Vous avez lu ce titre et vous… tiquez ! Vous vous dites que ce n’est pas possible, que les enfants sont des petits monstres et qu’il faut retourner à l’ère des parents sévères ? Ce débat est toujours d’actualité ! Mais pour vous aider dans votre vie de papa-maman, pour vous permettre d’être plus dans la positivité que dans le reproche, cette nouvelle méthode pourrait faire du bien à votre santé mentale. Il ne s’agit pas de ne pas instaurer de discipline, mais bien de faire les choses différemment. Pour y arriver, il vous faudra beaucoup de patience et d’amour, alors, courage ! À cœur vaillant, rien d’impossible… surtout si vous êtes des parents. Dan kase-ranze, zot mem exper !
«Je suis épuisée.» Le bonheur d’être mère. L’immense responsabilité de s’assurer que son enfant suive les règles afin que le quotidien ne soit pas une bataille constante et qu’il.elle devienne un adulte responsable. Une charge mentale étouffante pour les parents. Savitree, 42 ans, en parle avec beaucoup d’émotions. Maman d’un garçon de 8 ans, elle a cette impression douloureuse de toujours être en conflit avec lui : «Je ne veux pas être une maman autoritaire ou méchante. Je veux qu’il se sente en sécurité et épanoui. Mais il doit obéir et apprendre. Je n’arrive pas à trouver le juste milieu.» Elle s’imagine funambule sur une corde raide, trop raide. Et le quotidien voit s’enchaîner les punitions et les cris. Une vie lourde pour la jeune femme mais aussi pour son fils. Entre eux, la complicité s’étiole et Savitree ne sait pas comment trouver la voie d’un bonheur renouvelé…
Une autre approche ? Serait-il possible de faire autrement ? De mener ses enfants sur une jolie route sans, pour autant, les punir ? La question est complexe et a apporté, au fil des années et des réflexions, de nombreuses approches et méthodologies. Chacune des propositions a ses forces et ses limites. Tout comme, on l’imagine, la dernière approche de la psychologue Cara Goodwin. Elle a un doctorat en Clinical Child Psychology, est maman de quatre enfants et est la fondatrice de Parenting Translator (https://parentingtranslator.org/). Pour la professionnelle, élever un enfant tout en reléguant la punition au second plan est possible et réalisable. C’est ce qu’elle a expliqué au magazine Psychology Today. Mais il faut s’en donner les moyens. Car il est question de pratiquer un changement de perspective et d’attitude. L’objectif est de déconstruire ce que les parents savent et imaginent de la discipline ; pour faire simple, une série de règles que l’enfant se doit de respecter pour fonctionner en société et construire son avenir. L’objectif serait selon Cara Goodwin de travailler avec vos petits.es afin qu’ils.elles soient capables de comprendre le pourquoi des règles, la valeur de chaque action. Celle qui n’est pas forcément exprimée, mais qui est implicite dans le fait de respecter ou non certaines règles. Si vous avez à cœur de vous lancer, il faudra abandonner le costume du parent qui est dans le contrôle et endosser celui de parent qui accompagne dans la réflexion autour des bêtises qui auraient, normalement, été sanctionnés par une punition.
La bonté et le respect. Derrière toute règle, il y a ces deux valeurs fondamentales. En ayant cela en tête, vous avez la base de votre réflexion. Reste à amener vos enfants vers cette prise de conscience. Cara Goodwin, en citant plusieurs études, rappelle que les émotions négatives comme la colère, le ressentiment ou encore la peur ne permettent pas, forcément, de bien intérioriser les règles. Par contre, si vous agissez dans un climat de respect et d’empathie, vos enfants devraient mieux les comprendre ! D’abord, il faut enclencher un travail sur soi, parent ! À bout, la punition est souvent la solution – pas la meilleure, même pour vous, on le sait – pour gérer des situations dont la gestion vous échappe. C’est vrai qu’élever des enfants, ce n’est pas de tout repos et que vous devez faire avec les outils que vous avez en mains ! Et c’est sans compter votre fatigue, votre frustration et votre propre mo nepli kapav ! La psychologue, Vanessa Lagardère, explique cela au magazine Psychologies : «Les punitions random sont souvent mises en place en réponse aux débordements émotionnels des parents ou à leur manque de disponibilité. C’est une réponse immédiate, souvent impulsive ou excessive, apportée au comportement de l’enfant pour stopper une situation négative. Cela n’amène généralement que peu d’améliorations durables.»
Comment y arriver ? Mais oui, dans la pratique ça donne quoi ! Du boulot, beaucoup de boulot ! Et un rab de patience. Cela demande aux parents, également, d’être en accord sur la façon d’élever leur.s enfants… enfin, d’essayer du moins. Dans votre approche, vous devez conserver cette ligne directrice : toujours établir un rapport logique entre une action et sa conséquence. Cela amènera vos enfants à réfléchir sur leurs actions et de tirer certaines conclusions par eux.elles-mêmes, tout en les accompagnant. Et permettrait à votre enfant de mieux retenir la règle (sans oublier la notion de valeur : bonté et respect). Donc, si votre petit.e joue avec la nourriture à table, vous mettez fin au dîner si plusieurs rappels à l’ordre n’ont pas fonctionné. Si plus tard, il.elle exprime de la faim, vous pouvez vous asseoir et lui expliquer, quand la tempête est passée, pourquoi vous avez agi ainsi et lui donner une collation ; il ne s’agit pas d’affamer la prunelle de vos yeux quand même ! Si votre cadet.te frappe votre aîné.e avec un jouet, il faut le confisquer tout de suite. Vous comprenez le concept ? Logique et conséquence : «Une conséquence logique et immédiate permettra à l’enfant de mettre du sens, de ne pas trouver la réponse du parent injuste malgré la frustration ressentie. Il pensera également davantage à ajuster sa réaction la fois prochaine afin de ne pas s’y confronter à nouveau et de retrouver un équilibre gagnant/gagnant.»