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Fête des Mères : Maman, dans la joie, la détresse, le deuil…

La maman sera, aujourd’hui, au cœur de toutes les attentions. À l’occasion de la fête des Mères, nos interlocuteurs nous racontent leurs histoires, leurs expériences, tout en rendant hommage aux mamans qui ne sont plus là, à celles qui souffrent ou encore à celles qui savourent pour la première fois la joie de la maternité…

Jean-France Lanappe : «À celle qui veille sur moi du ciel»

 

 

«C’est l’année dernière que j’ai perdu ma maman. Elle s’appelait Mary-Jessy et elle avait 95 ans. Comme j’étais fils unique, je peux vous dire que j’ai été un enfant gâté. Quand on perd sa mère, c’est forcément une partie de soi qui s’en va. Une maman, c’est très important dans la vie de tout un chacun. Je pense souvent à elle quand j’utilise, par exemple, un objet qui lui appartenait. Il m’arrive aussi de replonger dans mon enfance et de revoir son sourire. Elle m’a appris le respect et les bonnes manières. Je lui dois beaucoup. Je suis ce que je suis grâce à elle.

 

Une maman, c’est comme un guide qui nous met sur le bon chemin et ma mère m’a mené sur la bonne voie. Bien qu’elle ne soit plus là, elle est toujours présente car je ne pourrai jamais l’oublier. On ne peut oublier celle qui nous a mise au monde. Je suis très content que mes deux fils, Shawn, 9 ans, et Jean-Fabio, 2 ans, l’aient connue. J’ai eu la chance d’avoir eu ma maman à mes côtés pendant longtemps. J’ai aujourd’hui 56 ans mais je peux imaginer la souffrance d’un enfant ou d’un adolescent qui n’a plus sa maman. C’est vraiment difficile.

En ce dimanche de fête des Mères, je vais, certes, ressentir un vide mais je sais que mes fils et ma femme Sarah vont faire de cette journée, une journée remplie d’amour. Bien sûr, je sais que ma mère veille sur moi…»

 


 

Pamela : «J’aurais dû être en train de préparer mon sac de maternité pour accoucher…»

 

«Je suis une maman et une ‘‘mamange*’’. La fête des Mères, pour moi, c’est le jour où je célèbre mon miracle un peu plus que d’habitude. J’ai un garçon de 12 ans qui s’appelle Ryan et il est mon tout. Même quand on se dispute. Mais je suis aussi une ‘‘mamange’’.

 

J’ai trois anges, Meg Mc Kenna, Aiden et Boule Dou. ‘‘Mamange’’, c’est une étiquette qui me colle à la peau. Quoi qu’on fasse, on ne pourra jamais s’en défaire. Avec le temps, j’ai appris à mettre un masque, comme je l’appelle. Je me maquille les yeux pour cacher le regard triste. En temps normal, pour la fête des Mères, on part déjeuner chez ma belle-mère et on dîne chez ma maman. Mais cette année, c’est plus dur. J’aurais dû être en train de préparer mon sac de maternité pour accoucher fin mai ou début juin. Mais à présent, tout ce que j’ai envie de faire, c’est de rester au lit.

 

La plupart des gens ne comprennent pas cette souffrance. Ils ne peuvent s’empêcher de dire des imbécilités comme ‘‘Dieu a d’autres plans pour toi’’ ou ‘‘Tu as déjà un fils’’, ‘‘Tu es jeune, tu peux avoir d’autres enfants’’, ‘‘Pleurer ne sert à rien’’. Même si j’ai Ryan, il y a un trou béant dans mon cœur. Un trou qu’aucun enfant ne pourra combler. Depuis qu’il est en âge de comprendre, je lui ai expliqué qu’il a sa grande sœur Meg qui veille sur lui. Mais ce qui me fait le plus de peine actuellement, c’est que je suis incapable de lui dire pourquoi je pleure, pourquoi je suis triste. Il m’a même dit que si je continue à pleurer et à être triste, je n’aurai pas de cadeau pour ma fête. Il fait tout pour me faire sourire et dans ces moments-là, je suis obligée de remettre le masque et d’être une super maman. On choisit d’être maman, pas ‘‘mamange’’. Être une ‘‘mamange’’, c’est quand on a des anges au lieu de bébés. Moi, je voulais des bébés, pas des anges.»

*Le terme ‘‘mamange’’ est un mot-valise construit à partir de ‘‘maman’’ et ‘‘ange’’ pour désigner ces mamans qui ont perdu leur bébé avant la naissance ou à quelques jours seulement de vie.

