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Confinement total : votre santé mentale, ça va?

Vidhi Bekaroo, psychologue, vous aide à voir le bon côté des choses.

Il n’y a pas que le physique dont il faut s’occuper. Quand, on mett konfi tout ce qui se passe dans la tête est également important. Vidhi Bekaroo, psychologue, nous aide à comprendre l’effet de la social isolation et nous donne des pistes pour y faire face. 

L’anxiété, la peur. Au bout de quelques jours – et même de quelques heures, pour certains –, l’état de confinement peut provoquer son lot de petits soucis dans la tête. Même si on rêve parfois de vivre sur une île déserte, le fantasme ne tient plus la route quand il entre dans la réalité du Covid-19 et toutes ses implications matérielles et émotionnelles : «En ce temps de confinement, de nombreuses personnes sont stressées et angoissées. Même concernant les plus petites choses. Certaines sont irritables et/ou tristes. D’autres ont peur ; peur de la mort, peur de ce qui va se passer. Les insécurités ressurgissent. Il est difficile de ne pas avoir des pensées négatives. On se demande ce qui va se passer dans les prochains jours, si les membres de nos familles vont être infectés, s’ils vont mourir», explique la psychologue, Vidhi Bekaroo. La rupture de notre plan de vie bien établi et de notre routine provoque des plages d’incertitudes. De là, naissent la peur et l’irritabilité : «Les gens ne restent pas à la maison à ne rien faire, normalement. Nous sommes habitués à notre routine quotidienne, à être occupés par le boulot, les sorties, entre autres.»

 

Ce n’est pas que mental. La professionnelle le précise, le stay at home forcé, ça stresse aussi l’organisme. Et les chiffres qu’elle sort font quand même frissonner (pas de fièvre, qu’on se rassure, mais de peur) : «Les études démontrent que l’isolation sociale peut provoquer un affaiblissement de la santé physique. Le manque de connexions sociales peut augmenter le risque de mort par 50%, voire par 90% dans certains cas. S’isoler provoque la tension haute, les maladies cardiovasculaires, la vulnérabilité aux infections et un système immunitaire qui overreact.» Ce que ça provoque ? Vidhi Bekaroo fait le point : un déclin de nos fonctions cognitives (notre habilité à penser et à raisonner), la dépression, le neuroticisme (la tendance à n’avoir que des pensées négatives), des hallucinations, de l’insomnie, un manque d’appétit.

 

«Nous sommes des êtres éminemment sociaux.» Pourquoi l’absence d’interactions sociales provoque autant de gali-gali ? La question se pose, non ? Parce qu’à un moment, on souhaite tous avoir… la paix ! Mais, sur le long-terme, ça pèse : «L’isolation sociale est difficile à vivre car nous sommes des êtres éminemment sociaux.»

 

Les stratégies pour y faire face. Heureusement qu’il est possible de se sortir de ce marasme de négativité ! Pour ça, il faut un peu de bonne volonté.

 

Il faut planifier. En mode pena rol, pa pou ena rol ? Mauvaise idée : «Il est nécessaire de planifier notre programme pour la journée.» Compartimentez votre journée : pour le work from home, les tâches ménagères ou alors la gestion des enfants.

 

Ressentez de la gratitude ! Oui, c’est un effort à faire en ces temps incertains, mais laisser la place à de la gratitude dans nos vies, ça permet de se recentrer sur le positif : «Il faudrait se réveiller avec un sentiment de gratitude. C’est l’opportunité de se couper de la routine. C’est aussi le moment de passer du temps avec ses proches, qui vivent dans la même maison. D’être heureux de la maison que nous avons, de la nourriture que nous mangeons. Mais aussi de la possibilité de pouvoir rester confiné et ainsi se protéger du Covid-19.»

 

Apprendre à se contenter. Pour vivre ce confinement avec une certaine sérénité, il faut let go de ce que nous pensons essentiels (du point de vue matériel) : «Nous devrions être satisfaits de toutes ces choses que nous avons actuellement, tout en apprenant à les utiliser correctement.» Pour la psychologue, le coronavirus permet d’apprendre des leçons de vie : «Le virus est venu et a rompu nos habitudes. Il nous a montré que notre famille est notre priorité, que notre santé est notre bien le plus précieux. Mais aussi que nous sommes égaux, qu’importe notre âge, notre culture, notre statut social et notre religion.»

 

Essayer d’autres choses. Le temps du confinement permet d’avoir des heures devant soi ! On peut procrastiner mais pour la santé mentale, il est conseillé, au contraire, de s’activer : «C’est le moment de développer nos passions : on peut apprendre quelque chose de nouveau, se perfectionner en cuisine, commencer des cours de musique, prendre des photos dans le jardin ou se lancer dans la peinture ou le DIY.» C’est aussi l’occasion idéale de bosser sur les projets en attente ou se consacrer à la planification afin d’atteindre ses objectifs de vie.

