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6 mars 2022 15:52
Il y a des jours où l’on espère plus… et pourtant. Car depuis 1989, il y a eu pas moins d’une bonne dizaine de films où l’on retrouve l’homme chauve-souris (si l’on compte des productions comme Justice League où c’est plus un film choral de super-héros). Et il y a de quoi être blasé avec toutes sortes d’approches différentes venant des réalisateurs Tim Burton, Christopher Nolan ou même Zack Snyder. Autant dire que ce nouveau The Batman, en plus avec un Robert Pattinson que le grand public connaît davantage pour ses Twilight que pour ses excellentes prestations dans des films plus indépendants et méconnus (The Rover, The Lighthouse), avait de quoi rendre curieux.
Sauf que les premières images de ce The Batman, réalisation de Matt Reeves (Cloverfield, La Planète des singes – L’affrontement) avaient convaincu. Et à l’arrivée, passé ces trois heures intenses et souvent d’une grande noirceur à Gotham City, il faut avouer que ce nouveau Batman est surprenant et marque bien des points.
Film exigeant pour le spectateur (le rythme prend son temps pour bien développer les personnages et arcs narratifs), The Batman est aussi exigeant envers lui-même : ce n’est pas du film pop-corn ou fast-food comme souvent avec les concurrents (suivez notre regard), on nage ici en plein thriller psychologique – ambiance très étouffante à la Seven, carnets étranges et pluie battante y compris –, film noir, enquête policière ; Batman étant ici plus un enquêteur qu’une action star, même s’il a ses moments spectaculaires (scène gé-ni-ale avec la Batmobile).
Et puis, il y a les personnages tous impeccables, tragiques, souvent magnifiques, mais surtout bien joués et bien développés : Paul Dano, parfait psychopathe en Riddler, Zoé Kravitz, merveilleuse et vénéneuse en Catwoman, un méconnaissable, amusant et amusé Colin Farrel en Pingouin et, bien sûr, Robert Pattinson, qui nous sort peut-être l’itération la plus sombre de Bruce Wayne ever.
Vous comprenez bien que ce Batman est différent (si vous êtes fans des comics, ça lorgne beaucoup du côté de l’excellent Long Halloween), exigeant, mais a le mérite de proposer du bon cinéma, très sombre et violent certes, mais avec des moments d’émotions insoupçonnés. Après un Joker sombrement majestueux, voici que la Warner réitère et donne cette fois une approche nouvelle et intense à son rival, le chevalier noir. Et encore une fois, c’est très bien.
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