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Élodie Kathalea Gaspard, torturée, violée et tuée à 7 ans - Sa mère Annaelle : «Mo pann kapav get so figir telman inn tortir li»

1 décembre 2024

Cet homme de 32 ans a avoué avoir tué Kathalea.

Elle s’appelait Élodie, mais tout le monde l’appelait affectueusement Kathalea ou Lea. Elle n’était qu’une petite fille de 7 ans. Enn ti baba. Comme tout enfant de cet âge, elle respirait la vie et l’innocence. Son sourire était capable d’illuminer toute une pièce. D’ailleurs, au sein de sa famille et de la Résidence Chebel, à Beau-Bassin, où elle vivait avec sa maman et sa famille maternelle, elle était un véritable petit rayon de soleil chouchouté et aimé de tous. Kathalea n’était qu’une enfant qui ne méritait qu’amour et attention, et c’est pourtant de la pire des manières qu’elle a été brutalement et cruellement arrachée à la vie.

 

Ce samedi 30 novembre, l’île Maurice s’est réveillée dans la stupeur et la douleur en découvrant avec effroi le terrible drame dont avait été victime Élodie Kathalea Gaspard ; son corps sans vie et mutilé avait été retrouvé à Bain-des-Dames tôt, dans la matinée. Elle passait quelques jours chez sa grand-mère paternelle à Cassis, à l’occasion des vacances scolaires, et c’est là que dans la soirée de vendredi à samedi, l’irréparable, l’impensable s’est produit.

 

Cela faisait une semaine qu’elle s’y trouvait et profitait de bons moments avec ses cousins et cousines. Avant de partir, Kathalea, dont les parents sont séparés, avait célébré son anniversaire le 12 novembre dernier. Pour l’occasion, sa maman lui avait acheté un gâteau et toute la famille s’était réunie autour d’elle pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Un moment simple, mais empreint de bonheur, qui avait rempli son petit cœur d’une grande joie. C’est la dernière fois qu’Annaelle a vu sa petite fille, l’aînée de ses trois enfants. «Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas rendu visite à sa grand-mère. Lorsque celle-ci m’a demandé d’envoyer Kathalea passer quelques jours chez elle, je n’ai pas refusé.» Évidemment, elle était loin de s’imaginer qu’on lui arracherait aussi violemment sa fille. Qui aurait pu imaginer une telle horreur, un tel acte de barbarie sur un enfant si innocent ?

 

Alors, lorsque l’inimaginable devient réalité, comment on fait ? Annaelle n’a aucune réponse. Bouleversée, meurtrie, accablée et brisée en milles morceaux, elle ressasse la même question depuis ce terrible drame : pourquoi ? Pourquoi sa Lea ? Au milieu de cet océan de tristesse et de détresse, Annaelle veut que justice soit faite pour sa fille. «Mo le lazistis fer so travay dan sa ka kinn arive avek mo tifi-la ! Mo pann kapav get so figir telman inn tortir li. Mo konn sa boug-la, li ti kontan mo ex-bel ser, li ena enn zanfan ek li. Li ti ena inpe sa bann manier-la, me nou pa ti kone li pou fer enn zafer koumsa avek nou zanfan. Lea ti enn zanfan popiler ek debrouyar. Li bizin gagn lapenn maximal kar linn deza touss enn tifi dan landrwa ousi!» Accepter que sa petite fille ait subit un sort aussi atroce est, dit-elle, impossible.

 

C’est samedi matin, après une nuit de recherche, que le corps sans vie de Kathalea a été découvert non loin du pont de Cassis. La fillette est décédée suivant une «asphyxie par étouffement», selon le rapport de l’autopsie pratiquée par le Dr Monvoisin et le Dr Chummun. L’examen post-mortem a conclu qu’elle avait été battue, violée et sodomisée. Elle avait le visage couvert de bleus ainsi que des feuilles et de la terre dans sa bouche. Elle a passé des heures de souffrances atroces et subi un traitement inhumain entre les mains d’un bourreau qui a fini par la tuer. Arrêté après avoir été vu sur des images de caméras SafeCity en train d’enlever la petite, Jean Alan Ramborough a avoué à la police être celui qui avait commis une telle atrocité.

