Feroz Dahoo
Devanand Virahsawmy, ministre de l’Environnement et du Développement durable, et Surendra Dayal, ministre de l’Intégration sociale, ont procédé, jeudi dernier, à l’inauguration d’une Eco School à Calebasses sur une initiative du Rotary Club de Phoenix. Le président du club nous en dit plus sur ce projet pas comme les autres.
Expliquez-nous l’idée derrière
l’Eco School ?
En se lançant dans cette aventure, le Rotary Club de Phoenix a voulu mettre l’accent sur un sujet qui lui tient à cœur et qui devrait être une cause majeure pour tous les Mauriciens. On parle bien évidemment de l’environnement qui devrait concerner tout le monde. Nous avons ainsi pensé à mettre sur pied un projet relatif à la nature. Nous avons associé celui-ci à un autre sujet qui nous tient beaucoup à cœur : nos enfants. Ceux-là mêmes qui seront les adultes de demain.
C’est ainsi que l’idée de cibler les recalés du CPE nous est venue. Car, selon nous, notre système éducatif ne permet pas à des enfants qui ont des talents autres que le potentiel intellectuel et académique de faire leurs preuves. Beaucoup de ceux qui échouent ont sans doute des qualités qui leur permettront d’évoluer et d’exceller dans d’autres domaines. C’est là tout le concept
de l’Eco School.
Pouvez-vous nous expliquer le concept ?
Le Rotary Club de Phoenix a choisi
de placer l’enfant au centre de toutes ses initiatives. Ce projet vise donc à faire une différence dans la vie de ces jeunes en leur donnant les moyens de s’enrichir et de développer leurs compétences tout en participant à la création d’une île Maurice durable. L’idée de ce concept est de permettre à des ados de 14 à 18 ans de suivre des cours en Bio agriculture. Ainsi, ils auront l’occasion de découvrir un univers et d’acquérir des compétences dans un domaine qui est de plus en plus populaire et qui suit la tendance de Maurice île durable. Nous voulons ainsi donner les bases nécessaires à ces jeunes
qui n’ont pu suivre le cursus normal pour qu’ils développent des aptitudes dans le domaine de la bio-agriculture. Une fois formés, ils pourront alors évoluer dans le domaine, avoir leur propre commerce et même devenir des entrepreneurs.
Comment cela va-t-il se faire dans
la pratique ?
Ce projet est le fruit de plusieurs collaborations. D’abord, il y a eu l’aide de l’université du Québec à Rimouski, qui nous a assurés de son support. Nous avons aussi eu le soutien de la compagnie Audace Technologies qui nous a offert un kit d’une valeur de Rs 600 000, permettant de produire de l’énergie avec l’énergie solaire mais aussi éolienne. Par la suite, nous nous sommes procuré un conteneur que nous avons aménagé en une véritable salle de classe avec toute la logistique de confort
afin d’offrir un enseignement de qualité.
Et cela a été rendu possible grâce à un investissement de Rs 700 000.
Qu’en est-il du day-to-day running
de l’école ?
Les cours débuteront en janvier avec des enfants de la région du Nord. Nous avons offert le conteneur à la Maison familiale rurale et le United Nations Development Programme et la Fondation ressources et nature assureront les cours tous les jours à 25 enfants. Ces derniers auront droit à la fois à des cours théoriques et pratiques. Permettre à des recalés d’étudier l’agriculture bio, c’est leur accorder une chance de développer d’autres compétences en même temps, c’est aussi leur donner les moyens d’être armés pour mieux connaître et respecter leur environnement. Ces cours leur assureront aussi une insertion sociale et professionnelle. Autour de ces jeunes en formation, les parents et l’équipe éducative se mobilisent pour permettre à chacun de développer son esprit d’initiative, de poursuivre sa quête d’autonomie et de responsabilité, et de mettre en œuvre son projet.