Un peu de jazz, une dose de funk. Ajoutez-y un peu de hip-hop, saupoudré d’une petite quantité de house. Mixez le tout, puis déposez-y une voix d’exception, entre velours et caresse, avec un soupçon de rauque et de vibrato, tout en y diluant une pincée d’influence mauricienne…
Vous voilà prêt à bouger au rythme de la soul. Ou plutôt de l’Afro-soul, comme le chante si bien Judex Rose, le Mauricien derrière l’album, «Afro-Soul Power» dont le cheminement en Australie a été nominé aux Age Music Victoria Genre Awards 2013, pour la qualité de son travail, de la richesse de ses textes et l’univers underground de sa musique qui privilégie la qualité, l’intensité musicale et émotionnelle au mouvement commercial. Bref, Judex Rose, 38 ans, marié à Jennifer et papa d’un petit Jared, 10 mois, c’est l’histoire d’une bombe musicale qui transpire la soul, avec ses paroles rageuses et décomplexées portées par des influences diverses, des sentiments et un état d’esprit qui racontent l’auteur.
«Pour l’élaboration de ce premier album, je me suis inspiré de la vie, de ce que je vis, de ce qui m’entoure, de w mes états d’âme… Bref, cet album, c’est un peu de moi en musique», nous déclare le Mauricien, originaire de Mesnil, installé à Melbourne en Australie et qui, le temps de quelques semaines de vacances dans son île natale, est venu se ressourcer avant de reprendre la direction de son pays d’adoption, où l’attendent d’autres aventures musicales.
Car, si à Maurice il a bien roulé sa bosse, cet autodidacte, qui a découvert la musique grâce à son père Laval qui lui permis «depuis toujours» de baigner dans un univers musical, a su très vite que la musique allait être sa voie à suivre. Lorsqu’il intègre l’orchestre de la police en 1996, il sait déjà que cette expérience sera pour lui l’opportunité de s’améliorer davantage : «J’y ai vécu de très beaux moments… »
Une parenthèse mélodieuse qui lui a permis, raconte-il, de vivre bien des échanges, des partages et de rencontrer beaucoup d’artistes. Mais voilà, après 10 ans, le jeune musicien, décide de donner une nouvelle dimension à sa vie et à son parcours musical : «À 30 ans, j’ai décidé d’aller vivre autre chose en Australie.»
Mais c’est plus fort que lui. Judex se rend très vite compte que sans la musique, il n’est plus le même. Il intègre alors une formation musicale et retrouve aussitôt les scènes. À un certain moment toutefois, il ressent le besoin de donner vie à sa musique : «Je me suis mis à écrire et à composer.» Pour le style, il n’y avait pas à chercher : «La neo-soul est un univers qui me parle. C’est une musique qui s’écoute, qui vous prend et qui vous parle.» C’est ainsi qu’Afro-Soul Power voit le jour avec ses petites histoires : Round about, Feelin’, Mr DJ, Rivière des créoles, entre autres. Très vite les professionnels et les amateurs du genre y trouvent leur compte. L’album fait son chemin et connaît même du succès sur les ondes d’une radio privée.
Puis, il y a deux mois, il y a eu ce fameux mail : «Je croyais d’abord que c’était un spam mais le courriel en question m’annonçait que mon album était nominé pour les Age Music Victoria Genre Awards 2013 dans la catégorie : PBS Best Soul, Funk, R‘n’B and Gospel Album.» Pour lui, c’est une reconnaissance des efforts, du temps, de l’amour et de la patience qu’il a mis dans l’élaboration de son album. Son «Afro-Soul power… » !