Il a eu droit à une année riche en rencontres – notamment avec Desmond Tutu –, découvertes et voyages.
Vingt ans se sont écoulés depuis qu’il a accédé à la présidence de la Jeune chambre internationale, devenant ainsi le premier Mauricien, et le seul jusqu’à présent, à avoir occupé ce poste. À l’heure des souvenirs, il nous invite à feuilleter l’album de cette magnifique année…
Il ne lui en faut pas beaucoup pour faire appel à ses souvenirs. Juste quelques secondes. Et, en ce mercredi après-midi, c’est dans le décor de Moka’z qu’Arnaud Godère nous invite à faire un bond… dans son passé. Face à une série de photos étalées devant lui, il se revoit tout de suite en 1994, lorsqu’il a accédé à la présidence mondiale de la Jeune chambre internationale (JCI). Une mission qui a, à jamais, souligne-t-il, changé sa vie.
Même si 20 ans se sont écoulés, il lui est impossible de tourner la page sur tant d’expériences vécues, des voyages à travers le monde, «une centaine de pays visités», autant de rencontres, «d’anecdotes», d’histoires et de découvertes qui l’ont, précise-t-il, forgé pour faire de lui l’homme qu’il est aujourd’hui. «Un homme complet» qui s’est nourri «de toutes les merveilleuses aventures» qu’il a vécues.
Pourtant, Arnaud était bien loin de se douter que la JCI allait le porter aux quatre coins du monde : «En 1980, lorsque j’ai adhéré à la JCI, je voulais surtout donner une nouvelle dimension à ma vie familiale, sociale et professionnelle.» Marié à Sylvette et papa de Gaëlle et de Gillian, il était alors directeur des ventes G.P.L. chez Shell : «Être membre de ce club m’a permis d’élargir mes horizons, de côtoyer des professionnels de milieux différents mais aussi de me créer un cercle d’amis, ce qui n’a pu que m’enrichir personnellement.»
Depuis, donc, Arnaud Godère n’a cessé d’évoluer, de grandir : «J’ai participé à des activités et des projets qui m’ont beaucoup appris sur la vie et sur moi-même.» Il se donne alors tellement qu’il commence très vite à occuper différentes fonctions au sein de l’organisation : «Au fil des années, j’ai été appelé à occuper les postes de directeur de projet, de chef de délégation ou encore de coordinateur de programme.»
Autant de cordes ajoutées à son arc, qui ont été pour lui des atouts qui l’ont aidé lors de la campagne intense qu’il a menée avec l’aide de ses nombreux amis, pour accéder à la présidence de la JCI : «À la fin de 1992, je pensais vraiment avoir fait mon chemin dans l’organisme. C’est un ami qui m’a convaincu de venir assister à une conférence qui se tenait en Asie en 1993. Comme l’élection se préparait en 1994 et qu’elle cadrait avec le 50e anniversaire de l’organisme, je me disais que ça allait être un Japonais qui allait accéder au poste. Je m’étais dit : ‘‘Comment un petit pays allait pouvoir s’imposer ?’’». Entre le moment où il a décidé de se lancer dans la course et l’organisation de sa campagne et son élection, les choses se sont très vite enchaînées.
Chaque détail, chaque «petit moment» est encore très présent et frais dans sa mémoire : «Il y avait une réelle mobilisation. J’avais mon ami Sarat Lallah comme Campaign Manager et tous les moyens étaient bons pour convaincre.» Au final, leur engouement a fait mouche car avec une majorité écrasante de 570 contre une cinquantaine pour son principal challenger, Arnaud a été élu, haut la main : «J’ai été la deuxième personne du continent africain à accéder à cette place.»
Honoré par la confiance placée en lui, il a, dit-il, tout fait pour ne pas décevoir. Pour veiller à ce que toutes les valeurs de l’organisme soient respectées et véhiculées, Arnaud n’a jamais hésité à donner de sa personne. Même si son bureau était basé à Miami, il y a été rarement présent. Il l’a surtout été dans le monde entier, entre la Corée, la Lettonie, l’Irlande et l’Afrique du Sud, pour ne citer que ceux-là.
Chacun de ses déplacements renferme aujourd’hui de nombreux souvenirs. Mais aussi des rencontres, comme celles avec Henri Conan Bedié, qu’il a côtoyé en Côte d’Ivoire, l’homme religieux Desmond Tutu ou encore le très connu Taro Aso, avec qui il a été en contact au Japon : «Partout où j’allais, j’étais très bien accueilli. D’ailleurs, on m’appelait ‘‘The cutting president’’ car, comme la JCI fêtait cette année-là ses 50 ans, on m’invitait à couper un gâteau partout où j’allais.»
Aujourd’hui, avec le recul, il ne peut que remercier la JCI de lui avoir permis de vivre de «si belles choses» : «Même si j’en avais les moyens, je n’aurais jamais pu vivre et voir tout ce qui s’est offert à moi durant l’année où j’ai présidé la JCI.» Plus qu’une école, l’organisation est, confie Arnaud, comme une grande famille qui donne les armes à tous ceux qui souhaitent se mettre au service des autres, tout en se construisant…