 


 

Sonia Tylamma : «Je me bats pour la garde de ma fille»

 

 

 

«Ma fête des Mères se passera sans ma fille à mes côtés. En 2013, j’ai dû me résoudre à partir travailler à l’étranger en pensant pouvoir laisser ma fille avec ma mère. Mais juste avant mon départ, son père, de qui je m’étais séparée, a demandé sa garde principale, qu’on m’a conseillé légalement de ne pas contester. On m’a assuré que je devrais facilement faire une application pour la variation de l’ordre une fois de retour. Mais je ne pouvais me résoudre à la séparation et je suis retournée au pays après trois mois au lieu des 12 mois prévus et la variation de l’ordre émise avant mon départ n’a pas été aussi facile qu’on me l’avait dit.

 

Je me bats aujourd’hui encore pour la garde de ma fille. Après avoir porté une enfant pendant neuf mois et souffert pour la mettre au monde, après l’avoir choyée depuis sa naissance, je me retrouve dans un combat sans fin pour l’avoir à mes côtés juste parce qu’à un moment donné, j’ai dû partir travailler pour assurer notre avenir.»

 


 

Nadine Rosette : «Ma première fête des Mères»

 

 

 

«En ce jour spécial, je ressens une grande émotion et une joie immense et indescriptible. J’ai toujours aimé les enfants, vu que j’ai trois nièces et deux neveux. C’est une grande fierté pour moi d’être honorée en ce dimanche de fête avec mon fils, qui a 25 jours, dans les bras et de célébrer la fête des Mères pour la première fois. Bien évidemment, je n’oublie pas ma maman à qui je souhaite une très bonne fête. Mon fils, c’est mon tout, mon univers, mon oxygène, ma raison de vivre, c’est une partie de moi pour qui je donnerais tout. Depuis son arrivée dans ce monde, je peux vous dire que c’est le bonheur total pour tout le monde, particulièrement pour moi, sa maman, et pour son papa. C’est notre petit prince.»

 


 

Violetta Auguste : «Je suis une maman de cœur»

 

 

«Je n’ai pas eu la chance d’avoir des enfants mais ce n’est pas pour autant que je ne me sens pas mère. Pour moi, je suis une maman de cœur pour tous mes neveux et nièces. Je les aime comme s’ils étaient mes propres enfants. Je ne rate jamais une occasion de prendre de leurs nouvelles, tout comme je ne rate jamais leur anniversaire. Bien évidemment, j’ai mes préférés mais ce n’est pas le plus important. Je me sens aimée, ils ne m’oublient pas et je trouve que c’est le plus important.»

 


 

Magali Deliot : «Ma fille adoptive, mon grand bonheur»

 

 

«Pour moi, adopter un enfant n’était pas une question de pouvoir enfanter ou pas, j’ai adopté parce que j’en avais envie. Emilie a complètement bouleversé ma vie. Ça fait huit ans qu’elle me comble de bonheur. Elle aura bientôt 9 ans. Je n’ai jamais pensé au fait qu’elle soit ou non de mon sang, c’est mon enfant et je ferai tout pour elle. Elle me rend très fière et quand je la regarde, je suis contente de la relation qu’on a. Je ne lui ai jamais caché son histoire et elle sait que je serai toujours là pour elle. Pour moi, l’adoption ne devrait pas être une option quand on n’arrive pas à avoir d’enfant. Vouloir adopter un enfant doit découler d’une envie. J’ai écouté mon cœur et aujourd’hui, je suis une maman comblée. Ma mère à moi n’est pas au pays et je vais forcément passer ma journée d’aujourd’hui, ma fête des Mères, avec ma fille chérie.»

 


 

Natacha Ecroignard : «Je dis toujours que j’ai trois enfants, même si ma grande fille n’est plus là»

 

 

«Pas un jour ne passe sans que je ne pense à ma Ludivine. Voilà six ans et un mois qu’elle nous a quittés, elle à qui je me suis accrochée pour qu’elle guérisse et qu’elle m’appelle un jour maman. Hélas, elle est partie mais en me laissant de très beaux souvenirs. Je dis toujours que j’ai trois enfants, même si ma grande fille n’est plus là. Aujourd’hui, avec mon fils Loïc, 18 ans, et ma fille Léanne, 7 ans, on va passer ce jour de fête en famille et Ludivine sera forcément avec nous.»