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Enquête judiciaire au tribunal de Souillac - Rama Valayden : «Lapolis pann fer okenn lanket lor bann procurement ki Kanakiah inn okipe avan li mor»

28 mai 2024

Oushna Sookeea, une ex-collègue de Pravin Kanakiah, quittant le tribunal de Souillac où elle a fait une surprenante révélation qui pourrait être une piste pour comprendre l’assassinat de cet habitant de Plaine-Magnien.

Encore une autre surprenante révélation au tribunal de Souillac où se tient une enquête judiciaire pour faire la lumière sur le décès troublant de Pravin Kanakiah, un Procurement Supply Officer habitant Plaine-Magnien. Oushna Sookeea, sa collègue de l’époque, qui travaille, elle, comme Management Support Officer, a déclaré en cour que la police ne s’est pas intéressée aux documents de travail du défunt qui se trouvent toujours à son ancien bureau à Réduit. C’est non loin de là qu’elle a vu Pravin Kanakiah pour la dernière fois avant sa mystérieuse disparition en décembre 2020.

 

«Mo redir. Lapolis inn kwi vide ek lanket lor lamor Kanakiah. Misie-la ti pe travay dan enn departman kot li ti okip tou bann dosye lor bann zafer ki ti bizin aste pou minister lasante. Lapolis pann fer okenn lanket lor bann procurement ki Kanakiah inn okipe avan li mor. So ex-koleg inn dir sa dan lakour zordi. Eski ou trouv sa normal ou ?» s’insurge Rama Valayden. L’homme de loi, qui soutient Reshmee, l’épouse du défunt, dans sa quête de vérité, est d’avis qu’une enquête sur les documents en question pourrait être une piste pour comprendre la mort  mystérieuse de celui-ci.

 

Le corps sans vie de Pravin Kanakiah a été retrouvé le 11 décembre 2020 à Roche-qui-Pleure. Le fonctionnaire était torse nu, sa ceinture de pantalon était défaite et il n’avait qu’une seule chaussure au pied. Son épouse Reshmee avait signalé sa disparition au poste de police de Moka la veille. Dans son rapport d’autopsie, le Dr Sudesh Kumar Gungadin a attribué le décès à une «traumatic sub arachnoid haemorrhage».

 

Séance riche en révélations

 

Intriguée par cette mystérieuse disparition et cette découverte macabre pour le moins inattendue, l’épouse avait demandé une contre-autopsie. Menée par le Dr Satish Boolell, celle-ci a aussi conclu à une hémorragie. Toutefois, la famille du défunt rejette la thèse du suicide avancée par la police et évoque un acte criminel. D’où l’ouverture d’une enquête judiciaire dont la dernière séance a été, une fois de plus, riche en révélations. Oushna Sookeea est l’une des dernières personnes à avoir vu Pravin Kanakiah vivant. Cette habitante de Rose-Belle explique qu’elle était en voiture à Réduit pour se rendre sur son lieu de travail lorsqu’elle l’a aperçu se dirigeant vers le terminus de cette localité à pied au lieu de se rendre à son bureau au ministère de la Santé. Oushna Sookeea et Pravin Kanakiah travaillaient dans le même espace. «Mo sipoze li ti fek park so loto dan plas ki li ti abitie met li. Li ti ena so sac ki li abitie amenn travay. Li ti paret normal. Nou ti ena enn meeting inportan de 9h a 14h30 sa zour-la. Li pa ti report duty. Li pa ti kontakte biro ni signal attendant pou so absans sa zour-la. Enn koleg ti call li me pa ti gagn li ditou», souligne la Management Support Officer. Lors de son audition, elle a décrit son ex-collègue comme une personne qui était très disciplinée dans son travail.

 

Interrogée par Me Damodarsingh Bissessur, Senior State Counsel, la fonctionnaire a également affirmé que Pravin Kanakiah était «très cool, amical et régulier». «Zame ou ti trouv li strese. Li ti touzour fer so travay bien», a-t-elle affirmé. Elle explique que le défunt devait être muté dans un autre département du ministre de la Santé en janvier 2021. Son chef hiérarchique avait toutefois gelé cette démarche «parski ti ena l’audit pou fer sa lepok la». C’est pendant la séance de questions-réponses de Rama Valayden qu’elle a fait de surprenantes révélations. L’avocat a demandé à Oushna Sookeea si elle était au courant d’un appel important que Pravin Kanakiah aurait reçu d’une haute personnalité très proche du pouvoir la veille de sa mystérieuse disparition alors qu’il se trouvait sur son lieu de travail. «Non. Mo pa o kouran. Mo zis rapel li ti sorti lor balkon pou koze sa zour-la», a-t-elle répondu. Rama Valayden l’a également interrogée sur d’éventuelles irrégularités concernant une commande de produits sanitaires pour le Casino de Maurice. Elle a expliqué ne pas être au courant de cela non plus ni si le défunt avait reçu des instructions formelles pour revoir certaines procédures.

 

La fonctionnaire a cependant confirmé que l’ordre de transfert de Pravin Kanakiah émanait du ministère de la Santé. Valayden s’est ensuite intéressé aux documents de travail de Pravin Kanakiah. «Nou ti fer enn audit intern apre so lamor. Tou la mem», dit-elle. «Under key and lock ?» lui a demandé l’avocat. «Oui», a répondu la fonctionnaire qui a aussi confié que «ni CID ni MCIT pa finn dimann sa minutes reunion kot Kanakiah ti absan-la». Ameerah Dhunnoo, la magitrate qui préside l’enquête judiciaire, a également interrogé Oushna Sookeea sur son environnement au travail. «Travay-la fasil me ena presion parski tou zafer bizin parfe. Ou pena drwa fer erer», a-t-elle dit. Les travaux de l’enquête judiciaire se poursuivent le 3 juin. Siva Govinden, ancien constable affecté à la Major Crime Investigation Team, sera alors auditionné. Il avait retrouvé le sac du défunt lors d’une battue dans les environs de Roche-qui-Pleure le 29 décembre 2020.

 

La prochaine séance sera également marquée par le visionnage d’enregistrements provenant de caméras de surveillance situées à Réduit, Gris-Gris et chez les Kanakiah.

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