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Le malheur des squatters de Bambous

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Les rues de cette région envahies par l’eau.

Les pluies diluviennes de ces derniers jours ne les ont pas épargnés. Meubles, matelas, vêtements, nourriture… certains d’entre eux ont tout perdu ou presque. Depuis, ils vivent une situation difficile.

La moindre goutte de pluie leur fait avoir la boule au ventre. Depuis que les grosses averses ont commencé à s’abattre sur l’île mercredi, les habitants de différentes régions du pays dont les squatters de Cité-La-Ferme, à Bambous, ne ferment plus l’œil. Dans leurs petites bicoques, l’odeur d’humidité et de moisi laissée par la pluie est difficilement supportable. Alors qu’ils vivent déjà dans une situation d’extrême précarité, les fortes averses de ces derniers jours ne les ont pas épargnés.

Ces derniers jours, surtout mercredi, les grosses averses ont créé la panique chez les usagers de la route et réveillé chez les Mauriciens les douloureux souvenirs du 30 mars dernier. À Port-Louis, les pluies ont créé un embouteillage monstre, alors qu’à Pailles, région qui a enregistré une forte pluviométrie de 103, 4 millimètres, l’eau descendait à torrents le long de l’autoroute. Le tunnel souterrain de cette région, où se déversait une cascade naturelle, était d’ailleurs impraticable. Les régions avoisinantes telles que Moka, Grande-rivière Nord-Ouest, La-Tour-Koenig, Richelieu ont également été très touchées et ont enregistré entre 104 et 91 mm de pluie.

Mais ceux qui ont le plus souffert de ces grosses pluies sont ceux qui ont vu leurs maisons complètement inondées. À l’instar de Kavita et de son époux qui depuis 21 ans squattent un terrain à Cité-La-Ferme. En rentrant du travail dans la journée de mercredi, Kavita a eu un choc en voyant sa petite maison faite de tôles et de bois qui ont fini par pourrir envahie par les eaux : «Je n’arrivais pas à y croire. Il y avait de l’eau partout jusqu’à mes mollets. Toutes nos affaires, matelas, vêtements, nourriture, ont été trempées.» Impuissante, Kavita et sa famille n’ont pas eu d’autre choix que d’abandonner leur maison et de se rendre au centre de refuge de Bambou pour la nuit afin d’être à l’abri, comme de nombreuses familles de la région, victimes des intempéries.

Ansila et les siens en faisaient partie. Chez eux, aussi, les meubles, les matelas et les quelques provisions achetées la veille ont été abîmés par la pluie : «Il y avait de l’eau boueuse partout, jusque dans ma cuisine. Mes vêtements et mon matelas ont été complètement trempés», regrette cette mère de famille. Ce n’est qu’une fois la pluie calmée, dans l’après-midi de jeudi, que ces femmes sont rentrées chez elles pour découvrir avec désolation le ravage causé par les inondations.

Depuis, les deux voisines jouent à cache-cache avec le soleil pour remettre un semblant d’ordre dans leurs maisonnettes. «Nous guettons le beau temps pour mettre nos matelas à sécher ; ils sont encore humides et nous n’avons pas d’autre choix que de dormir dessus.» Au centre social, Kavita et Ansila ont reçu une aide financière de Rs 1 000 et Rs 500 respectivement, qui les a uniquement permis d’acheter de quoi se nourrir.

Raji, qui est venu apporter de l’aide à sa fille qui a également beaucoup souffert des intempéries, est lui aussi désemparé. «Ce n’était pas facile. L’eau a causé beaucoup de torts. Le réfrigérateur est complètement bousillé», se lamente-t-il.

Indraoutee, elle, est la seule habitante de la ruelle à habiter une grande maison en béton, mais cela ne l’empêche pas d’être en colère. «Les drains sont à chaque fois bouchés. Nous avons maintes fois sollicité les autorités mais rien n’a été fait», lâche-t-elle, soulignant que l’eau s’est aussi infiltrée chez elle.

En tout cas, la vie de ces habitants de Cité-La-Ferme n’est guère reposante depuis les grosses averses. Surtout pendant les nuits. Kavita, par exemple, a pu bénéficier de l’aide de son frère qui lui a fait parvenir un matelas pour ses cinq enfants, de 8 à 18 ans, mais avec une maison qui coule, la famille a vraiment du mal à trouver le sommeil. Leur souhait: c’est que la pluie s’arrête pendant quelques jours afin de leur permettre de retrouver une vie normale

Nos réservoirs affichent meilleure mine

Avec la pluie de ces derniers jours, ils se sont refait une petite santé. En effet, le niveau d’eau de nos réservoirs ne cesse de grimper même s’ils sont loin de leur pleine capacité. Si Mare-aux-Vacoas est rempli à 58,8 %, la Nicolière affiche 49 %. Le Middlands Dam arrive en dernière position avec un taux de remplissage de 43 % seulement.

Souillac : le calvaire des habitants de Lady Barkly

C’est une des rues les plus fréquentées de la région. Mais elle est devenue quasi impraticable en raison des travaux de drains à Souillac. Une situation qui attise la colère des habitants à chaque fois qu’il pleut à verse. La Lady Barkly Street abrite plusieurs établissements : le Conseil de district de Savanne, un collège d’État, la mosquée Anwar-Al-Islam, deux écoles primaires, un centre de formation, le stade Raymond Hein, le Maha Kaliamen Kovil et la cure de la paroisse de St-Jacques. Et actuellement, elle est couverte de boue en raison de travaux de drains qui y sont effectués depuis février.

Selon les habitants de Souillac, la compagnie responsable des travaux a déserté les lieux, laissant derrière elle des trous béants dans la rue. Avec les grosses pluies, la situation a empiré. Et lorsqu’il ne pleut pas, c’est la poussière qui incommode. «Plusieurs personnes se sont présentées à l’hôpital avec des troubles respiratoires», explique une habitante de la région.

Les pêcheurs, regroupés au sein de l’Association des pêcheurs professionnels du Sud, montent également au créneau. Selon eux, lorsque lesdits travaux seront terminés, les eaux usées seront déversées dans la mer. Une partie du lagon, soit celui du Batelage, est d’ailleurs très touchée par la pollution. Contacté à ce sujet, le contracteur responsable des travaux de drains, est resté injoignable.

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