• Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion
  • Plusieurs noyades et disparitions en mer : des familles entre chagrin et espoir
  • Mobilisation du 1er Mai : la dernière ligne droite avant le grand rendez-vous
  • Le PMSD secoué : démissions, rumeurs et confusion…

Drame à Lallmatie : Krishna, 18 ans, arrêté après le meurtre de son père

Indira se dit meurtri pour ses fils.

Que s’est-il réellement passé chez les Domun ? Grièvement blessé dans la nuit de vendredi à samedi, Hiteshwar Domun, 44 ans, a rendu l’âme, non sans avoir indiqué aux policiers, que c’est son fils cadet, Krishna, qui lui aurait infligé des coups et blessures mortels. Celui-ci a été arrêté quelques heures plus tard.   

11h00. Nous arrivons à Lallmatie, petit village de l’Est, marqué par un terrible drame qui plonge les habitants dans un tourbillon de questions et d’émotions. C’est le sujet qui anime toutes les conversations sous les varangues des boutiques, en ce samedi matin. Et, cela se poursuit jusqu’à l’impasse menant au domicile des Domun, situé à Mission Road, Lallmatie. Les quelques curieux présents sur les lieux, chuchotent entre eux : «Son penchant pour l’alcool lui a coûté la vie. Car il était une vraie brute quand il buvait.»

 

Nous empruntons la petite allée boueuse menant au domicile du défunt Hiteshwar Domun. C’est une petite maison en briques entourée de grands arbres. La porte en tôle est restée ouverte, dévoilant un salon sombre où il est difficile de distinguer quoi que ce soit. En sus de quelques amas d’objets informes,  quelques vêtements sont suspendus çà et là dans la cour sur une corde à linge de fortune. La maison respire la tristesse et la morosité. Et, selon les dires de ceux qui connaissaient les Domun, l’amour et les rires avaient déserté ce domicile familial depuis bien longtemps déjà.

 

à ce même moment, une femme d’une quarantaine d’année, descend en trombe d’un taxi et accourt vers la maison. Elle est en larmes et ne cesse de crier : «Krishna ! Krishna ! Krishna… Ayo ki lin fer mo zenfan fer. Kot mo garson», avant de s’agripper au fil de fer délimitant l’allée à la maison voisine. Elle ne peut plus contenir ses émotions, ses pleurs. Une fois son souffle repris, nous comprendrons qu’il s’agit de l’ex-épouse de Hiteshwar et la mère de ses deux fils. «J’ai fait aussi vite que j’ai pu car mon fils m’a appelé. Quand j’ai su qu’il était décédé et que mon fils était recherché par la police, j’ai été envahie d’angoisse et de stress. Car je m’inquiète. Je veux que mon fils revienne car je suis sure qu’il s’est enfui parce qu’il a pris peur simplement.» Quelques heures après les faits, Krishna a été arrêté par la police. Lors de son interrogatoire, le jeune homme a nié les faits. Face aux enquêteurs, il a affirmé qu’il ne se trouvait pas au domicile familial au moment des faits.

 

Indira Domun, 45 ans, poursuit son récit en nous confiant qu’elle ne pleure guère le décès tragique de son ex-mari, dont elle s’était séparée il y a déjà six ans déjà. Son cœur de mère est torturé à la pensée de la souffrance de ses fils et du traumatisme qu’ils doivent être en train de vivre. «Mon ex-mari était un homme violent. Pendant des années, par amour pour mes enfants, j’ai subi ses coups et ses injures. J’ai même eu des fractures à plusieurs reprises. Ne pouvant plus tenir je suis parti mais mes enfants n’ont pas voulu me suivre car ils trouvaient que c’était plus facile pour eux par rapport au travail. Mais  à chaque  fois cela me faisait de la peine quand Krishna m’appelait pour me dire : “Maman j’en peux plus. Papa a recommencé. Il nous frappe et jette la nourriture que nous achetons pour nos repas.” Il y a encore quelques jours, je les ai supplié, de venir vivre avec moi tous les deux, mais ils refusaient toujours sous prétexte de leur travail», se lamente l’ex-épouse de la victime.

 

Dans le voisinage, les langues commencent à se délier. Sweety Jeetun, la voisine des Domun, nous livre ses sentiments. «Chez eux il y avait souvent des parties de beuverie où plusieurs personnes se rassemblaient et cela se finissaient toujours en dispute. Le père de famille serait un homme alcoolique et de nature très violente. Cela fait déjà un bon moment que son épouse est partie car elle était une femme battue.  Cette maison n’avait plus d’atmosphère familiale heureuse et cela empirait de jour en jour.» Notre interlocutrice, nous confie que le soir du drame, aux alentours de minuit trente, elle a entendu du bruit chez les Domun. Elle aurait alors averti les fils de la victime qu’elle ferait appel aux policiers s’ils n’arrêtaient pas de faire du vacarme au milieu de la nuit. «Ils se sont calmés par la suite même si je voyais qu’il y avait un va-et-vient dans leur cour.»

 

Certains voisins soulignent : «Tellement le père était alcoolique et violent que ses proches, qui habitent à seulement une rue de là, ne le côtoyaient pas. Vous pouvez le constater par vous-même.  Personne n’est venu s’enquérir de la situation. Mais nous sommes quand même tristes qu’un tel drame se soit produit.» Alors que les policiers ont arrêté Krishna Domun, pour leur part, Indira et son fils aîné Akshay, ont tous deux été interrogés  par la CID de Flacq. Pour rappel, la victime, Hiteshwar Domun avait été retrouvé, grièvement blessé, samedi matin, 28 septembre, en bordure de route à Lallmatie. Avant de rendre l’âme, il aurait confié aux policiers que c’est son jeune fils qui lui avait infligé des coups, qui lui ont été fatals.