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Par Yvonne Stephen
12 juillet 2021 15:46
Yasheena Raghoonuth, dont le fils est en Grade 6 : «Mon époux et moi ressentons beaucoup d’anxiété, même si l’école prend toutes les précautions. J’aurais préféré que les cours se fassent en ligne.»
Raficq, papa d’une collégienne : «Il faudra apprendre à vivre avec le virus, nos enfants aussi. Si on ferme les écoles, ça voudra aussi dire qu’on doit empêcher les enfants de sortir. Alors, il faut améliorer le protocole et que chacun prenne ses responsabilités.»
Anuradha Hurree, maman de deux adolescents : «C’est un grand sentiment d’incertitude et d’insécurité pour mes enfants, pas juste dans l’enceinte de l’école mais aussi par rapport aux autobus... Je suis d’accord pour une fermeture avec cours en ligne, avec des classes sur Zoom ou Google, et un timetable bien établi. La plupart des parents travaillent, dans le cas de ceux qui ont repris le boulot en présentiel, ils pourraient guider ceux qui surveillent les enfants.»
Lovena Lebrasse, son aîné va au Lycée La Bourdonnais : «Tous ces cas, ça m’inquiète. Mais les enfants sont en vacances. Ces derniers mois, le homeschooling s’est bien passé, tout était bien structuré. C’est le manque d’interactions avec les copains qui est dur pour les enfants.»
Humaira Kayamdy, prof de français : «Nous devons renforcer les mesures comme limiter le nombre d’élèves dans la classe. Mais la fermeture des écoles est une idée envisageable. Si vous êtes munis de bonnes ressources et d’une bonne plateforme, l’éducation en ligne peut être un outil par excellence. Je parle de classes tailor-made pour mieux s’adapter aux besoins de chaque élève au lieu de mettre en avant des cours à la télé.»
Une enseignante du primaire : «On n’est pas prêts, loin de là, pour l’école en ligne. On n’a pas les outils et les moyens qu’il faut. Les parents ne savent pas comment aider leurs enfants avec ce genre d’apprentissage. Déjà qu’il y a une disparité entre les élèves en temps normal, l’écart va encore se creuser et créer plus d’exclusion. C’est pour ça qu’il est temps que le gouvernement repense son plan d’éducation. Regardez les écoles privées, les classes sont dispensées via Zoom et autres. La différence ? Elles sont équipées, cela est compris dans le curriculum. Mais la réalité des enfants n’est pas la même...»
Patrick Freynaud, de la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Union, estime qu’il est nécessaire de fermer les écoles et d’avoir recours à un lockdown national : «Sinon, le problème deviendra beaucoup plus grave.» Preetam Mohitram, de l’Union des recteurs et des assistants recteurs, estime, lui, qu’il est encore prématuré de se prononcer : «La sécurité reste la priorité mais inutile de prendre des décisions hâtives.»
Un sentiment de panique. La rentrée en présentiel a apporté son lot de stress : plusieurs cas positifs à la Covid-19 ont été enregistrés dans des établissements scolaires (concernant des enseignants et des élèves). Plusieurs écoles ont été fermées. Nombreux sont les parents de ces écoles à avoir dit leur angoisse, cette semaine. Parmi, Guillaine Rateau dont l’enfant fréquente l’école Swami Sivananda de Tyack. Il y a eu d’abord l’inquiétude concernant des enseignants qui auraient été en contact avec des personnes positives.
Puis, en fin de semaine, c’est une enfant qui a été testée positive. «J’ai parlé à la maman. Elle est sous le choc et en pleurs ; elle avait tout fait pour protéger son enfant», confie la mère de famille, membre de la PTA et conseillère. Elle explique que la situation est grave. Et qu’elle ne pense pas envoyer son enfant à l’école de sitôt : «C’est vrai que le online teaching, ce n’est pas une solution. Il y a des élèves qui seront pénalisés. Il n’y a pas de solution parfaite. Mais la santé et la sécurité de nos enfants sont primordiales.»
Elle déplore le manque de communication et de réactivité du ministère de l’Éducation : «Nous avions demandé la désinfection de l’établissement dès les cas suspects mais on nous avait fait comprendre que ce n’était pas le protocole. Il faut absolument le revoir.» Elle demande également que les élèves soient soumis à un mass testing : «Il n’y a rien de prévu pour eux, c’est injuste. Nous avons besoin d’être rassurés. C’est un cri du cœur.»
Toute une communauté de ce village du sud de l’île vit des heures difficiles, comme de nombreuses autres familles dans l’île, dans un climat anxiogène : «On vit dans l’inquiétude et dans l’attente.»
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