Ils ont eu à peine le temps de reprendre leur souffle et de panser leurs premières blessures qu’ils se sont retrouvés à nouveau à terre... Puisque, dans l’intervalle de 15 jours, les habitants de Floride, dans le Sud-Est des États-Unis, se sont retrouvés une nouvelle fois confrontés à une autre force de la nature qui est venue chambouler les choses sur son passage, avec d’autres dégâts qui demanderont une longue et douloureuse reconstruction.
En effet, l’État a, ces derniers temps, beaucoup fait la Une de l’actualité car en deux semaines, il a été confronté à deux ouragans destructeurs qui ont semé peur, détresse et désolation sur leur passage. Conséquence : le troisième État le plus peuplé du pays, après la Californie et le Texas, en aura pour des mois à se remettre debout. Les images qui circulent dans les médias internationaux et sur les réseaux sociaux l’attestent : Helene et Milton ont provoqué énormément de destruction, avec des victimes, de nombreux sinistrés, des habitations et infrastructures dévastées, des paysages anéantis, des inondations, des routes fermées, le réseau d’électricité affecté et des risques d’eau contaminée... L’état de la zone interpelle tellement que de nombreux sinistrés se demandent s’il faut tout remettre en état ou tout simplement baisser les bras et abandonner les zones les plus à risque.
L’ouragan Helene avait déjà fortement ébranlé les habitants et Milton ne les a pas épargnés. L’ouragan qui a touché La Floride dans la nuit de mercredi 9 au jeudi 10 octobre en tant qu’ouragan de catégorie 3, sur l’échelle de Saffir-Simpson qui mesure l’intensité des vents et qui en compte 5, s’était aventuré à l’intérieur des terres, avant de gagner l’Atlantique le matin suivant. Son passage a entraîné de nombreuses tornades et sinistré une région déjà meurtrie par le puissant ouragan Helene.
L’ouragan a ainsi affecté plusieurs régions. À Siesta Key, dans la baie de Sarasota, par exemple, il a laissé un paysage dévasté avec des arbres déracinés et des montées des eaux. À St-Petersburg, dans la baie de Tampa, l’ouragan a également affecté le paysage en déchirant notamment le toit du stade de baseball de l’équipe professionnelle locale et a renversé une grue.
Destruction
Sur la liste du triste bilan, Milton a laissé derrière lui 16 morts et des milliards de dollars de dégâts, alors qu’Helene avait fait au moins 237 morts à travers le sud-est des États-Unis (dont au moins 15 en Floride). Milton, qui n’est pas venu arranger les choses, bien au contraire, a forcé l’une des plus grosses évacuations de résidents de l’histoire de la Floride, qui n’avait pas encore évacué les nombreux débris causés par le premier ouragan qui étaient encore visibles dans les rues. «Les spécialistes estiment (…) qu’il a causé des dégâts de 50 milliards de dollars (45,6 milliards d’euros) environ», a affirmé le président américain, Joe Biden, en faisant le triste bilan du passage de l’ouragan Milton qui a aussi plongé plus de deux millions de foyers et d’entreprises dans le noir, aggravant une pénurie de carburant, car beaucoup de foyers utilisent des générateurs thermiques lorsqu’ils sont privés d’électricité.
Selon une analyse publiée récemment, les pluies de Milton ont été environ 20 % à 30 % plus élevées à cause, selon les experts météorologiques, du changement climatique et ses vents ont été 10 % plus intenses. D’après des données publiées par le réseau scientifique World Weather Attribution (WWA), les vents ont aussi été 10 % plus intenses. «Sans le réchauffement climatique, l’ouragan aurait touché terre en Floride en catégorie 2, au lieu de 3, sur l’échelle de Saffir-Simpson», a conclu le WWA. Selon les professionnels et scientifiques, La Floride, qui attire de nombreux touristes, est habituée aux ouragans, mais «le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants».
Après le passage de l’ouragan Milton, la Floride panse ses plaies et les habitants ne peuvent que s’armer de courage. Notre compatriote Viraj Ramharai, installé là-bas, atteste d’une importante opération de nettoyage et de reconstruction qui a commencé. «Ça a été une catastrophe. Je travaille sur un bateau de croisière en Floride et à l’approche de l’ouragan, le capitaine avait émis un mot d’ordre pour qu’on quitte le port. Le bateau est resté en haute mer pendant cinq jours, mais on a ressenti le choc et le passage de l’ouragan. Le bateau a subi des secousses», nous confie Viraj. Les jours suivant le passage de l’ouragan ont aussi, raconte-t-il, été intenses. «Une fois de retour au port, on s’est rendu compte des dégâts. Des amis m’ont envoyé des photos de la destruction que Milton avait provoquée. Et après le passage de l’ouragan, l’heure est à la reconstruction avec les opérations de nettoyage. Les habitants se mobilisent. Il y a un système d’alerte et un suivi hors pair ici aux États-Unis. Selon les informations, il y aurait eu une dizaine de morts et c’est très triste. Et j’apprends qu’un autre système est en gestation. On ne sait pas ce que nous réserve encore l’avenir...», conclut notre compatriote qui est de tout cœur avec les habitants de la zone affectée, qui s’attellent à panser leurs blessures en espérant que Dame Nature leur laisse un peu de répit...