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21 novembre 2022 01:31
La succession de la France est officiellement lancée. L'édition 2022 de la Coupe du monde de football démarre ce dimanche au Qatar avec la participation de 32 pays (incluant le pays hôte). Les paris sont ouverts pour savoir qui soulèvera le trophée gagnant dans la nuit du 18 décembre sous les regards de milliards de téléspectateurs et cela malgré la série de controverses (voir plus loin). Évidemment, les grands noms du football mondial sont cités parmi les principaux prétendants et tout dépendra du choix tactique que vont employer les sélectionneurs, du facteur chance, des détails et si les footballeurs vont s’adapter aux stades climatisés et à la date inhabituelle. Si les favoris ne manquent pas, les outsiders seront bien présents.
Comme c’est souvent le cas, le continent européen sera le continent le plus représenté dans ce Mondial. Au total, 13 nations européennes participeront à cette compétition contre 6 pour la zone Asie ou encore 4 pour l’Amérique du Sud. Les chances de l’Afrique de remporter pour la première fois ce trophée seront portées par le Sénégal, le Cameroun, le Maroc, la Tunisie et le Ghana. Est-ce que les conditions climatiques au Qatar seront à l'avantage des Africains ? Toujours est-il qu'à l'heure des pronostics, les noms du Brésil, de la France, de l’Argentine, de l’Allemagne, et, à un degré moindre, du Portugal, de l’Espagne, de la Belgique et de l'Angleterre sont les plus cités.
Tenante du titre, championne du monde en 1998 et 2018, la France fait une nouvelle fois partie des grandes favorites pour le titre mondial. Les Bleus, emmenés par Kylian Mbappé et Karim Benzema, dernier vainqueur du Ballon d'Or, rêvent d'accrocher une troisième étoile sur leur maillot. Pour cela, ils compteront, encore, sur le sélectionneur Didier Deschamps, à la tête de l'équipe depuis dix ans, mais dont l'avenir est incertain après le tournoi.
Nation la plus titrée de l'histoire avec cinq victoires, le Brésil est un favori naturel comme toujours. Il possède en Neymar un joueur capable de faire la différence à tout moment, et qui rêve de marcher sur les pas des Pelé, Ronaldo ou Ronaldinho. Les Auriverde n'ont plus remporté la Coupe du monde depuis 2002, une éternité pour ce pays. Ils possèdent un effectif solide pour mettre fin à cette disette.
Championne d'Amérique du Sud en titre, l'Argentine arrive au Qatar en pleine confiance, après une série de victoires impressionnante. C'est aussi la dernière chance pour Lionel Messi (35 ans), l'un des plus grands joueurs de l'histoire, de soulever le plus beau des trophées avec le maillot de son équipe nationale sur les épaules. L’histoire serait belle si l’Albiceleste remportait la compétition pour la dernière de Lionel Messi sous ses couleurs. Ce dernier va-t-il affronter son rival de toujours qu’est Cristiano Ronaldo en finale le 18 décembre ? Beaucoup d’amateurs de foot rêvent d’une telle finale pour marquer le crépuscule de la carrière de ces deux collectionneurs de Ballon d'Or. Ce Mondial sera certainement le dernier pour tous deux.
Le Portugal, avec Bernardo Silva, Joao Cancelo, Vitinha et Ruben Dias possède des joueurs talentueux à toutes les lignes. L'équipe avait remporté l'Euro 2016 sous l'égide de Fernando Santos, qui cherche toutefois un second souffle depuis ce titre inattendu en France. À l'Euro, les Portugais avaient été éliminés par les Diables rouges en huitièmes de finale.
Il ne faut jamais enterrer la Mannschaft, même si elle sort de deux tournois très compliqués (élimination au premier tour en 2018, élimination en huitièmes de finale en 2021). Triple championne du monde – la dernière fois en 2014 –, elle a tourné la page des années Joachim Löw pour lancer un tout nouveau projet avec Hans-Dieter Flick, vainqueur de la Ligue des champions avec le Bayern Munich en 2020. Ce pays excelle toujours dans cette compétition et dispose d’une escouade intéressante malgré des absences, mais, en contrepartie des surprises comme l’inclusion du jeune Youssoufa Moukoko (17 ans) et le revenant Mario Gotze, qui n'a plus porté le maillot de l'Allemagne depuis novembre 2017.
L'équipe préférée d’un certain nombre de Mauriciens mérite d'être considérée pour les places d’honneur. Emmenée par une génération talentueuse (Harry Kane, Raheem Sterling, Phil Foden, Mason Mount, Trent Alexander-Arnold), l'Angleterre court après un trophée international depuis 1966. Finaliste du dernier Euro face à l'Italie, elle espère que ce tournoi marquera, enfin, son retour au premier plan, pour rendre un hommage symbolique à la Reine Elizabeth II, morte en septembre dernier.
