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20 avril 2015 13:24
Réunis sous une tente, des femmes et des enfants tiennent dans les mains des fleurs blanches, symboles d’innocence. Ce jeudi 16 avril, ils tiennent à rendre un dernier hommage à celle qu’ils appellent désormais «petit ange». Les visages meurtris et les larmes aux yeux, tous ont le regard fixé sur Mirella Gentil, écrasée sous le poids de la douleur.
Assise sur un fauteuil recouvert d’un tissu blanc, elle ne quitte pas des yeux l’autel dressé en mémoire de sa fille, partie tragiquement. Tantôt, elle laisse éclater sa peine, tantôt elle s’évanouit. La scène arrache le cœur. À 10h15, lorsqu’un membre de sa famille l’aide à se relever pour allumer les sièges, c’est avec peine qu’elle accomplit ce geste.
Au loin, la voix d’une femme se fait entendre. C’est la cousine d’Edouarda qui réclame justice pour cette dernière. Ses proches tentent vainement de la calmer. Petit à petit, la foule grossit au domicile des Gentil, à Cité Anoska. Parmi, des proches, des amis, mais aussi des politiciens ou encore des travailleurs sociaux. Par solidarité, ils ont tenu à rendre hommage à ce petit ange dont l’innocence a été volée.
11h15. Le cortège funèbre arrive au domicile de la famille endeuillée. Les cris de douleur résonnent de partout. Mirella s’écroule lorsqu’elle apprend que le cercueil ne peut être ouvert. «Mo anvi trouv li, mo anvi trouv li», hurle-t-elle, en vain. Une heure plus tard, c’est au rythme des cantiques que le cortège funèbre quitte Cité Anoska en direction de l’église Sainte Thérèse à Curepipe. C’est dans cette même église qu’elle a été baptisée, a fait sa première communion et sa confirmation.
Sur place, une foule immense s’est amassée. Les témoignages des proches de la victime bouleversent. À l’exemple de celui de Berengère de l’association Ti Rayon Soleil. «Edouarda était une fille joyeuse, innocente et généreuse, qui aimait les enfants et surtout les bébés. Elle était une enfant spéciale, qui avait le cœur doux.» Le père Philippe Tam In, lui, s’indigne de la barbarie dont Edouarda a été victime. «Le massacre des saints innocents continuent. Une société qui n’est pas capable de protéger ses enfants est une société malade. Une société qui produit des monstres est une société pourrie», martèle le prêtre.
La cérémonie s’achève par un poème intitulé Kan Edouarda kit nou, pour dire un dernier adieu à ce petit ange. La fillette repose désormais au cimetière de Midlands, à quelques mètres de son ancienne école primaire.
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