 

Un psychopathe

 

Chez les Prosper, tous se demandent comment et pourquoi Jean Alan Ramborough, qui serait pourtant connu comme un récidiviste, selon eux, a pu commettre un tel crime en toute impunité. Celui-ci, qui était marié à la sœur du père de Kathalea, était connu sous le nom de «Rambo» et avait, selon les dires des proches de la victime, une mauvaise réputation. «Il a déjà eu des problèmes avec la police pour un cas d’agression sexuelle sur sa propre fille, mais il est resté impuni. Il avait interdiction de s’approcher de la maison à Cassis. Là, il a tué une enfant et nous voulons entendre la sentence de la loi. Il doit être jugé pour le crime qu’il a commis. Notre famille peut être pauvre, mais jamais on aurait pu faire quelque chose d’aussi horrible», lance Fabiola Prosper, la tante de la fillette.

 

Selon cette dernière, c’est dans l’après-midi du vendredi 29 novembre, après une petite balade à moto avec son père, que Kathalea a été enlevée alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans la maison. «Sa grand-mère est partie devant parce qu’elle devait changer la couche d’un de ses petits-enfants. Personne n’a vu que cet homme s’était caché près de la porte. Sur la caméra, on l’a vu kidnapper Lea dans la cour même en lui bloquant la bouche pour qu’elle ne crie pas.» Selon Fabiola Prosper, Jean Alan Ramborough voulait se venger et a pris pour cible leur petite Kathalea, qui n’avait pourtant rien à voir avec lui. «Il est pire qu’un psychopathe. C’est un bourreau. Il a toujours été connu comme un pervers. On a entendu dire que cela faisait quelques jours qu’il rodait autour de la maison là-bas. On avait un mauvais pressentiment et on voulait que Kathalea rentre à la maison. Aujourd’hui, c’est comme si j’avais perdu mon propre enfant et personne ne nous la rendra.» Pour eux tous, Kathalea était une enfant extraordinaire qui remplissait de joie le cœur de ceux qui la côtoyaient. «Elle était une enfant tellement joviale et amicale. Elle aimait rire et parler avec tout le monde. Elle a grandi avec la famille, ici. Elle adorait jouer et on préparait sa première communion.»

 

Aujourd’hui, la famille de Kathalea veut que justice soit faite et espère que l’auteur de ce crime sera jugé à la hauteur de l’atrocité qu’il a commis. Pour Jonathan Prosper, l’oncle de la victime, Jean Alan Ramborough a agi de manière inhumaine face à un tout petit enfant, ce qui est impardonnable. «Il l’a traînée sans réfléchir, sans sentiment ni pitié. Qu’il soit donc jugé sans aucune pitié. C’est quelqu’un qui était connu pour être un violeur. Li tir so linz li mars touni, pass lame, trap zip madam. On réclame la justice pour Kathalea qui ne méritait pas ça. Seki ena lor nou leker zordi, personn pa pou kapav tir sa.»

 

Dans le quartier, une onde de choc a traversé les habitants qui ont du mal à croire qu’une telle tragédie soit arrivée à Kathalea, qui fréquentait l’André Glover Government School et était si populaire dans la localité. «Elle avait toujours un sourire sur son visage. Enn ti alert. C’était une enfant extraordinaire. Moi, je suis dans le social et je l’avais adoptée. Quand on a entendu ça, on a eu le cœur brisé», confie une voisine. «Enn mons mem sa pou li kapav fer ene zafer parey.»

 

Après ce drame, un véritable élan de solidarité s’est formé autour de la famille, qui a notamment reçu la visite de Rajesh Bhagwan, pour les aider à organiser les funérailles de Kathalea qui auront lieu aujourd’hui en l’église Sacré Cœur, à Beau-Bassin, avant de se rendre au cimetière de Cassis. Un moment qui sera certainement très poignant pour dire adieu à Kathalea, cet ange dont le sourire si radieux restera à jamais gravé le cœur de ses proches et dans la mémoire de tous les Mauriciens. 

 

 Amy Kamanah Murday et Stephanie Domingue 

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