Clothilde souhaite que son fils devienne autonome un jour.
Lizzy n’a jamais abandonné même face à la difficulté.
C’est avec beaucoup de force, de courage mais surtout d’amour qu’ils se battent au quotidien pour offrir à leurs enfants la meilleure vie possible. Eux, ce sont les parents d’autistes dont certains étaient présents mercredi lors d’un colloque organisé à l’occasion de la Journée internationale de l’autisme.
C’est la prunelle de leurs yeux, leur raison de vivre. Et certainement pas le fruit d’une fatalité ou d’un coup du sort. Ils ont un enfant autiste et ils l’assument. Et ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour que leur petit, tout différent qu’il soit, ait une vie normale et ne soit pas exclu de la société. Nous avons rencontré ces parents courage, mercredi, lors d’un colloque organisé par Mauritius Telecom sur le thème «Unique Comme Toi», à l’occasion de la Journée internationale de l’autisme, observée le même jour. Ils nous livrent de vibrants témoignages…
Un cadeau du ciel. C’est en ces termes que Lizzy Mounien décrit son fils Elwin, 5 ans, dont elle a découvert la maladie alors qu’il avait un 1 et demi. Elle voyait bien que son fils ne se développait pas comme sa fille aînée au même âge. «Elwin ne parlait pas et n’émettait que des sons. Il s’arrachait aussi les cheveux. On a fini par consulter le psychologue Joffrey Bodet qui a confirmé le diagnostic», relate cette jeune maman. Après le choc, elle n’a eu de cesse de s’informer sur ce handicap, à travers la télé et en faisant des recherches, dans l’unique but de mieux venir en aide à son fils.
Aujourd’hui, Elwin suit des thérapies et fréquente une école maternelle du privé. Selon sa mère, le petit bonhomme est doué avec les lettres et les chiffres. «Elwin est très expressif, il aime beaucoup la musique et il adore Bruno Mars», confie sa maman, les yeux remplis d’étoiles. Mais les choses n’ont pas toujours été aussi simples. «Au début, c’était dur. Je ne savais pas vraiment comment m’occuper de lui. Se dire que son fils est autiste n’est pas une chose facile. Je suis même passée par une dépression. Mais je n’ai jamais baissé les bras», précise Lizzy.
Tout comme elle, Clothilde Bhogaloo fait tout pour l’épanouissement de son petit Loïc. Son but : que son fils devienne autonome. Cette enseignante a mis au monde Loïc et sa sœur jumelle Mary-Kate, il y a sept ans. À mesure que ses jumeaux grandissaient, elle a pris conscience de la différence qui existe entre ses deux enfants. «Loïc était du genre à s’enfermer dans sa bulle. Il ne marchait pas et ne faisait pas ses nuits comme sa sœur jumelle.» Lorsqu’elle a exprimé son inquiétude autour d’elle, son entourage lui a dit que c’était une chose normale. «On me disait toujours que les garçons sont plus paresseux et que les filles grandissent plus vite que les garçons.»
D’ailleurs, Clothilde précise que physiquement tout allait bien chez Loïc. Mais quand elle découvre que son fils, alors âgé de 2 ans et demi, est atteint d’autisme, les choses ont bien changé. Elle a tout mis en œuvre pour se renseigner sur la manière de traiter et de vivre avec un enfant autiste. De plus, il a fallu gérer le regard des autres «des fois les gens ne comprennent pas, ils disent que c’est des enfants mal éduqués sans savoir qu’ils sont atteints d’autisme. Et cela fait de la peine à notre cœur de parents».
Si Clothilde reconnaît que ce n’est pas toujours facile au quotidien, elle n’est pas prête à s’avouer vaincue. Elle n’a jamais traité Loïc différemment de sa sœur, au contraire. Le garçon fréquente aujourd’hui l’école APEIM et s’entend très bien avec sa jumelle. «Sa sœur l’accepte comme il est. Qui plus est, grâce au programme Zippy, Mary-Kate arrive à comprendre Loïc.» Avant de préciser, tout en souriant, qu’«ils jouent souvent ensemble, mais à la manière de Loïc».
Alors que Lizzy et Clothilde ont toutes deux d’autres enfants, Tobias, 6 ans est l’unique enfant de Jean-Alain Françoise. Ce dernier a découvert que son fils était atteint d’autisme lorsque ce dernier n’avait que 2 ans et demi. «Tobias était un enfant hyperactif», souligne Jean-Alain. À l’annonce du handicap de son fils, ce père de famille a toujours été là pour le soutenir et l’encadrer «Tobias n’est pas un fardeau pour moi. C’est mon fils et pour moi, c’est un enfant comme les autres. Je suis prêt à tout sacrifier pour lui.»
Tobias qui fréquente une école spécialisée pour les enfants atteints d’autisme, a, depuis, fait beaucoup de progrès. Selon son père, il a su canaliser son trop plein d’énergie. Le petit garçon qui adore s’amuser avec ses camarades est aussi un grand adepte des mini-voitures en tout genre.
Si Lizzy, Clothilde et Jean-Alain arrivent à gérer le quotidien au jour le jour, ils se posent toutefois la question de savoir qui va s’occuper de leurs enfants quand ils ne seront plus là. En attendant, ils s’efforcent de faire leur possible pour donner le meilleur à leurs petits. Afin que ces derniers aient la plus belle vie possible et soient bien intégrés dans la société.
CA