Des membres du collectif La voix des rastas devant le bâtiment du Trésor.
C’est une nouvelle étape de franchie. Des membres du collectif La voix des rastas ont déposé une pétition contenant environ 12 000 signatures au bureau du Premier ministre, le mardi 10 décembre.
Une semaine plus tôt, ils avaient adressé une première correspondance au chef du gouvernement s’agissant de la dépénalisation du gandia. Dans celle-ci, ils disent ne plus tolérer le fait de devoir se cacher pour pratiquer librement leur religion.
Selon le collectif La voix des rastas, rien n’a été fait depuis 1999, soit depuis l’année où Kaya est décédé après avoir lui-même commencé cette lutte. Pour la communauté rastafari, il est grand temps de clarifier la situation la concernant car ses membres ne souhaitent plus se retrouver en prison pour consommation de gandia. Ce produit étant, disent-ils, intimement lié à leur religion. «Les rastas ne vivent pas leur religion comme il le faut. Pour nous, le gandia est une herbe sacrée dont la consommation permet à l’âme de s’élever. Elle est inoffensive. C’est pour cela qu’on demande sa légalisation. Les rastas ne se droguent pas en fumant du gandia. Ils le considèrent comme un moyen de méditation et de réflexion spirituelle», explique Roshan Bawanee, membre du collectif.
Selon cet habitant de Mahébourg, des pays étrangers suivent la situation de près. La presse internationale, dit-il, n’est pas restée insensible à ce sujet : «La British Broadcasting Corporation a déjà fait un reportage là-dessus. La chaîne française France Ô fera de même bientôt, notamment après la dépénalisation du gandia en Uruguay. Là-bas, c’est le gouvernement qui contrôle la vente pour éviter le trafic au noir.»
Sur le plan local, si les autorités ne réagissent pas, les rastas envisagent d’organiser une marche pacifique et une grève de la faim.