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Le combat d’une mère courage

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C’est dans cette maison abandonnée que Katrina a posé ses affaires en attendant de trouver un logement convenable pour elle et ses enfants.

À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la pauvreté, observée jeudi, nous sommes allés à la rencontre de Katrina Ber, une mère de 29 ans, qui n’a eu d’autre choix que d’occuper une maison abandonnée et complètement délabrée avec ses enfants, pour qu’ils aient un toit sur la tête.

La vie ne lui a pas fait de cadeau. Mais elle veut croire en un avenir meilleur. Katrina Ber, 29 ans, et ses trois enfants – un fils de 12 ans et deux filles âgées de 9 et 7 ans – squattent depuis peu une maison abandonnée à Pamplemousses. Les lieux dégagent une forte odeur d’urine et sont infestés de rats. C’est dire à quel point les conditions dans lesquelles ses petits et elle vivent sont difficiles.

Katrina, elle, mène une vie modeste depuis son enfance. «Ma mère est décédée quand j’avais 9 ans. Six ans plus tard, c’est mon père qui est mort. Toutefois, deux ans avant qu’il s’en aille, j’ai fait la connaissance d’un jeune homme qui est devenu, par la suite, le père de mes enfants», raconte Katrina. C’est à partir de là que sa vie, dit-elle, a basculé : «Il consommait des substances et ne prenait pas soin de sa famille. On a déménagé de maison en maison. Je n’en pouvais plus de cette situation. Finalement, on s’est séparés il y a six mois.»

La jeune femme et ses enfants parviennent tout de même à trouver de l’aide auprès de Marie-Lourdes Blanche, une habitante de Pamplemousses, âgée de 49 ans. Cette dernière, qui loue une maison avec ses trois enfants, accueille la petite famille à bras ouverts. «Lorsque Marie-Lourdes m’hébergeait, je travaillais dans une pâtisserie de la région afin de lui apporter une aide financière. Mais j’étais devenue l’esclave de mon employeur. Il connaissait ma situation et savait combien j’avais besoin de travailler. Du coup, il me parlait comme il le voulait et abusait de mon courage. Au final, j’ai arrêté car, après chaque journée de travail, c’est en larmes que je rentrais à la maison. Je ne vivais que de la pension de Rs 3 000 que me versait la sécurité sociale à chaque fin de mois», explique Katrina.

Cette dernière ne restera toutefois pas bien longtemps chez Marie-Lourdes. En effet, il y a trois semaines, ses petits et elle ont dû plier bagage. «Lorsque j’avais accueilli Katrina chez moi, j’avais dit à mon propriétaire que c’était une proche et qu’elle allait rester pendant trois semaines. Mais le temps a passé et après six mois, il m’a dit que cela ne pouvait plus durer», explique Marie-Lourdes, non sans peine. 

Situation inhumaine

Ainsi, Katrina et ses enfants ont quitté les lieux et ont emporté, avec eux, des vêtements et un matelas, leurs seuls biens. «Durant ces six derniers mois, j’ai cherché une maison à Pamplemousses. Mais personne n’a voulu m’en louer une à cause du passé trouble de mon époux», confie-t-elle. Marie-Lourdes, elle, bien qu’elle ne puisse plus les accueillir, est toujours aux petits soins avec eux. «Je leur apporte le petit déjeuner chaque matin, ainsi que le déjeuner et le dîner. Je ramène aussi leurs vêtements sales à la maison pour les laver», souligne Marie-Lourdes qui a elle-même passé quatre ans au shelter La Colombe, à Pointe-aux-Sables.

De son côté, Geneviève Prosper, membre de l’Association de développement de Pamplemousses, lance un appel à tous ceux qui souhaitent venir en aide à Katrina et à ses enfants. «Elle vit dans une situation inhumaine. De plus, elle n’est pas en sécurité dans cette maison complètement pourrie. Elle s’éclaire à l’aide d’une bougie et doit aller chercher de l’eau potable à quelques mètres de là», précise Geneviève.

Les conditions dans lesquelles vit la jeune femme sont véritablement déplorables. Mais le plus triste dans cette histoire, c’est que son fils de 12 ans doit prendre part – pour la seconde fois – aux examens du Certificate of Primary Education. «J’espère qu’il va réussir. Pour l’heure, il ne peut même pas réviser le soir. Il n’y a pas de table, rien», fait ressortir cette jeune mère qui n’a eu de cesse de frapper à plusieurs portes en vue de trouver du soutien. Qui plus est, dit-elle, une de ses filles souffre d’asthme.

Dans sa quête de soutien, Katrina est toutefois parvenue à décrocher un entretien à la Central Water Authority (CWA). «La CWA de la région cherche une gardienne de sécurité. J’ai pu décrocher un entretien. J’espère avoir le job», lâche-t-elle.

Des projets, la jeune femme en a plein pour elle, mais surtout pour ses enfants. «Je veux avoir une maison, je souhaite que mes enfants puissent dormir dans un lit. J’aimerais aussi qu’on ait une télé pour qu’ils puissent regarder des dessins animés», confie-t-elle. Ce sont là des rêves ô combien difficiles à réaliser pour elle. Mais Katrina est déterminée à se battre.

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