 

Saisissez l’opportunité d’arranger les choses. Eh oui ! Ce temps de confinement peut faire fleurir de belles choses : une réflexion sur soi et sur les autres. Sur nos relations humaines, sur la façon dont nous les appréhendons : «Parfois, dans les structures familiales, il y a des conflits et des incompréhensions. C’est le moment de discuter, de résoudre ces problèmes : bien sûr, gardons en tête que cela doit se faire avec un esprit calme et un ton de voix approprié. Nous devrions tenter de comprendre les raisons derrière la colère, la tristesse ou le mauvais comportement.»

 

Spécial couple. Des biz-biz, des jalousies, des coups au cœur, des trahisons. La vie à deux pendant le confinement n’est jamais évidente, surtout s’il y a des conflits non-résolus qui minent la relation. C’est pour cela que la psychologue conseille de prendre le temps de se parler. Mais aussi de résoudre ces problèmes qui empêchent d’avancer : «C’est le moment de travailler sur ces problèmes, de lancer le dialogue. Dans le calme et le respect. Pour le couple lui-même, pour les enfants s’il y en a, c’est mieux. Ensuite, si besoin, les deux personnes pourront voir un psychologue pour les aider après le confinement.»

 

Pour les enfants. Il y a autant de situations que d’enfants ! Certains petits peuvent être heureux de ce moment à la maison. D’autres peuvent se sentir nerveux et anxieux, s’ils le sont déjà au quotidien et/ou s’ils sont perméables à l’anxiété des parents. Chaque enfant, plus que les grands, s’inquiète de l’inconnu, alors dès que le vôtre est en âge de comprendre la situation, expliquez-lui le Covid-19, les restrictions et les sacrifices dans un langage simple, sans verser dans le catastrophisme et en évitant les détails trop crus. Il faut lui permettre de s’exprimer, de poser des questions, de partager ses peurs… Et faites attention à ne pas lui communiquer votre angoisse. Par ailleurs, les parents doivent prendre ce temps de confinement pour se reconnecter à leurs trésors : «Parfois, dans le quotidien, on n’a pas le temps de s’arrêter et de regarder attentivement nos enfants. Les parents ont une chance de savoir si les petits reçoivent assez d’amour, d’affection. S’ils sont assez guidés.» C’est également le moment de faire face à ces carences, s’il y en a, mais aussi de gérer les comportements que vous ne jugez pas adéquats. Mais il n’y a pas que ça : «Un suivi correct de ses devoirs mais aussi l’organisation des activités à vivre en famille : le domino, la Zumba, du yoga…»

 

Le temps de se (re)découvrir. Avoir le temps, c’est un cadeau qu’on s’offre à nous-mêmes. C’est voyager en soi, s’écouter. Faire le point : «C’est un moment qu’on peut passer avec soi-même pour se comprendre en tant qu’individu, pour comprendre nos forces et nos faiblesses, ce que nous valons. Mais pour faire le chemin vers ces erreurs que nous avons commises, les raisons derrière notre irritation envers les autres et/ou notre chagrin.» Cette introspection peut vous permettre de devenir une meilleure personne pour vous et pour les autres : «Nous pouvons nous améliorer, développer notre sens de l’empathie, de la compréhension et de la compassion. Ça nous aidera à devenir de meilleures personnes et à être moins stressées lorsque la vie reprendra son cours.»

 

Ce qu’on peut faire d’autre : prendre un peu de soleil, le matin – shifter consciemment des énergies négatives aux énergies positives – appelez les amis avec qui vous n’avez pas eu de conversations depuis longtemps – apprendre à prendre soin de soi – méditer (il y a des sessions gratuites à suivre sur YouTube).

 


 

Un service d’écoute gratuit

 

Vous ne vous sentez pas trop bien ? Vous avez l’impression que votre santé mentale en a pris un coup avec le confinement total ? La Société des Professionnels en Psychologie (SPP) et l’Association des Praticiens de l’Approche Centrée sur la Personne (APACP) proposent un service d’écoute gratuite pour «toute personne qui se sentirait en état de stress, d'angoisse et en détresse et qui aurait besoin de pouvoir en parler», précise la psychologue Mélanie Vigier de la Tour-Bérenger. Pas de rendez-vous en personne, mais une communication via WhatsApp – en call ou en video call - dans le respect du secret professionnel. Pour obtenir de l’aide, envoyez un message au numéro suivant : 5800 9378. Vous devez communiquer votre nom, votre région de résidence et votre âge.