Il est très motivé à lutter contre cette maladie.
Le 11 octobre, le Conseil des ministres avalisait la décision de mettre sur pied une National Cancer Agency. Une première à Maurice. À la tête de ce nouveau département se trouve un jeune homme très actif dans le monde du social. Son principal objectif, c’est de réduire significativement le nombre croissant de cancéreux.
Le défi est de taille mais il y croit dur comme fer. Avinash Teeluck en est persuadé : à coups de campagnes de sensibilisation accrues pour encourager le dépistage précoce, le nombre de cancéreux sera revu à la baisse. C’est pourquoi il a accepté de diriger la National Cancer Agency qui tombe sous le Trust Fund For Specialised Medical Care, dont il est le Chairman. Une nouvelle responsabilité que ce jeune juriste de profession, également président de l’association Solaris, prend très à cœur. «Aujourd’hui, le cancer n’est plus qu’une maladie. C’est un fléau qui concerne tout le monde… indistinctement», constate-t-il.
Rien qu’en 2012, 1 943 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés. Chaque jour, ce sont cinq autres qui sont répertoriés. Des chiffres extrêmement alarmants selon Avinash Teeluck. Ce dernier souligne la volonté du gouvernement de s’attaquer frontalement au problème du cancer à Maurice et d’offrir de meilleurs soins ainsi qu’une prise en charge plus adaptée aux personnes atteintes de cette maladi e.
Ainsi, le rôle de la National Cancer Agency, mise sur pied avec l’aide du Dr David Khayat, éminent oncologue français, sera d’enregistrer et d’analyser toutes les données sur la maladie et son évolution à Maurice. Elle aura également pour mission de mettre en place une feuille de route en ce qui concerne la prise en charge des malades, en proposant des services médicaux et psychologiques.
En outre, ce département a pour objectif de définir un protocole de traitement en bonne et due forme, et de sensibiliser la population à cette maladie qui a pris une ampleur inquiétante au cours des dernières années. «Aujourd’hui, nous connaissons les chiffres. Mais il nous faut savoir comment combattre la maladie avec des méthodes concrètes. Nous devons miser sur des campagnes régulières et sévères afin d’encourager les Mauriciens à avoir recours au dépistage», avance Avinash Teeluck. Et d’ajouter : «Aussi devons-nous organiser des ateliers de travail et des échanges avec les départements d’oncologie privés et étrangers, ainsi que des causeries avec les Mauriciens, surtout les jeunes. Nous devons également réactualiser le National Cancer Action Plan et être capables d’anticiper les dangers potentiels.»
La liste des actions à prendre est longue. Parmi celles-ci, l’on compte la délocalisation des centres de soins à travers l’île. Après l’ouverture du premier centre de chimiothérapie à l’hôpital du Nord, mis sur pied par Solaris, d’autres établissements devraient voir le jour très prochainement, notamment à l’hôpital de Rose-Belle et à celui de Jeetoo. La création d’un nouveau service de radiothérapie est aussi envisagée.
Autre priorité de la National Cancer Agency : offrir un meilleur soutien, un encadrement et un suivi améliorés des patients. Avec un traitement aussi agressif et lourd, le patient doit bénéficier de l’aide, du confort et des facilités nécessaires. Pour y arriver, Avinash Teeluck ne peut imaginer la réalisation de ce volet sans l’apport des ONG qui oeuvrent auprès des malades du cancer. «Link to Life fait un travail extraordinaire et possède une très grande expertise qui ne peut que nous aider. Des associations comme celle-ci sont des partenaires indispensables dans la lutte contre le cancer», soutient notre interlocuteur.
Optimiste, Avinash Teeluck se dit conscient des lacunes des départements de cancérologie. Mais, dit-il, «il y a encore des efforts à faire. Toutefois, il est important de saluer le travail énorme qu’abat le personnel soignant et la vision du ministère de la Santé d’offrir les meilleurs soins aux personnes atteintes de cette maladie».
La volonté du gouvernement, souligne Avinash Teeluck, est de faire de Maurice un centre d’excellence alliant, avec succès, chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie, des traitements qui sont indissociables. Mais avant de réaliser cette ambition, le plus gros défi est de briser les tabous et la peur qui entourent la maladie, et de faire que les Mauriciens prennent conscience que le cancer concerne tout le monde.