Le VIH touche des gens de tous âges, les jeunes comme les moins jeunes. Mais cette année, ce sont les premiers mentionnés qui sont au cœur de la Journée mondiale de la lutte contre le sida, observée aujourd’hui, 1er décembre, dont le thème est «Le sida et les adolescents». L’occasion pour nous de rencontrer une adolescente qui vit avec le virus du VIH.
Elle a 17 ans. L’âge où les adolescents ont des rêves plein la tête, pensent à leur avenir après le collège, s’amusent avec une certaine insouciance. Mais elle, Aurélie (prénom fictif), est très loin de tout ça. Sa réalité est autre. Cette jeune fille vit avec le VIH et en souffre énormément. Depuis qu’elle a découvert qu’elle souffrait de cette maladie il y a un an, sa vie est devenue un véritable combat qu’elle essaie à tout prix de ne pas perdre.
Aurélie allait souffler ses
16 bougies lorsqu’elle a su qu’elle avait été contaminée par le VIH. Mais comment a-t-elle attrapé cette maladie ? «Comme tous les jeunes, je voulais avoir un petit copain et je me suis retrouvée avec la mauvaise personne», relate la jeune fille. Alors qu’elle n’avait que
15 ans, Aurélie a eu des relations sexuelles avec un homme
de 28 ans. Selon elle, c’était sa première expérience. Et malheureusement, elle ne s’était pas protégée. «J’étais amoureuse de lui et à ce moment précis, je n’ai pas pensé au préservatif.»
Quelques semaines plus tard, alors qu’elle est à une soirée d’anniversaire avec toute sa famille, Aurélie se sent très mal. «Mes parents et moi avons dû
rentrer à la maison», raconte l’adolescente. Allongée sur son lit, elle est prise de terribles nausées. «Je suis allée aux toilettes et là, je me suis mise à cracher du sang. J’étais paniquée car je ne savais pas ce qui m’arrivait.» La jeune fille est conduite d’urgence à l’hôpital par sa maman. Sur place, après l’avoir examinée, les médecins,
dit-elle, pensaient que c’était simplement une infection de la gorge. «J’ai eu des médicaments et je suis rentrée chez moi. Sauf qu’au milieu de la nuit, j’ai à nouveau vomi du sang», confie Aurélie.
Elle est alors admise dans une clinique privée où elle subit plusieurs tests à l’issue desquels les médecins arrivent à une terrible conclusion : la jeune fille est atteinte du virus du VIH.
Une nouvelle qui lui a fait
l’effet d’une bombe. Qui
l’a complètement dévastée. Tellement qu’elle ne voulait plus sortir ni voir ses amis. Elle a même fait deux tentatives de suicide tant son désespoir était grand.
Vie normale
Aujourd’hui, Aurélie a repris goût à la vie. Et même si elle refuse de parler de sa maladie autour d’elle, elle mène une vie aussi normale que possible. Elle fait du sport, notamment du tennis, et ne se prive plus de sorties entre amis. «Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir. Mais j’ai confiance qu’il sera meilleur. Je suis mon traitement normalement car mon CD4 a commencé à baisser. Et je fais tout pour ne pas sombrer dans la dépression.»
Dans cette épreuve, la jeune fille bénéficie du soutien de ses parents : «Mes parents sont là et me soutiennent même si je vois bien qu’ils ne me regardent plus de la même manière.» Concernant la personne qui lui a refilé la maladie, Aurélie explique qu’elle ne l’a plus jamais revue. «Quand mes parents ont su comment j’avais attrapé le virus, ils n’ont pas voulu porter plainte pour préserver notre réputation», dit-elle. La jeune fille avoue qu’elle en veut terriblement à cette personne qui lui a «tout pris». Mais elle s’efforce de rester positive et combative tout en espérant de tout son coeur que l’avenir sera meilleur pour elle.
Comment se soigner ?
En cette Journée mondiale de la lutte contre le sida, les autorités veulent sensibiliser les jeunes séropositifs à la façon de se soigner. À Maurice, un certain nombre d’adolescents sont atteints de cette maladie et, souvent, ils ne savent pas quel mode de vie adopter lorsqu’on est atteint du VIH. Quand on est séropositif, il est important d’avoir une bonne hygiène de vie en pratiquant de l’exercice physique. Car cela a un effet positif sur le moral.
Il faut aussi avoir une alimentation équilibrée. Il est conseillé de manger sainement afin de faire le plein d’énergie tout en conservant un poids stable. Une prise de poids est à déconseiller. Pour ce faire, il est essentiel de limiter sa consommation de sucre et de graisse.
Mais les jeunes non séropositifs doivent faire très attention à ne pas attraper le virus en se protégeant lors des rapports sexuels en utilisant des préservatifs. Et si jamais ils préfèrent s’en passer dans le cadre d’une relation stable, il vaut mieux que les deux partenaires fassent un test de dépistage auparavant. À Maurice, les mineurs n’ont pas besoin d’être accompagnés pour faire le test. N’oubliez pas : un simple geste
peut vous sauver la vie.