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Agression mortelle d'Alain Héllène, 70 ans - Ses enfants : «C'était un père et un grand-père aimant...»

5 juin 2024

Le septuagénaire a reçu un violent coup à la tête suite à une altercation avec un habitant de la localité.

À 5 ans comme à 50 ans, perdre un parent, c’est voir un pan de sa vie disparaître. Il y a une dizaine d’années, Jennifer a été confrontée à l’un des moments les plus douloureux de sa vie lorsqu’elle a perdu sa maman. Ses frères et sa soeur ayant chacun fait leur vie de leur côté, elle vivait seule avec son père Alain Héllène, qu’elle chérissait plus que tout au monde. Le dimanche 26 mai, alors que pratiquement toutes les familles à travers l’île célébraient les mères, une nouvelle tragique est venue bouleverser son existence. D’humeur déjà maussade en cette journée de fête la rappelant davantage l’absence de la sienne, voilà que cette habitante de Plein-Bois a dû faire face, le même jour, au décès de son papa. «C’est encore plus douloureux de le perdre ce jour-là», lâche notre interlocutrice, la gorge nouée par l’émotion. Hospitalisé depuis le 7 mars suite à une agression, Alain Héllène, qui était âgé de 70 ans, a poussé son dernier soupir dans l’après-midi. L’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, médecin légiste de la police, a attribué sa mort à une hémorragie intracrânienne.

 

À ce stade de l’enquête, les circonstances du décès d’Alain Héllène sont encore floues. Entendu par les enquêteurs en tant que témoin, un habitant de la localité a expliqué qu’il était chez lui le 7 mars lorsqu’il a entendu un individu proférer des injures dans la rue. Il s’agissait de Patrick Naraynasawmy, 55 ans, domicilié dans la région. En allant voir ce qui se passait, ce témoin dit avoir vu cet homme prendre la fuite. Au même moment, il a trouvé Alain Héllène allongé sur le sol avec une grave blessure à la tête. Les faits se sont produits dans la cour du club où le septuagénaire passait régulièrement ses journées, situé à seulement quelques pas de sa maison. Informé de l’incident, son neveu l’a conduit à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, où ses enfants l’ont retrouvé. «J’étais au travail lorsque j’ai appris que mon père était blessé. Lorsque je lui ai demandé ce qui s’était passé, il m’a raconté que Patrick lui avait donné un coup de poing. Monn dir li “papi, tonn blese kot to latet, kot to labous, se pa zis enn koutpwin ki tonn gagne”, me linn dir mwa li pa rapel kinn arive», relate Jennifer.

 

Après qu’Alain Héllène a été éxaminé par les médecins, ses proches ont appris que son état de santé était grave et nécessitait une intervention chirurgicale. «Papa a insisté pour que je signe son discharge form parce qu’il voulait rentrer à la maison. Vu que son état ne le permettait pas, je lui ai recommandé l’opération. L’intervention a eu lieu le même jour, dans la soirée. Après cela, il n’a pas regagné connaissance», avance notre interlocutrice. Le septuagénaire a ainsi passé plusieurs semaines au département des soins intensifs de l’établissement, sous respiration artificielle. Ce n’est que le mardi 21 mai, soit quelques jours avant son décès, qu’il a été transféré en salle. Son fils Stephano, qui lui a régulièrement rendu visite, relate qu’«il avait ouvert les yeux, mais ne réagissait plus. Les médecins ne nous avaient pas donné de faux espoirs ; ils nous avaient prévenus que son état était critique». Après presque trois mois d’hospitalisation, Alain Héllène a fini par pousser son dernier soupir ; un départ tragique qui plonge les membres de son entourage dans un profond désarroi. En plus de son immense chagrin, Jennifer est rongée par le remord : «Si je l’avais écouté et ramené à la maison, j’aurais sûrement profité de sa présence plus longtemps, mais je ne sais pas combien de temps il aurait tenu.» Son frère et elle tiennent néanmoins à remercier le personnel de l’Intensive Care Unit (ICU) pour leur dévouement, ainsi que tous ceux qui les ont épaulés dans ces moments difficiles.

 

Papa de deux filles et deux garçons, dont l’un est à l’étranger, Alain Héllène a travaillé comme forgeron à Gros-Bois, puis comme agent de sécurité. Il a pris une retraite anticipée à l’âge de 57 ans après avoir fait une attaque sur son lieu de travail. Depuis, il passait le plus clair de ses journées dans le club de la localité après avoir fait sa marche quotidienne. Selon sa fille, «il était relativement en forme, suffisamment pour ne pas avoir à consulter des médecins régulièrement. D’ailleurs, il détestait les hôpitaux». «Li ti kontan koze, badine, met dialog. Li ti bien popiler», raconte, pour sa part, son fils Stephano. Cadet d’une fratrie de neuf enfants, Alain Héllène a perdu trois de ses frères, le dernier en date ayant succombé à une maladie en décembre dernier. «C’était un papa, un grand-père, un oncle et un frère aimant», témoignent ses enfants. Ses funérailles ont eu lieu ce mardi 28 mai.

 

Par ailleurs, la police a déjà procédé à l’arrestation de Patrick Naraynasawmy, son agresseur présumé. Il fait l’objet d’une accusation provisoire de meurtre. Pour l’heure, il n’a pas donné d’explications sur le motif de cette agression. Présentant des signes de troubles mentaux, il devra être examiné par des psychiatres. Entre-temps, il reste en détention policière.

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