Il est très heureux d’avoir décroché le Prix Jeunesse du festival international d’Afrique et des îles 2013.
Et celui qui remporte le Prix Jeunesse du Festival international d’Afrique et des îles 2013 est… le Mauricien Joël Valérie pour son court-métrage : Les fils du charbonnier. Depuis, le jeune homme ne descend pas de son petit nuage, heureux d’avoir pu partager son idée et sa conception du cinéma pour l’intégration sociale…
Attention : talent en approche ! Car, du talent il en a. Et ce n’est pas nous qui le disons. Le Mauricien Joël Valérie, 33 ans, semble avoir pris son envol pour le monde du 7e art. Un saut dans l’inconnu que le jeune réalisateur a effectué, il y a quelques années, et qui, depuis, le mène très loin. Les fils du charbonnier, son troisième court-métrage réalisé pour le concours Haraka ! de Canal France International – il a aussi réalisé Eels en 2011 et Junior en 2012 –, a remporté le Prix Jeunesse du Festival International d’Afrique et des îles 2013, le samedi 5 octobre, à La Réunion. Une récompense qui fait de lui un homme heureux. «Parce que j’ai bossé pour ça», confie-t-il.
«Je dédie ce prix à tous ceux qui ont cru en moi, à tous ceux qui, comme moi, croient dans le cinéma pour l’intégration social, pour mes parents Laval et Margaret, pour mes acteurs, des amateurs, des habitants de Camp-Levieux qui m’ont suivi aveuglément pour ce projet», lance-t-il, tout content.
Le passionné qu’il est, celui qui est resté 12 ans en Australie pour se former notamment, n’a pas attendu d’avoir des millions pour faire son film. Non ! Il a mis à contribution, sa fougue, son enthousiasme, son énergie… avant de se lancer tout seul comme un grand.
Et après avoir foulé le tapis rouge du Festival de Cannes en 2012 pour son court Junior, le jeune cinéaste jubile encore une fois car son dernier bébé fait son chemin sur les écrans internationaux : «C’est toujours valorisant de savoir que son idée séduit…» Surtout qu’il a décidé de faire du cinéma d’intégration pour sa dernière réalisation. Pour le décor du film, il a ainsi choisi le quartier de Camp-Levieux – là où il vit – pour raconter l’histoire d’une famille pauvre, prisonnière de sa réalité, en proie à bien des maux.
Une intrigue qui a fait mouche et qui n’a pas manqué de toucher. Ce qui pour Joël est une grande satisfaction. Surtout lorsqu’il se souvient comment et dans quelle circonstance, il a écrit le scénario, rallié quelques amis à sa cause et pris sa caméra pour entamer illico presto le tournage. Tout cela pour faire un cinéma authentique, «sincère». Et aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’émotions qu’il récolte les fruits de sa témérité.
«Observer, voir, entendre ce qui nous entoure… » Voilà, ce qui le motive. Et pour lui, cela va même plus loin. Il va jusqu’à emmagasiner les émotions les plus puissantes. Les vraies, les dures comme les bonnes, pour en sortir une œuvre. «Une œuvre personnelle, subjective, intéressante, parce qu’elle est le résultat d’un travail intime et profond… »
Pour lui, ce n’est qu’un commencement. Et quel commencement ! Surtout lorsqu’il se souvient comment tout a commencé pour lui qui, très jeune, se rêvait en ingénieur naval. Puis, il s’est retrouvé par hasard sur le tournage de la série Voisin, voisine… Il ne lui en a pas fallu plus pour avoir envie d’écrire des histoires. Bien lui en a pris, car celui qui puise son inspiration dans tout ce qui l’entoure, poursuit son petit bonhomme de chemin et a des projets à revendre. Dans les tiroirs de ce boulimique du travail, grouillent une foule d’idées et de projets plus ou moins aboutis, dont son futur court-métrage L’éléphant, qui lui rapportera peut-être d’autres prix. C’est tout le bien qu’on lui souhaite !