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Par Yvonne Stephen
19 octobre 2020 13:36
Rencontre avec une super maman. Le petit dernier s’appelle Ezra. Il a 4 mois. Au compteur, des semaines d’amour et de bisous, des jours de guili-guili et de jeux avec ses trois frères et sœur ; Kenzo, 10 ans, Blaze, 3 ans, et Alezia, 2 ans. À la tête de cette petite tribu : Auré-lie Fleurie, 29 ans, habitante d’Albion et initiatrice du marché Albion Ena Talan qui a lieu ce dimanche dans ce petit village de l’Ouest et dont le but est de mettre en lumière les entre-preneurs de la région qui ne vivent pas des moments faciles.
Entrepreneure dans l’âme. Aurélie en est une. Dans sa tête, les idées fourmillent. Elles cré-pitent et attendent de prendre vie. La gestation, la mise en forme, la projection dans le ré-el, c’est ce qui lui donne des petits papillons de bonheur dans le ventre. Et au creux de tout ça, l’envie d’être une maman disponible. Alors, après avoir obtenu son degré en Event, Tou-rism, Public Relations and Hospitality, elle décide de vivre sa première aventure d’entrepreneure : «Étant fan de déco et d’organisation, j’ai créé Mummy’s Assistant. Kenzo avait 4 ans et je ne voulais pas le laisser. Alors, j’ai fait le choix de combiner ma vie de fa-mille et ma vie professionnelle ; je me suis lancée dans l’organisation des fêtes d’enfants.» Avec l’arrivée de Blaze, quelques années plus tard, puis celle d’Alezia, elle décide de prendre une pause. Le temps de souffler et de voir naître un autre rêve, celui de créer une maison de thé. C’est comme ça que le Little Rozie Tea House s’est infusée à Tamarin : «Le vintage et la famille étaient les mots-clés de ce projet. On a voulu proposer un concept tout en rose pour que le client se sente à la maison, en train de déguster une bonne pâtisserie.» Début 2020, elle apprend la bonne nouvelle ; une petite demoiselle pointe le bout de son nez pour apporter une nouvelle dose de joie à la petite famille : «Enceinte de ma quatrième, j’ai préféré me concentrer sur ma famille, c’était juste avant la Covid-19.»
La galère. Confinement, total lockdown, reprise des activités… sans activités. Ces derniers mois ont été difficiles pour la petite famille : «On a dû se remettre en question. Mon époux étant entrepreneur aussi (il est dans l’étanchéité), ça a été très dur financièrement. Le post-Covid a été encore plus compliqué ; il n’y avait pas de travail, malheureusement.» Avant le confinement en mars, Aurélie avait pris la décision de freiner, elle attendait son quatrième enfant et le business de son mari fonctionnait plutôt bien : «Il y avait plusieurs projets confirmés. Et puis, le lockdown est arrivé et quand tout a rouvert, les gens n’avaient plus de sous pour les mettre en chantier.» Un autre coup dur. Mais pas le temps de broyer du noir. Il fallait bouger pour s’en sortir. Surtout avec l’arrivée de bébé. Du coup, le chéri d’Aurélie s’est diversifié pour faire rentrer les sous et nourrir la petite famille (étanchéité de salle de bains, de carrelage…). Et la jeune femme s’est lancée dans la préparation de packs goûters pour les enfants. Depuis quelques jours, elle a accepté une «belle proposition de travail» : «Je travaille pour quelqu’un ; on a décidé que j’allais reprendre une activité en attendant que les choses s’améliorent.» Et qu’elle puisse retrouver la vie dont elle a toujours rêvé…
La création d’une lueur d’espoir. Dans ce climat morose et anxiogène, la jeune femme a décidé de créer de la positivité et a osé l’idée d’un marché : «Je cherchais un moyen de faire connaître mon époux et son service, et en travaillant dessus, l’idée est venue de faire un marché. J’ai voulu le faire moi-même, bénévolement, avec tout mon amour, et j’ai voulu qu’il puisse mettre en avant les talents de mon village, Albion.» Alors, aujourd’hui, di-manche 18 octobre, elle espère que les gens viendront. De la localité mais aussi d’ailleurs : «J’espère que tout le monde viendra. Ce marché est une plateforme pour les entrepreneurs, pour qu’ils se fassent connaître.» L’événement est gratuit pour tous, explique-t-elle : «Après les rendez-vous avec les candidats, j’ai pris cette décision. Je veux aider comme on m’a aidée à mes débuts.»
Aurélie a réalisé deux choses. D’un côté, le lockdown «a tué beaucoup de petites entrepris-es» : «Sans entrées d’argent, sans plan B, elles n’ont pas pu survivre.» De l’autre, de nom-breuses personnes ont perdu leur travail : «Du coup, le nombre d’entrepreneurs a augmen-té. Et c’est difficile pour tous de se faire voir et connaître.» Avec des moyens limités, il n’est pas toujours facile de percer : «Les entrepreneurs n’ont pas les moyens financiers des grandes entreprises.» Surtout que le mood n’est pas à la dépense : «Les Mauriciens ont aussi peur en ce moment de faire confiance ou d’investir, par crainte d’un deuxième lock-down.»
Rendez-vous aujourd’hui. Des cookies, des macarons, des gâteaux, des gajaks, des pizzas, des bijoux, du face painting, du poulet fumé, du crispy pork belly, des sacs, des plantes, des objets déco, un café éphémère, entre autres… De 10h30 à 16 heures, au Nautilus Club (tout près de la plage publique d’Albion), vous pourrez vivre un moment de découverte, de gour-mandise et de bonnes affaires… en famille ou avec des amis.
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