Le jeune danseur est souvent sollicité lors des fonctions et autres activités.
Sur scène, c’est tout son corps qui vit. Rencontre avec un danseur de Bharatanatyam qui a fait de cette forme d’art son métier…
Extrêmement complexe par ses multiples combinaisons entre le rythme des pieds, le langage des mains et du visage, le bharatanatyam est pour lui comme un mouvement naturel. C’est comme une histoire que Jaykumaren Iyasami, 32 ans, raconte mêlant musique, théâtre, peinture, sculpture, littérature ou encore poésie, dans un style, qu’il a appris à maîtriser au fil du temps. Car, depuis toujours, Jaykumaren, qui a été élevé par une mère, elle-même danseuse, voit le bharatanatyam comme une façon de communiquer.
Et une fois sous les feux des projecteurs, quand les rideaux se lèvent et que la musique démarre, lumineux dans ses costumes – qu’il dessine lui-même –, Jaykumaren se métamorphose et vit une véritable osmose avec les notes orientales du sud de l’Inde. Dans des mouvements aux lignes géométriques, des attitudes sculpturales, étiré dans des figures qui défient l’équilibre, il vibre comme s’il dansait les pas de sa vie.
À force de persévérance et de détermination, il a su franchir les étapes et, aujourd’hui, son aisance et sa façon d’évoluer sur scène étonnent : «Quand je danse, mon corps devient un vecteur qui transmet des messages, des émotions…» Car, à chacune de ses prestations – il est souvent sollicité pour des fonctions officielles dont la dernière s’inscrivait dans le cadre des festivités de Divali à La Croisette –, il n’a aucun problème à briller, à rayonner, comme si sa danse était évidente… facile. Mais, il n’en est rien. Certes, les années de pratique l’ont beaucoup aidé, mais ses études au Kalakshetra Institude, en Inde (une institution de renom) lui ont également permis de devenir le danseur qu’il est aujourd’hui.
Enseignant au Mahatma Gandhi Institute, c’est toujours avec plaisir qu’il se retrouve sur une scène : «Je ne suis jamais blasé.» À chacune de ses prestations, de ses mouvements, il est comme transporté ailleurs : «Ma danse, mêlant modernité et tradition, n’a pas de relation avec la religion, mais avec l’esprit et le corps. C’est une expérience physique.»
Une expérience qu’il aime renouveler encore et encore grâce à la bharatanatyam, une danse en perpétuelle évolution, sans pour autant perdre son essence.