L'Espagne court après son illustre passé, lorsqu'elle avait régné sur la planète football entre 2008 et 2012. Elle reste une nation phare, même si elle n'a plus des joueurs de la trempe de Xavi ou Iniesta dans ses rangs. Elle possède avec Luis Enrique un coach capable de tirer le meilleur de son groupe, comme il a pu le montrer lors de l'Euro 2021 (élimination en demi- finales aux tirs au but face à l'Italie, future gagnante). Il ne faudrait pas sous-estimer les chances de la Belgique. Médaillés de bronze de la Coupe du monde 2018 en Russie, les Diables rouges gardent quelques joueurs de premier plan avec Kevin De Bruyne (Manchester City) ou Thibaut Courtois (Real Madrid). Mais plusieurs cadres ont pris de l'âge (Jan Vertonghen, Toby Alderweireld) ou perdu de leur superbe (Eden Hazard), tandis que la jeune génération paraît encore un peu tendre pour briller au plus haut niveau.
Parmi les outsiders, on peut citer le Sénégal et sa génération dorée qui auront un coup à jouer pour devenir le premier pays africain à remporter un Mondial. Pour sa participation à une phase finale de Coupe du monde, le Sénégal arrive avec des certitudes. La première est celle d'avoir dans son effectif le meilleur joueur africain de l'année. Depuis plusieurs mois, Sadio Mané assume pleinement son statut de star dans l'effectif et continue d'être décisif quand son équipe en a besoin. De manière générale, le Sénégal peut compter sur un effectif fourni mais a essuyé un coup dur avec le forfait de Sadio Mané. Dans cette catégorie d’outsider, il ne faudrait pas éliminer les États-Unis. Encore tendre sur le plan international, cette équipe dispose tout de même d’un certain vécu en tant que groupe. Le sélectionneur travaille avec plus ou moins le même vestiaire depuis quatre ans.
Les jeunes d’hier comme Pulisic, McKennie, Adams ou encore Zimmerman sont les cadres d’aujourd’hui. Toutes les lignes disposent de joueurs de qualité et forment une assise défensive difficile à tromper. Si les habitués au sacre sont attendus dans cette Coupe du monde inédite, il ne faudra pas sous-estimer les outsiders et les autres pays moins cotés qui peuvent effectuer un coup d’éclat. Pourquoi pas l'un de ceux-là ?
Depuis son attribution surprise le 2 décembre 2010 à Zurich, le Mondial qatari a fait couler beaucoup d’encre. Dès l’annonce de la FIFA, qui a préféré le Qatar aux États-Unis, Barack Obama, alors président, s’est exclamé : «C’est une mauvaise décision.»
En août 2012, la chambre d’instruction du comité d’éthique de la FIFA a engagé une enquête sur l’attribution des Mondiaux 2018 à la Russie et 2022 au Qatar, dirigée par l’ancien procureur américain Michael Garcia. Hans-Joachim Eckert, président de la chambre de jugement du comité d’éthique de la Fifa, a relevé dans le rapport Garcia «des comportements douteux» mais pas de quoi remettre en cause le processus d’attribution.
En France, la justice enquête depuis 2019 pour «corruption active et passive» sur un déjeuner tenu le 23 novembre 2010 entre Nicolas Sarkozy, alors président, deux hauts dirigeants qataris et Michel Platini, à l’époque patron de l’UEFA, qui a apporté les quatre voix européennes à l’émirat. Le 13 octobre 2022, une enquête conjointe de France Télévisions et Radio France révèle une note de la cellule diplomatique de l’Élysée, en vue de ce déjeuner, prévoyant d’aborder, outre le Mondial, les sujets «avions de combat» et «défense antimissile globale».
Ensuite, pour la première fois, une Coupe du monde est organisée en fin d’année, interrompant les championnats de clubs européens, ce qui fait grincer des dents parmi ces derniers. De plus, les stades climatisés et les nombreux vols ralliant le Qatar aux autres pays durant cette période ne sont pas au goût des défenseurs écologiques en raison du taux élevé d'émission de carbone que cela occasionnerait. Sans compter la grosse polémique suivant le décès de plusieurs ouvriers lors de la construction des stades et les appels au boycott pour non-respect des droits humains.
Vendredi, le Qatar et la FIFA ont supprimés les points de vente de bière des «périmètres des stades» et ont «concentrés la vente de boissons alcoolisées» dans les fan zones et les établissements autorisés.
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