toujours plus, pour l’autre). Tenir ses promesses (plus de recrutements dans des régions spécifiques, une meilleure visibilité dans les activités gouvernementales, l’évincement d’un ancien allié devenu ennemi, entre autres). Après une crise, ce sont les bases même d’un renouveau. Mais dans le couple pas comme les autres que forment Navin Ramgoolam et Xavier Luc Duval, les choses ne se feront visiblement pas avec facilité !

Une thérapie au programme ? Pas tout à fait. Xavier Luc Duval est – pour l’instant ? – rentré dans les rangs en se rendant à la première session de l’année du Conseil des ministres, ce vendredi 10 janvier. Du côté de ces Bleus qui souhaitaient un départ du gouvernement, on confie que ce sera plutôt un épisode «pez nene bwar deluil»… à condition de voir se réaliser certaines exigences. Toujours est-il qu’un communique du Bureau du Premier ministre, tombé hier, annonce la réconciliation (voir hors-texte). La conclusion d’une semaine de folie. Semaine où s’est jouée une telenovela en mode actualité.

Partira, partira pas ? Le leader du PMSD a fait chauffer la marmite politique ces derniers jours. Il a même touillé le mélange insipide à plusieurs reprises pour répandre des effluves peu agréables. Rencontre avec le Premier ministre, indécision. Re-rencontre, re-indécision. Ce serait avec une «wish list» qu’il aurait tenté de convaincre le chef du gouvernement de faire son possible pour qu’il ne parte pas. Il rêvait, sûrement, d’une version larmoyante de Navin Ramgoolam sur une chanson mielleuse pour le retenir (un «When I was your man» revisité ?). Néanmoins, le leader du Labour Party n’a pas totalement joué le jeu.

Et comme le dit l’expression, plus on est de fous, plus on rit, il ne manquait plus que l’intervention du serial briseur de ménages politiques, Paul Bérenger ! Depuis des semaines, des rumeurs concernant des appels du pied du Remake 2000 aux Bleus alimentaient les conversations. Cette semaine, les invitations timides se sont transformées en réelles demandes en mariage politiques (les faire-part étaient sur le point d’être imprimés) avant que les hésitations en série de Xavier Luc Duval ne refroidissent les ardeurs du courtisan, Paul Bérenger. Pourtant, ces derniers temps, il semblait penser que le ministre des Finances était «mûr» pour une nouvelle aventure politique.

Ça faisait des mois que Xavier Luc Duval donnait des signes d’agacement. Des années même, confie un Bleu de longue date, un peu perdu par tout ce remue-ménage : «Que Navin Ramgoolam soit un leader un peu dictatorial, ça allait. Mais quand il a décidé de donner une place de choix au MSM pour les élections de 2010, c’était plus dur à avaler.» Manque de reconnaissance, manque de privilèges, manque de considération : tant qu’on est le favori, on peut s’en accommoder ! Une première «trahison» qui en présageait d’autres, explique notre interlocuteur. Avec le départ de Pravind Jugnauth & compagnie de l’alliance gouvernemental dans le sillage de l’affaire Medpoint, les choses s’étaient un peu calmées. Un retour de flamme. Et en prime, des cadeaux somptueux pour un partenaire trahi : les ministères des Finances et du Tourisme.

Mais en 2013, ça sent à nouveau le roussi : «Navin Ramgoolam ne recevait plus régulièrement Xavier. Du coup, de nombreuses choses restaient en suspens. À force de tout garder, quand il n’y a pas de possibilité de faire échapper la frustration, c’est comme un tempo, ça explose», confie une proche du leader du PMSD. Et l’année dernière a vu de nombreux micro-épisodes de tiraillements entre Navin Ramgoolam et Xavier Luc Duval. Et la situation s’est envenimée avec l’affaire Michael Sik Yuen (c’est sa décision de limoger Robert Desvaux, alors président de la Mauritius Tourism Promotion Authority, qui a provoqué la colère des dirigeants du PMSD) et le soutien affiché par Navin Ramgoolam à son ministre du Tourisme.

