Michelle Thew
Michelle Thew, Chief Executive de la British Union for the Abolition of Vivisection, est à Maurice depuis vendredi et ce jusqu’à demain, lundi, dans le cadre d’une série de rencontres avec des personnalités du pays. Elle nous parle de l’importance de son combat au nom des primates.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre visite à Maurice ?
Ma collègue Sarah Kite et moi-même passons quelques jours à Maurice afin d’y tenir une série de réunions avec des responsables politiques, des Community Leaders et des organisations. Notre campagne de sensibilisation du public au cours des deux dernières années a donné lieu à une préoccupation croissante s’agissant du commerce des primates pour la recherche. Le projet de loi de recherche pré-clinique étant une menace supplémentaire pour les singes du pays, il est plus que jamais important que nous soyons ici, à Maurice, pour parler au nom des primates.
Pourquoi est-ce important d’être partie prenante d’une telle action ?
Nous voulons créer un monde où personne ne doit permettre des expériences sur des animaux. On a observé un changement dans la réflexion éthique concernant notre traitementà l’égard des animaux, en particulier leur utilisation pour des expériences. Outre les objections éthiques à l’expérimentation animale, il y a des différences biologiques clés entre les humains et les autres espèces, et les résultats de la recherche sur les animaux ne peuvent être appliqués de manière fiable et sécuritaire chez les humains. Ici, à Maurice, des dizaines de milliers de singes sont maintenus dans des conditions artificielles, dans de grandes exploitations où ils passent leur vie tout en procréant pour l’industrie de la recherche. L’introduction du projet de loi de recherche pré-clinique et la mise en place des laboratoires d’essais à Maurice infligeront plus de douleur et de souffrance par rapport à l’expérimentation sur les macaques déjà exploités.
Il existe des alternatives valables et plus efficaces que l’utilisation des primates non humains et d’autres animaux dans les essais pré-cliniques. En raison des récents progrès technologiques, il y a un large éventail d’approches plus humaines et pertinentes qui permettent d’étudier, de comprendre et finalement de contribuer à la guérison de nombreuses maladies. En cette ère moderne, il n’y a tout simplement aucune excuse pour permettre la poursuite des essais sur des primates non humains.
Maneka Gandhi, femme politique indienne, défenseur des droits des animaux et ancienne journaliste, a récemment fait appel aux autorités mauriciennes pour
que l’île ne devienne pas un endroit qui permet l’exploitation des bêtes tout en s’adonnant à des tests ou des recherches sur elles. Qu’en pensez-vous ?
Je suis ravie d’avoir l’appui de madame Gandhi. Elle est une personne très respectée et inspirée qui milite sans relâche contre la souffrance et la cruauté animale. Nous exhortons le gouvernement de Maurice à l’écouter.