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Par Yvonne Stephen
16 septembre 2021 15:42
Le décès d’une petite fille de 15 mois fait voler en éclats la croyance selon laquelle les enfants sont moins vulnérables à la Covid-19. Est-ce un cas isolé ? Ou alors les enfants courent les mêmes risques que les adultes qui ont contracté le virus ?
C’est vrai que pendant un temps, on a cru que les enfants n’avaient pas les mêmes complications que les adultes, que s’ils contractaient le virus ils seraient asymptomatiques. Ou alors qu’étant habitués aux coronavirus (qui provoquent, par exemple, la gastro), ils pourraient bénéficier d’une protection croisée ; c’était d’ailleurs la même hypothèse pour l’Afrique. Mais ce n’est pas vrai. Cela n’a pas été avéré. Les enfants sont aussi à risques, il faut les protéger. Ils ne sont pas épargnés. Ils peuvent développer de graves complications également. Ce serait déterminé par le statut géographique de l’enfant et les comorbidités, s’il y en a. En Angleterre et aux États-Unis, plusieurs études ont démontré que les enfants sont plus à risques s’ils viennent de familles moins privilégiées, de milieux défavorisés. C’est un point bien documenté.
Les Mauriciens sont inquiets, il y a plus de cas et de morts… Quel regard jetez-vous sur la situation actuelle ?
La situation est inquiétante et exige la prudence de tout un chacun parce que le virus se propage à une vitesse assez vertigineuse. Tout le monde doit se considérer à risques et maintenir les gestes barrières. Pour ma part, je ne suis pas inquiet mais je me sens concerné par la situation. Alors, je prends des mesures pour me protéger ainsi que mes proches. Je peux comprendre les inquiétudes des uns et des autres ; ça cause un stress énorme et mène à un état mental difficile à gérer.
Est-ce qu’un variant de la Covid-19 est présent, selon vous, dans la communauté locale ?
C’est bien possible. Avec la vitesse à laquelle se propage le virus, il y a peut-être un «variant», une adaptation du virus.
Que pourriez-vous conseiller aux Mauriciens avec l’ouverture totale des frontières à partir du 1er octobre ?
Le danger est là. Et il nous pend au nez. Il est essentiel que nous ne banalisions pas la maladie. Elle est associée à un taux de mortalité qui est poorly defined mais qui existe. Si chaque individu ne prend pas les mesures appropriées (distanciation sociale, port du masque…), c’est comme s’il jouait à la roulette russe. Ceux et celles qui le peuvent doivent se faire vacciner. Le vaccin nous protège à un certain degré. Je le répète : le masque, quand il est bien porté et bien utilisé, reste le meilleur allié. Pour moi, c’est le plus grand vaccin que nous ayons à notre disposition. Chacun d’entre nous doit faire comme si chaque personne que nous côtoyons est potentiellement porteuse du virus.
Est-ce que la situation locale risque d’empirer avec la réouverture ?
Tout est possible. Ce virus nous réserve bien des surprises. On ne peut pas croire qu’on l’a vaincu, il faut être prudent. Le virus peut muter, se transformer en un variant qui se propage encore plus vite et qui a un taux de mortalité très élevé. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas savoir ce qui va se passer. C’est donc à chacun d’entre nous de se protéger.
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