L’expulsion de Michael Sik Yuen du PMSD fin 2013, le manque de réaction du chef du gouvernement et les avances du Remake ont été les ingrédients de ce début d’année explosif : «Ça devait arriver. Mais, au final, nous espérons que notre leader prendra la meilleure des décisions», confie un diehard bleu. Ce dernier souhaite également que les députés du PMSD, Aurore Perrault et Thierry Henry, ne rejoignent pas les rangs du Labour Party si un jour Xavier Luc Duval décidait de rejoindre le MMM : «Il faut être solidaire.» Les deux principaux concernés, avares de commentaires cette semaine, n’ont d’ailleurs pas – encore ? – donné des signes de désolidarisation.

Ce sera à Xavier Luc Duval d’entretenir la flamme. Et de tenter de reconquérir Navin Ramgoolam. Néanmoins, avant les élections générales, on peut s’attendre à de nouveaux rebondissements dignes d’une telenovela !

Communiqué du Bureau du PM

«Continuer à travailler ensemble pour le bien-être des Mauriciens»

Des jours d’attente et… voilà ! Un communiqué du Bureau du Premier ministre a été circulé hier après-midi. Le message est clair : tout va bien dans le meilleur des mondes ! Il y est écrit qu’après une réunion qui s’est tenue à la suite du Conseil des ministres, ce vendredi 10 janvier, Navin Ramgoolam et Xavier Luc Duval ont décidé «de continuer à travailler ensemble pour le bien-être des Mauriciens, pour la croissance et pour l’unité nationale, comme cela a été le cas pendant les quinze ans durant lesquels ils ont été associé.» Au menu des discussions, toujours selon le communiqué, «les événements sur l’échiquier politique».

Concernant, semble-t-il, l’expulsion de Michael Sik Yuen des instances du PMSD, il est précisé que les deux hommes «ont décidé qu’il s’agissait d’un problème interne au PMSD et le Premier ministre respecte la position de son partenaire». De son côté, Xavier Luc Duval «a fait ressortir qu’il n’a jamais exercé aucun chantage à l’égard du Premier ministre. Il a aussi donné l’assurance qu’il n’y a eu aucune rencontre entre lui et les dirigeants de l’opposition». Une opération communication qui n’a pas tardé à provoquer des vagues de commentaires sur Facebook. Si certains estimaient que c’était l’action d’un «caring government», d’autres parlaient d’une opération de «lev pake reste».

Jocelyn Grégoire :

une présence très commentée

Il aurait été vu au Parlement, cette semaine. Et très vite, il avait été question que le père Jocelyn Grégoire avait eu une rencontre avec le ministre des Finances. Ou celui du Tourisme. Pas du tout, a affirmé le président de la Fédération des Créoles Mauriciens, lors d’une conférence de presse, ce vendredi 10 janvier. Il a profité de cette sortie publique pour présenter son nouveau mouvement, la Plateforme Citoyens Mauriciens qui devra combattre la pauvreté, la discrimination et l’injustice.

Le Remake 2000 : «Le ver est dans le fruit»

Ils voulaient que les Bleus se rallient à eux. Mais finalement Xavier Luc Duval et sa bande semblent avoir choisi de rester auprès de Navin Ramgoolam. Et bien sûr, lors de leur conférence de presse hier, les leaders du Remake 2000, Paul Bérenger et sir Anerood Jugnauth, n’ont pas manqué de commenter le sujet. «Les signes montrent que Xavier Duval a craqué. Et ça ne va pas se terminer comme ça. Le ver est dans le fruit. Au niveau du Remake, il a toujours été question de programme, et je doute que le PMSD allait être d’accord avec le programme du Remake (…) Cet épisode vient démontrer que Navin Ramgoolam ne contrôle plus rien. Et même si Xavier rentre dans les rangs, c’est reculer pour mieux exploser», a notamment déclaré Paul Bérenger.

La conférence de presse du Remake 2000 était aussi l’occasion de démontrer qu’il n’y avait plus aucun problème entre les deux partenaires de cette alliance. Un point de presse conjoint comme pour dire que les divergences entre le MMM et le MSM durant la semaine écoulée sont chose du passé. Celles-ci portaient notamment sur la composition du front bench du Remake 2000 en cas de victoire aux prochaines législatives. Pravind Jugnauth, leader du MSM, n’était pas d’accord avec la hiérarchie proposée par le MMM. Mais après une réunion, il semble que les choses se soient calmées.

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